mercredi 25 avril 2018

Actualités du Centre. Macron: plaidoyer pour la liberté et la démocratie devant le Congrès américain

Emmanuel Macron devant le Congrès des Etats-Unis
Emmanuel Macron a été plusieurs fois longuement applaudi par les membres du Congrès des Etats-Unis (représentants et sénateurs) lors de son discours devant les élus de la nation américaine.
Le président français et centriste a abordé de nombreux sujets (réchauffement climatique, accord nucléaire avec l’Iran, guerre économique et protectionnisme, lutte contre le terrorisme, etc.).
Et sur tous ces sujets, il a rappelé la position de la France et les différends qui existent entre lui et Donald Trump.
Et, il a prononcé cette phrase, «moi, je ne partage pas cette fascination pour les hommes forts, les illusions du nationalisme», alors même que Trump s’est toujours dit fasciné par des autocrates et des dictateurs comme Vladimir Poutine ou Xi Jinping et que le slogan de sa campagne présidentielle était «Make America great again» (Faire l’Amérique à nouveau grande). 
Car c’est surtout son plaidoyer vibrant pour la liberté et la démocratie ainsi que ses valeurs qui sont d’abord à retenir de ses propos.
Ainsi, c’est avec force qu’il a estimé que la liberté devait être défendue sans relâche, car «la liberté est la source de tout ce qui mérite d’être vécu».
Il a rappelé que la régime démocratique est fragile et nécessite d’être constamment protégé.
Il a cité Theodore Roosevelt qui estimait que l’avenir de la liberté était toujours remis en question et qu’elle pouvait disparaître si on ne se battait pas pour elle.
Il a également cité Abraham Lincoln, grand défenseur de la démocratie et de ses valeurs:
«Comme le disait Lincoln, nous devons continuer à travailler sur ce projet en cours qu’est la démocratie. Promouvoir les droits de l’homme pour tous, continuer à dialoguer. Le buste de Martin Luther King, assassiné il y a cinquante ans, nous rappelle le rôle des artistes, des intellectuels noirs américains qui participent à notre héritage commun.»
Emmanuel Macron a attaqué dans ce discours le populisme:
«On peut jouer sur les craintes, la colère des gens… Mais cela ne construit rien, la colère ne fait que nous paralyser, nous affaiblir. Comme Roosevelt (Franklin) l’a dit lors de son premier discours de prestation de serment: “La seule chose dont nous devons avoir peur, c'est de la peur elle-même.»
Le président français a dit croire «à l’action concrète, que nous avons des solutions à portée de main. Je crois à la libération de l’individu, à la liberté et à la responsabilité de chacun en ce qui concerne la création de son propre bonheur.»
Il a ajouté: «Je crois à ces droits, à ces valeurs, je crois que nous pouvons lutter contre l’ignorance par l’éducation, contre l’inégalité par le développement, contre le fanatisme par la culture, contre les maladies par la médecine, contre les menaces qui pèsent sur la Terre par la science.»
Il s’est exprimé sur les «fake news»:
«Nous devrons lutter contre le virus des “fake news”. Vous savez à qui je dois cette expression “fake news”, n’est-ce pas ? Sans raison, sans vérité, il ne peut y avoir de démocratie. La démocratie, c’est le choix. Corrompre l’information, c’est chercher à remettre en cause notre démocratie. Nous devons lutter contre la propagande terroriste qui diffuse son fanatisme sur Internet.»
Emmanuel Macron a plaidé pour un vrai nouvel ordre international:
«Ensemble, nous devons traiter les questions des inégalités découlant de la mondialisation, les menaces qui pèsent sur la Terre, les menaces sur la communauté internationale que font peser de nouvelles puissances et des comportements criminels. Ici nous connaissons la colère et la crainte, du fait de ces menaces mondiales. (…)
Mais nous avons une autre responsabilité que nous a transmise notre histoire partagée. Aujourd’hui, la communauté internationale doit se ressaisir et construire un ordre durable : l’Etat de droit qui est le fondement même de ce qui a garanti la paix pendant soixante-dix ans. Tout ça mérite une action commune. (…)
Nos sociétés s’inquiètent pour l’avenir de nos enfants. Nous tous rassemblés, nous autres, élus, avons la responsabilité de montrer que la démocratie reste la meilleure réponse aux questions et aux doutes qui se font aujourd’hui. Nous devons rester fermes et nous battre pour que nos principes l’emportent. (…)
Aujourd’hui, au-delà même de nos relations bilatérales, l’Europe et les Etats-Unis doivent ensemble relever les défis du siècle. Nous ne pouvons pas considérer que nos relations vont de soi. Au cœur des valeurs, il y a un risque qui pèse sur nous. Nous devons ensemble relever ce défi. Ne pas oublier ces principes et notre histoire. Le XXI° siècle apporte toute une série de nouvelles menaces que nos ancêtres n’auraient pu imaginer.»
Il a également plaidé pour le multilatéralisme:
«Ce multilatéralisme fort ne fera pas planer une ombre sur nos identités et nos cultures. Un multilatéralisme fort permettra à nos cultures d’être protégées, de prospérer librement ensemble. Pourquoi  Parce que nos cultures reposent sur cette soif de liberté, sur cette attachement à la paix et à la liberté. Ce multilatéralisme fort est la seule chance de renforcer nos nations, nos identités, nos cultures. Avec le président des Etats-Unis, avec les membres du Congrès qui représentent le peuple des Etats-Unis, nous pourrons contribuer à un ordre mondial du XXI° siècle pour le bien de nos concitoyens.
Les Etats-Unis et l’Europe ont un rôle historique à cet égard. C’est la seule façon de défendre nos idéaux, de dire clairement que les droits de l’homme et le respect des minorités sont les seules vraies réponses au chaos du monde.»


