Jean-Louis Borloo & Emmanuel Macron |
Jean-Louis Borloo a présenté son plan banlieues intitulé «Vivre
ensemble, Vivre en grand, Pour une réconciliation nationale», un titre assez
emphatique qui marque la volonté de l’ancien ministre centriste et président de
l’UDI de tirer la sonnette d’alarme sur l’urgence à réellement mettre en place
une politique ambitieuse de la ville.
Ainsi, dans son introduction, Jean-Louis Borloo en appelle à
un «sursaut de la nation» et écrit:
«L'heure n'est plus aux rapports d'experts, l'heure est à
l'action. La situation est facile à résumer: près de 6 millions d'habitants
vivent dans une forme de relégation, voire parfois d'amnésie, de la nation
réveillée de temps à autre par quelques faits divers; un effort public en berne;
des maires de banlieues qui se battent en première ligne, qui craquent parfois
et jettent l'éponge, des agents publics et des bénévoles épuisés.»
Un constat qui l’amène à proposer dix-neuf programmes:
Programme 01 : La qualité urbaine pour tous
Programme 02 : La mobilité, un droit et une nécessité
Programme 03 : Investir dans la petite enfance
Programme 04 : De l’école à la « cité éducative »
Programme 05 : Grandir par la culture
Programme 06 : Développer et insérer nos quartiers par le
sport
Programme 07 : Tout passe par l’entreprise et l’emploi
Programme 08 : Un plan national pour gagner la bataille
contre l’illettrisme et l’illectronisme, former aux savoirs de base
Programme 09 : 200 quartiers d’excellence numérique
Programme 10 : Reconnaître les nouveaux visages de Marianne
Programme 11 : L’académie des leaders, la nouvelle grande école
Programme 12 : Une nouvelle armée de la république solidaire
Programme 13 : Agir fermement pour la sécurité et la justice
Programme 14 : Des moyens d’agir pour les communes
Programme 15 : «La Nation garantit à tous la protection de
la santé»
Programme 16 : Les associations: le cœur des quartiers
Programme 17 : Lutter contre les discriminations
Programme 18 : Une Cour d’équité territoriale
Programme 19 : A la rencontre de l’Autre
Dans un entretien au quotidien Le Monde, il estime que «la
situation est grave» et précise:
«Lorsque j'ai rencontré Emmanuel Macron – à l'automne –,
j'ai été très clair sur le constat: la situation est la même qu'il y a quinze
ans, où tout se dégradait sournoisement jusqu'à ce que ça explose, avec les
émeutes de 2005. J'ai donc accepté, mais à la condition d'être bénévole et de
n'avoir aucune fonction officielle. Pour être efficace dans ce type de mission,
il ne faut rien avoir à négocier avec personne. Et c'est mon cas. Je n'ai pas
d'agenda.»
L’ancien ministre de la ville, par ailleurs, explique quel
pourrait être son rôle vis-à-vis de ses propositions:
«C'est à Emmanuel Macron de voir ce qu'il veut faire: mettre
en œuvre le plan tel que je le propose, en faire plus, moins. Faire différemment.
Ce que je sais, c'est que je propose dix-neuf programmes, qu'il faut un leader
pour chacun d'eux et un comité de suivi dont le rôle sera de s'assurer, tous
les jours, que les choses se fassent et de les évaluer. Si le chef de l'Etat
décidait de lancer ce plan et si on me le demandait, je serais d'accord pour
présider ce comité de suivi. En revanche, il faut un "général Patton",
au sein de gouvernement, pour mettre en œuvre ce plan. Et ça, non, certainement
pas, ce ne sera pas moi.»
Pour lire le rapport cliquez
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