Le «en même temps» macronien est un cousin germain du «juste
équilibre» centriste.
Mais, comme pour le juste équilibre, le «en même temps» est
souvent mal compris dans son mécanisme.
Rappelons d’abord, succinctement, la signification politique
de ces deux de termes.
Le juste équilibre est le principe d’action politique du
Centrisme du XXI° siècle.
Il se définit comme une bonne et pertinente répartition harmonieuse,
ne s’intéressant pas à un hypothétique lieu géométrique axial, mais vise à équilibrer
la société afin d’y établir un consensus maximal au profit de tous les membres
de la communauté.
Il vise à donner le plus de satisfaction possible à tous les
citoyens tout en sachant que personne ne peut être contenté complètement.
Le «en même temps» est le principe d’action politique du
macronisme.
Il reprend le fondamentaux du juste équilibre que je viens d’énoncer
et poursuit le but où l’on peut, à la fois, contenter l’un et l’autre par une politique
qui recherche la balance harmonieuse dans l’ensemble des décisions prises et
des mesures adoptées et non au coup par coup.
Ainsi, dans une situation simple ou nouvelle, il est assez
aisé de mettre en place un juste équilibre ou le «en même temps», c’est-à-dire
de prendre en compte l’ensemble d’un problème et de le traiter globalement.
En revanche, dans une situation complexe ou qui a perduré
dans le temps, produisant des effets pervers importants, il faut souvent
choisir le déséquilibre ou le «un après l’autre» afin, in fine, d’établir ou de
rétablir le juste équilibre ou de pratiquer le «en même temps».
Prenons comme exemple la politique économique et sociale
d’Emmanuel Macron qui est critiquée pour faire la part belle aux «riches» et
aux chefs d’entreprise par rapport aux «pauvres» et aux salariés.
En réalité, devant le constat d’une machine économique
grippée depuis longtemps et de mécanismes devenus inopérants, Macron a décidé
d’abord une phase de remise à niveau de cette machine avant de la coupler avec
une phase d’équilibre social.
Bien entendu, puisque nous ne sommes, en gros, que dans la
première phase, certains doutent qu’il mette jamais en branle la seconde.
Ce doute, chez certains, se transforme en procès d’intention
car il suffit de reprendre tous les propos, toutes les promesses du candidat à
l’Elysée devenu son hôte pour voir qu’il a toujours expliqué qu’il se devrait
de remettre en état de marche la machine avant de la rendre plus juste.
Le déséquilibre que l’on constate aujourd’hui n’est que
l’indispensable remise à niveau, seule capable de permettre la mise en place de
l’équilibre.
Le «un» prépare l’«autre» pour réaliser le «en même temps».
Ce n’est donc pas actuellement que l’on peut faire un
premier bilan partiel de cette politique économique et sociale mais dans un ou
deux ans seulement, voire plus longtemps dans certains domaines.
De ce point de vue, il est bon de rappeler qu’Emmanuel
Macron n’a jamais promis que les réformes à mettre en place seraient joyeuses
ou se feraient sans douleur, bien au contraire.
Il a même expliqué que certaines seraient dures mais qu’elles
étaient indispensables et il a été élu sur cette affirmation.
D’ailleurs, les sondages montrent que beaucoup de Français,
même ceux qui pestent ou qui s’opposent à certaines réformes, estiment que le
réformisme de Macron et de son gouvernement est nécessaire pour le pays.
Comprendre le juste équilibre et le «en même temps» permet
de remettre en perspective l’action du pouvoir mais aussi de démontrer que les
critiques faites à celle-ci demeurent, soit d’un effarant simplisme, soit d’un
esprit partisan qui ne s’embarrasse pas ou peu de la réalité.
Mais attention, le juste équilibre et le «en même temps»
devront bien être au rendez-vous avant la fin du quinquennat, au moins dans
certains secteurs pour que la formule macronienne ne se révèle pas du simple
marketing qui serait le plus dévastateur pour le Centre et le Centrisme.