Actualités du Centre. Bayrou: «on est entré dans une nouvelle époque de la politique française»

François Bayrou
François Bayrou était l’invité de CNews.
A cette occasion, il a apporté son soutien au Président de la république et à sa visite d’Etat aux Etats-Unis ainsi qu’à sa volonté de parler avec Donald Trump.
Il a également apporté son soutien aux réformes du Gouvernement.
Il a redit sa foi dans l’action d’Emmanuel Macron qui, selon lui, a inauguré, avec son aide, «une nouvelle époque de la politique française».
Et en matière internationale, il a affirmé que la voix de Macron, «défend non pas l'intérêt égoïste de la France, non pas une vision de domination de la France, mais une voix qui défend une certaine idée d'un nouvel ordre du monde, une certaine idée de l'intérêt général du monde.»
Extraits.
- Je pense que la France a un poids, qui est un poids historique, politique en raison de par exemple sa place au conseil de sécurité de l'ONU, de sa situation de puissance nucléaire... La France a un poids. Et ce poids, il n'était pas entendu depuis des années. Et ce qui est nouveau, fort dans ce qui se passe aujourd'hui sur la scène du monde et à Washington à cette heure-ci, c'est que l'on entend une voix différente de la part de la France, qui est une voix médiatrice, et c'est la seule qui puisse se faire entendre à l'égal du message entendu aujourd'hui.
- Lorsque vous êtes président de la République Française, vous ne pouvez pas trier parmi vos interlocuteurs. Vous ne pouvez pas considérer que les uns sont acceptables parce qu'ils correspondent davantage à notre style ou à notre vision du monde, et que les autres, au contraire, sont à rejeter, et que l'on ne parle pas avec eux, parce qu'alors vous transformeriez la diplomatie en une multiplication d'impasses. Mais je voudrais insister sur ce point. J'ai dit: «la voix d'une puissance médiatrice». Il faut peut-être regarder ce qui ce dit. Donald Trump défend les intérêts des Etats-Unis. Poutine défend les intérêts de la Russie. Vous avez le président Chinois qui défend les intérêts de la Chine. Et vous avez une voix qui défend non pas l'intérêt égoïste de la France, non pas une vision de domination de la France, mais une voix qui défend une certaine idée d'un nouvel ordre du monde, une certaine idée de l'intérêt général du monde.
- Cette voix, qu'Emmanuel Macron fait entendre, est au nom de l'Europe. Aujourd'hui, en raison de tout ce que vous savez, de l'histoire compliquée de la séparation, du Brexit, la Grande-Bretagne qui s’en va, etc., il y a une voix européenne et une seule, qui est la voix française. Alors vous voyez, la voix d'une puissance médiatrice, la seule possible, au monde, est la voix de l'Europe et une voix pour l'Europe et au nom de l'Europe. C'est quand même quelque chose qui mérite qu'on le note, qu'on le salue et qu'on le soutienne.
- La faiblesse de l'accord iranien pour moi, c'est qu'il est limité à 2025. 2025 c'est demain matin. Et quand Emmanuel Macron ouvre la perspective avec le président américain d'un accord plus large, c'est sur ce point précisément que doit porter une des inflexions de l'accord, c'est qu'on aille, dans cette interdiction des armes nucléaires que les iraniens ont accepté, pour une certaine période, à une interdiction des armes nucléaires de plus longue durée.
- On a créé (Bayrou & Macron) un mouvement d'adhésion. Nous avons créé par cette alliance un mouvement d'adhésion qui a renversé ce que j'appelle parfois «les tours jumelles» de la politique française, c'est-à-dire les deux puissances politiques qui se partageaient le pouvoir. (…) On est entré – je crois que c'est indéniable aux yeux de tout le monde – dans une nouvelle époque de la politique française. Cette phrase avait souvent été prononcée, parfois par moi...
- Je vous dis avec certitude que cet homme-là (Macron) est à la hauteur de la fonction et de la mission historique qui est la sienne, aujourd'hui. La fonction présidentielle, conduire un peuple, une société, un pays, l'Europe, est une mission historique en France parce que l'on ne pouvait pas rester dans cette espèce d'impuissance généralisée que tout le monde constatait et sur laquelle tout le monde pleurait et devant laquelle tout le monde baissait les bras. Et une mission historique à l'égard du monde.
- Je ne vois aucune arrogance de la part du président de la République et du gouvernement qui conduit son action, il y a une volonté d'aller au bout de questions qui étaient sans réponse depuis des années. Mais il y a une chose qui doit être pour le gouvernement une exigence de tous les jours, c'est que cet ensemble de décisions, cet ensemble de décisions, de changements, de réformes, portent en même temps un projet social, et le mot social est très large, un projet pour ceux qui n'ont pas la chance d'être du bon côté de la barrière.
- Laurent Wauquiez est dans une situation politique qui est difficile. Il croyait s'imposer à la tête de sa famille politique. Ce n'est pas vraiment le cas – on l'a vu y compris dans des sondages d'intentions de vote – donc il s'essaie à la surenchère. Mais ça ne le servira pas lui, mais d'autres. Quand on prend le langage de ses adversaires, forcément ce sont ses adversaires que l'on favorise. Quand vous cultivez des thèmes et des sentiments et des passions qui alimentent par exemple l'extrême droite...