Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
Macron-Trump: une image désormais du passé? |
Comme d’habitude face à ses interlocuteurs et sur le moyen
terme, Donald Trump choisit l’affrontement.
C’est ce qui vient de se passer avec Emmanuel Macron.
Ainsi, lors d’un entretien téléphonique entre les deux
hommes, il aurait eu des propos et un ton très agressif vis-à-vis du président
français concernant la guerre commerciale qu’il vient de lancer contre l’Europe
et que ce dernier lui reprochait.
L’Elysée n’a pas confirmé ou infirmé ces informations qui
viennent d’une source unique, la Maison blanche elle-même, et dévoilée par la
chaîne CNN.
Car, c’e n’est que de là que provient l’information selon
laquelle l’entretien aurait dégénéré.
Et, vrai ou faux, dans le cas présent, c’est la source qui
est essentielle plus que le contenu de l’information afin de comprendre sa mécanique
et son but.
On sait que le populiste américain prend l’essentiel de ses
informations des médias et en particulier de la chaîne d’extrême-droite
américaine Fox news.
Or, il n’a pu lui échapper ce que disent les journalistes:
que les deux présidents, contre toute attente, ont noué une relation amicale
mais que derrière celle-ci il y a une forte envie d’Emmanuel Macron de convaincre
Donald Trump des moult erreurs qu’il est en train de commettre vis-à-vis du
réchauffement climatique, des risques de guerre, des relations commerciales, de
l’immigration, etc.
Et Trump a certainement été échaudé par le discours tenu par
Macron devant le Congrès des Etats-Unis, lors de sa visite officielle à Washington,
aux intonations très «obamienne» et peu «trumpienne».
Quand on sait la détestation de Donald Trump pour Barack
Obama…
Dès lors, en prenant en compte l’instabilité, l’égocentrisme
et le narcissisme de ce personnage qui n’accepte aucune critique, il parait
évident que la «fuite» de la Maison blanche n’est pas fortuite, loin de là.
Sans oublier que le positionnement centriste d’Emmanuel
Macron n’est pas du tout la tasse thé du milliardaire newyorkais.
Est-ce une péripétie de l’imprévisible et incompétent
président américain, comme dans le cas de sa rencontre avec le dictateur
sanguinaire de la Corée du Nord, Kim, où après l’annonce d’une rencontre, son
annulation puis sa reprogrammation sur fond d’insultes et de menaces
récirpoques, ou est-ce un tournant entre la relation entre les deux hommes?
Une première réponse sera donnée à la fin de la semaine lors
de la réunion du G7 au Canada où les deux hommes vont se côtoyer et
certainement se rencontrer en tête à tête.
Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron devrait enfin comprendre
qu’on ne peut jamais être ami avec Donald Trump sans perdre son âme.
Aris de Hesselin