Emmanuel Macron |
Dans
son discours devant l’Assemblée générale de la Mutualité française, Emmanuel
Macron a rappelé les fondamentaux de sa politique sociale qui sont ceux qui
guident toute politique centriste.
Ainsi,
selon le Président de la république, son «combat pour ce quinquennat» est «une
vie digne» pour chacun avec, notamment, la «refondation radicale» du modèle
social français qui ne marche plus depuis longtemps avec deux lignes directrices
fortes, «l’accompagnement et la responsabilisation».
Car l’État-providence «n'offre trop souvent que le dernier
filet de protection, (...) il ne garantit pas suffisamment les conditions d'une
vie digne».
Dès lors, «la solution n'est pas de dépenser toujours plus
d'argent, ou de considérer qu'il y aurait, d'un côté, ceux qui croient dans la
transformation sociale et qui aligneraient les lignes de crédit, et ceux qui
n'y croient pas et qui seraient forcément pour en réduire les dépenses».
Et de rappeler que «les dépenses sociales, vous les payez,
nous les payons. Et trop souvent, dans notre pays, nous considérons que lorsque
c'est l'État, ce serait l'autre. C'est nous. Pire encore, il se peut que ce
soit nos enfants lorsque c'est du déficit accumulé qui devient de la dette.»
Par
ailleurs, il a expliqué, à nouveau, que l’on ne peut distribuer que ce que l’on
a produit – «Il faut produire pour redistribuer» – et non se lancer dans une
redistribution qui creuse les déficits publics et grèvent les comptes des
entreprises.
De
même, il estime que le travail est le vrai émancipateur social – «la clé de l’émancipation»
– et non la fourniture ad vitam aeternam d’aides qui sont souvent inefficaces
pour resocialiser les individus, d’autant que certains les touchent sans réel
désir de se responsabiliser pour retrouver un travail.
Il
a pointé également cette situation pour le moins paradoxale où beaucoup de ceux
qui ont droit à des aides ne les reçoivent pas parce qu’ils n’en font pas le
demande (certains ignorant qu’ils y ont droit) ou parce qu’ils ne sont pas
identifiés par les organismes et les services qui délivrent ces aides.
Dès
lors, ce n’est pas en dépensant plus d’argent en aides en tout genre que l’on
va traiter le problème des inégalités et de la pauvreté – même si celles-ci
sont utiles dans bien des cas – mais en permettant aux personnes de retrouver
leur place dans la société grâce à un emploi et un accompagnement.
Et
il compte bien aussi sur la société civile et le monde économique pour l’aider
à lutter contre ces inégalités et cette pauvreté avec cet avertissement:
«Quand ceux qui réussissent ne veulent pas regarder ceux qui
sont laissés au bord du chemin, dans quelle société veulent-ils vivre? Qu'ils
regardent autour d'eux les extrêmes monter, les discours de haine embraser nos
démocraties. C'est le fruit de ces égoïsmes et de cet aveuglement.»
Pour
faire des économies et rationaliser en matière de santé, il veut mettre
l’accent sur la prévention.
Toutes
les études montrent en effet que des économies et une meilleure santé de la
population pourrait se faire par une prévention beaucoup plus importante et de
qualité.
Cependant,
cette réalité est connue depuis longtemps et aucun gouvernement n’a réellement
réussi à l’imposer.
Il
en a profité également pour affirmer que la philosophie de la prochaine réforme
des retraites, présentée début 2019, demeurera le système par répartition et
non par capitalisation.
Selon lui, la «solidarité intergénérationnelle» sera
maintenue et «un euro cotisé devra donner pour tous les mêmes droits. C’est la
clé pour retrouver la justice et la confiance dans le système.»