Emmanuel Macron a été plusieurs fois longuement applaudi par
les membres du Congrès des Etats-Unis (représentants et sénateurs) lors de son
discours devant les élus de la nation américaine.
Le président français et centriste a abordé de nombreux
sujets (réchauffement climatique, accord nucléaire avec l’Iran, guerre
économique et protectionnisme, lutte contre le terrorisme, etc.).
Et sur tous ces sujets, il a rappelé la position de la France
et les différends qui existent entre lui et Donald Trump.
Et, il a prononcé cette phrase, «moi, je ne partage pas
cette fascination pour les hommes forts, les illusions du nationalisme», alors
même que Trump s’est toujours dit fasciné par des autocrates et des dictateurs
comme Vladimir Poutine ou Xi Jinping et que le slogan de sa campagne
présidentielle était «Make America great again» (Faire l’Amérique à nouveau
grande).
Car c’est surtout son plaidoyer vibrant pour la liberté et
la démocratie ainsi que ses valeurs qui sont d’abord à retenir de ses propos.
Ainsi, c’est avec force qu’il a estimé que la liberté devait
être défendue sans relâche, car «la liberté est la source de tout ce qui mérite
d’être vécu».
Il a rappelé que la régime démocratique est fragile et
nécessite d’être constamment protégé.
Il a cité Theodore Roosevelt qui estimait que l’avenir de la
liberté était toujours remis en question et qu’elle pouvait disparaître si on
ne se battait pas pour elle.
Il a également cité Abraham Lincoln, grand défenseur de la
démocratie et de ses valeurs:
«Comme le disait Lincoln, nous devons continuer à travailler
sur ce projet en cours qu’est la démocratie. Promouvoir les droits de l’homme
pour tous, continuer à dialoguer. Le buste de Martin Luther King, assassiné il
y a cinquante ans, nous rappelle le rôle des artistes, des intellectuels noirs
américains qui participent à notre héritage commun.»
Emmanuel Macron a attaqué dans ce discours le populisme:
«On peut jouer sur les craintes, la colère des gens… Mais
cela ne construit rien, la colère ne fait que nous paralyser, nous affaiblir.
Comme Roosevelt (Franklin) l’a dit lors de son premier discours de prestation
de serment: “La seule chose dont nous devons avoir peur, c'est de la peur
elle-même.»
Le président français a dit croire «à l’action concrète, que
nous avons des solutions à portée de main. Je crois à la libération de
l’individu, à la liberté et à la responsabilité de chacun en ce qui concerne la
création de son propre bonheur.»
Il a ajouté: «Je crois à ces droits, à ces valeurs, je crois
que nous pouvons lutter contre l’ignorance par l’éducation, contre l’inégalité
par le développement, contre le fanatisme par la culture, contre les maladies
par la médecine, contre les menaces qui pèsent sur la Terre par la science.»
Il s’est exprimé sur les «fake news»:
«Nous devrons lutter contre le virus des “fake news”. Vous
savez à qui je dois cette expression “fake news”, n’est-ce pas ? Sans raison,
sans vérité, il ne peut y avoir de démocratie. La démocratie, c’est le choix.
Corrompre l’information, c’est chercher à remettre en cause notre démocratie.
Nous devons lutter contre la propagande terroriste qui diffuse son fanatisme
sur Internet.»
Emmanuel Macron a plaidé pour un vrai nouvel ordre
international:
«Ensemble, nous devons traiter les questions des inégalités
découlant de la mondialisation, les menaces qui pèsent sur la Terre, les
menaces sur la communauté internationale que font peser de nouvelles puissances
et des comportements criminels. Ici nous connaissons la colère et la crainte,
du fait de ces menaces mondiales. (…)
Mais nous avons une autre responsabilité que nous a
transmise notre histoire partagée. Aujourd’hui, la communauté internationale
doit se ressaisir et construire un ordre durable : l’Etat de droit qui est le
fondement même de ce qui a garanti la paix pendant soixante-dix ans. Tout ça
mérite une action commune. (…)
Nos sociétés s’inquiètent pour l’avenir de nos enfants. Nous
tous rassemblés, nous autres, élus, avons la responsabilité de montrer que la
démocratie reste la meilleure réponse aux questions et aux doutes qui se font
aujourd’hui. Nous devons rester fermes et nous battre pour que nos principes
l’emportent. (…)
Aujourd’hui, au-delà même de nos relations bilatérales,
l’Europe et les Etats-Unis doivent ensemble relever les défis du siècle. Nous
ne pouvons pas considérer que nos relations vont de soi. Au cœur des valeurs,
il y a un risque qui pèse sur nous. Nous devons ensemble relever ce défi. Ne
pas oublier ces principes et notre histoire. Le XXI° siècle apporte toute une
série de nouvelles menaces que nos ancêtres n’auraient pu imaginer.»
Il a également plaidé pour le multilatéralisme:
«Ce multilatéralisme fort ne fera pas planer une ombre sur
nos identités et nos cultures. Un multilatéralisme fort permettra à nos
cultures d’être protégées, de prospérer librement ensemble. Pourquoi Parce que nos cultures reposent sur cette soif
de liberté, sur cette attachement à la paix et à la liberté. Ce
multilatéralisme fort est la seule chance de renforcer nos nations, nos
identités, nos cultures. Avec le président des Etats-Unis, avec les membres du
Congrès qui représentent le peuple des Etats-Unis, nous pourrons contribuer à
un ordre mondial du XXI° siècle pour le bien de nos concitoyens.
Les Etats-Unis et l’Europe ont un rôle historique à cet
égard. C’est la seule façon de défendre nos idéaux, de dire clairement que les
droits de l’homme et le respect des minorités sont les seules vraies réponses
au chaos du monde.»