Nous, Européens, "inventeurs" de l'holocauste |
On peut être pour la construction d’une Europe fédéraliste
parce que l’on est un idéaliste qui veut rapprocher les peuples, construire les
Etats-Unis d’Europe en attendant de bâtir une fédération mondiale où la paix et
la prospérité seront les deux principaux buts poursuivis par l’Humanité.
Mais on peut être, dans le même temps, un pro-européen
rationnel et froid, qui regarde ce que, nous tous, les Européens, avons fait au
cours des siècles et particulièrement du XX° siècle.
Deux guerres mondiales où, tout au moins en 1914, nous
partîmes la fleur au fusil pour une des pires boucheries que les humains ait
jamais pratiquée et qui ne fut dépassé dans l’horreur et l’abject que par le
deuxième conflit mondial que, nous, Européens, déclenchèrent en 1939.
Pour éviter que nous nous entretuions une troisième fois,
des hommes et des femmes sages et responsables ont décidé de construire l’Union
européenne, reprenant le flambeau de pionniers qui ne furent jamais écoutés.
Aujourd’hui, alors que le XXI° siècle a dix-huit ans et que
nous nous apprêtons à commémorer la fin de la Première guerre mondiale le 11
novembre prochain, non seulement les nationalistes à courte vue mais aussi un
pourcentage de plus en plus de la population des pays faisant partie de l’Union
européenne, ont une vision négative de la construction de cet espace de paix et
de prospérité, de cette digue contre nos velléités criminelles.
Et, dans beaucoup de pays, les dirigeants, même ceux en
faveur de la construction européenne louvoient dangereusement et nt les haines
et les xénophobies dans le sens du poil.
Parce que l’Union européenne n’est pas d’abord un espoir,
c’est un devoir que tous les peuples européens doivent porter en regard de leur
irresponsabilité passée et aux yeux de toute l’Humanité.
Certains diront qu’ailleurs ce n’est pas mieux et ils auront
raison.
Mais ne nous targuons-nous pas d’être l’espace le plus
civilisé, inventeur de la philosophie, de la démocratie républicaine, des
droits de l’humain?
Ne nous targuons-nous pas d’être capables de barrer la route
à la barbarie et aux mondes obscurs?
Si nous avons cette haute opinion de nous-mêmes, alors notre
devoir n’en est que plus grand, notre responsabilité sans échappatoire
possible.
Mais même si tel n’était pas le cas, notre culpabilité
historique d’avoir envoyé tant de jeunes gens à la mort, d’avoir massacré tant
de populations civiles, hommes, femmes, enfants, d’avoir inventé le génocide de
masse et les idéologies criminelles, nous impose de ne plus jamais répéter nos
erreurs en la matière.
Oui, la construction européenne dépasse de loin un rêve, un
espoir, une utopie parce qu’elle est une obligation.
Et ceux qui prétendraient que tout ça est derrière nous, que
les générations présentes ne sont pas responsables des actes des générations
passées, qu’ils regardent ce qui se passe dans les divers pays européens,
notamment ceux de l’Union européenne où montent, pêle-mêle, le populisme, la
démagogie, l’extrémisme, l’irrespect, l’intolérance et où le racisme et
l’antisémitisme font un retour en force inquiétant, sans parler de la
glorification du nationalisme.
Oui, l’Europe unie doit aussi être notre repentance, à nous
tous, Européens d’aujourd’hui et d’hier pour que ceux de demain puisse porter
une espérance d’une vie vraiment meilleure.
Centristement votre.
Le Centriste