L’élection d’un centriste – ou centro-compatible – nous a
fait oublier une donnée importante de l’élection présidentielle de 2017.
Au premier tour, les candidats populistes démagogues et
extrémistes avaient réuni sous leurs noms et leurs diatribes anti-démocratie
républicaine 49,62% des suffrages exprimés (dont 21,30% pour Marine Le Pen et
19,58% pour Jean-Luc Mélenchon), un pourcentage énorme, qualifiant une des
leurs pour le second tour.
Et si la candidate de cette mouvance aux alliances
objectives parfois étonnantes n’a réalisé que moins de 34% des voix en finale
face à Emmanuel Macron, ce populisme dangereux n’a pas abdiqué et se retrouve
aujourd’hui dans la réaction souvent violente, non seulement aux réformes qui sont
en train d’être adoptées, mais dans la contestation même de la démocratie
républicaine, des résultats des élections démocratiques et de l’ordre
républicain, tout ce qui fonde la base du pacte social de notre société et de
notre capacité à vivre ensemble.
Cette fronde anti-démocratique, on la voit à l’œuvre avec
les agissements politiques de syndicats d’extrême-gauche (CGT et Sud) qui
déclenchent ou tentent de déclencher des mouvements sociaux qui n’ont rien à
voir avec la défense de leurs membres et qui affirment ouvertement vouloir
saboter l’économie du pays (notamment avec des coupures d’électricité ciblées à
certaines entreprises en difficulté), dans les tentatives de promouvoir la
violence de petits groupes de militants extrémistes de gauche et de droite (blocages
des universités, occupation de l’ancien site de l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes, etc.), dans les propos injurieux tenus sans cesse par
les membres du FN et de FI à tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux et
notamment le Président de la république (dont certains personnages, pourtant
élus de la République, veulent lui «faire sa fête»).
Sans oublier nombre de médias où les opinions extrémistes
des journalistes sont devenus, non pas des commentaires, mais les faits
eux-mêmes, dans une sorte d’hubris débridé!
Oui, le populisme démagogique et extrémiste n’a pas disparu
comme par miracle après les élections de 2017.
Et, oui, il est toujours un danger en France et pour la
France.
D’autant qu’il a été rejoint par une frange du Parti
socialiste derrière Benoît Hamon – un Mélenchon au petit pied – et son nouveau
parti et par une majorité de LR qui a emboîté le pas au discours radical et
populiste de Laurent Wauquiez, clone de Marine Le Pen.
C’est pourquoi l’union de tous les défenseurs de la
démocratie républicaine est importante sur de grands thèmes comme les valeurs
démocratiques et républicaines mais aussi sur l’Europe avec cette possibilité
d’une liste unique l’année prochaine de tout l’axe central, allant des
progressistes réformistes de droite à ceux de gauche en passant par ceux du
Centre.
C’est pourquoi, également, les réformes doivent être menées
à leur terme et démontrer à tous les Français – notamment ceux qui ont été
embobinés par les discours démagogiques des populistes – cette nécessité pour
le pays de se moderniser afin de récréer les dynamiques qui produiront une
croissance, et pas seulement économique, mais aussi sociale et sociétale.
De ce point de vue, il n’est pas anodin de voir que, malgré
cette atmosphère électrique et cette ambiance délétère promue sans cesse par
les populistes, les sondages sont assez bons, voire bons, pour le pouvoir et
notamment Emmanuel Macron, alors qu’ils étaient souvent catastrophiques, une
année après leur arrivée au pouvoir, pour ses deux prédécesseurs, Nicolas
Sarkozy et François Hollande.
Pour autant, c’est toujours dans une volonté de combat pour
une société ouverte, une mondialisation humaniste et une croissance plus
équilibrée et plus juste que les défenseurs de la démocratie républicaine – que
sont, entre autres, les centristes – doivent demeurer.
Rien n’a été gagné définitivement en mai et juin 2017, rien
n’est gagné définitivement aujourd’hui et la défense de la liberté, de l’égalité
et de la fraternité sera toujours un travail de Sisyphe alors même que les
régimes autoritaires et dictatoriaux connaissent un regain de forme, même à l’intérieur
de l’Union européenne, et que la haine et le mensonge sont devenus des
arguments politiques pour eux-mêmes déversés sans cesse par des populistes
démagogues et extrémistes et relayés complaisamment par certains porte-voix
médiatiques.