Par Jean-François Borrou
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un
journaliste proche des idées centristes.
Emmanuel Macron et les journalistes |
Alors
que les Français, dans les derniers sondages publiés, estiment majoritairement
que la politique d’Emmanuel Macron est «de droite et de gauche» (46% pour
Harris interactive contre 39% de droite et 7% de gauche; 50% pour Odoxa contre
43% de droite et 7% de gauche), les médias continuent à la présenter comme de
droite en prenant comme référence le sentiment des Français issu… des sondages!
Ce
qui rend quelque peu perplexe c’est que les médias, et de gauche, et de droite,
semblent sur la même longueur d’onde.
Cependant,
on peut se risquer à une explication.
Pour
les médias de gauche, être centriste, c’est déjà être de droite.
Ici,
le rapprochement, primaire et mensonger, ne va pas plus loin qu’une
assimilation malhonnête qui aboutit à prétendre, dans un a priori indigne de
ceux qui doivent transmettre du savoir, que toute politique centriste est une
politique de droite déguisée.
Pour
les médias de droite, la problématique est un peu différente.
Depuis
la fin des années soixante, ils ont eu tendance à considérer que les centristes
étaient en fait des droitistes modérés et que leur filiation ne pouvait exister
qu’avec la Droite.
Bien
entendu, ces modérés peuvent se laisser attirer, parfois, par les sirènes de la
Gauche et trahir «leur» camp mais ils reviennent toujours au bercail.
Se
surajoute pour Macron un élément conjoncturel.
S’il
a pu être élu, c’est en effet qu’il a séduit un pourcentage non-négligeable de
l’électorat de droite étant entendu que la présidentielle de 2017 devait
revenir automatiquement à un candidat situé à droite de l’échiquier politique.
Dès
lors, en dehors de la disqualification de François Fillon suite à son comportement
cupide, le gagnant ne pouvait avoir qu’un tropisme de droite même s’il avait
été un ministre de François Hollande.
C’est
un peu un grand écart mais pas plus que la logique d’a priori des médias de
gauche.
On
pourrait se poser la question de savoir pourquoi les médias centristes ne sont
pas capables de rétablir la réalité.
Pour
une simple et bonne raison, il n’en existe pas!
Jean-François
Borrou