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La
ligne politique de Laurent Wauquiez est désormais d’une clarté inquiétante:
labourer sans cesse les terres de l’extrême-droite afin de récupérer l’électorat
du FN et, pourquoi pas, s’allier avec lui à terme, voire de créer un parti de
la droite radical réunissant tout ce qui va d’Eric Ciotti à Marine Le Pen en
passant par Thierry Mariani et Florian Philippot.
Sa
dernière sortie médiatique après l’attentat islamiste de Trèbes où un
terroriste a assassiné quatre personnes en est une preuve de plus avec des mots
qu’aucun leader d’extrême-droite n’aurait désavoué…
Extraits:
«(…) Face à l'islamisme il ne peut pas y avoir (…) l'aveuglement
et l'irresponsabilité politique à la tête de l'Etat depuis beaucoup trop
d'années.
L'islamisme a déclaré la guerre à la France. Nous faisons face
aujourd'hui à un ennemi intérieur: il y a ceux, étrangers, que nous avons
accueillis avec beaucoup trop de naïveté sur le sol français, certains à qui
nous avons même accordé notre nationalité ; mais il y a aussi ceux qui ont
grandi parmi nous, dans nos écoles, dont les familles ont bénéficié du généreux
système social de notre pays, et qui se retournent aujourd'hui contre la
France.
Cette guerre contre Daesh, contrairement à ce que dire
Emmanuel Macron a osé dire, nous ne l'avons pas gagnée. Et nous ne la gagnerons
pas si nous n'utilisons pas toutes les armes. Sans avoir la main qui tremble.
Il n'y a plus de place pour la candeur. (…)
Emmanuel Macron s'est opposé à la mise en place de la
déchéance de nationalité, il a mis fin à l'Etat d'urgence, il a laissé son
ministre de l'intérieur il y a à peine quelques mois expliquer que le niveau de
la menace terroriste avait baissé, il ne lutte pas contre le communautarisme
qui ronge notre pays.
Emmanuel Macron se trompe tragiquement de diagnostic sur la
barbarie islamiste (…). Ces propos sont non seulement insupportables mais ils
sont surtout irresponsables parce qu'ils aboutissent à mettre en avant l'excuse
sociale au lieu de prendre les mesures sécuritaires qui s'imposent.
(…) Certains semblent encore aujourd'hui plus préoccupés des
droits et libertés de meurtriers en puissance que de la protection des
Français. Nous avons déjà perdu trop de temps, et nos compatriotes en ont
suffisamment payé le prix.
L'aveuglement politique n'a que trop duré. Les demi-mesures,
le ‘en même temps’ ne sont plus acceptables (…).
Je demande solennellement à Emmanuel Macron de sortir de sa
coupable naïveté et d'avoir enfin le courage de prendre les mesures qui
s'imposent pour protéger les Français.»
Devant
cette avalanche d’attaques, d’insultes et de demandes exorbitantes, les
responsables des partis centristes de l’UDI et du MoDem ont réagi avec
indignation.
Pour Hervé Marseille, président du groupe Union centriste au
Sénat et élu UDI, «On a l’impression qu’il y a un communiqué type et chaque
fois qu’il y a un malheur de cette nature, il a demandé pour la énième fois
qu’on expédie ailleurs les fichés S, qu’on les mette je ne sais où, et il
redemande l’état d’urgence! Pourquoi pas la loi martiale? (…) On a un arsenal
législatif, on ne peut pas faire dans l’exorcisme à chaque fois qu’il y a
malheureusement un acte terroriste.
Intervenant sur Public Sénat, il a ajouté qu’«une fois de
plus, Laurent Wauquiez est excessif (et) se rapproche des thèses et des thèmes
de Madame Le Pen (qui) a salué (son) discours. (…) La démarche de Laurent
Wauquiez c’est de courir après les voix de Madame Le Pen (…) A force de dire la
même chose et de penser la même chose (que le FN), on va avoir des partis qui
se rapprochent de plus en plus (…) Je pense que c’est une histoire de posture,
on voit bien qu’elle est la démarche de Laurent Wauquiez c’est de courir après
les voix de Madame Le Pen et de siphonner son électorat (…) tous les gens
sérieux dans les services de police, dans les services de la justice disent
qu’on a ce qu’il faut en matière législative, il faut maintenant qu’on se donne
davantage de moyens budgétaires pour avoir des équipes sur le terrain».
Quant
à Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, il a publié
le communiqué suivant:
«Faisant fi des plus élémentaires dignité et responsabilité
requises après un tel drame, Laurent Wauquiez et Marine Le Pen ont choisi une
nouvelle fois l’instrumentalisation de la douleur et des peurs au profit de
polémiques politiciennes dont chacun peut mesurer le haut degré
d’irresponsabilité.
Rétablissons les faits. Sur le plan extérieur, nos armées
sont pleinement engagées dans la coalition internationale qui est en passe de
vaincre Daech. Sur le plan intérieur, nous avons voté à l’automne une loi
renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, permettant
notamment d’augmenter les moyens dédiés au renseignement et à la sécurité des
Français ainsi que de se doter de nouveaux outils de lutte contre le terrorisme.
Tout nouvel attentat est une terrible souffrance pour notre
pays. Notre responsabilité, majorité comme opposition, est de faire face de
manière commune et dans la durée.
Au-delà de la mobilisation de l’État et des forces de
l’ordre, que nous savons totale – et qui a encore été démontrée lors de cette
attaque –, notre pays a plus que jamais besoin d’unité et de pleine conscience
des risques. Collectivement, nous sommes attaqués et, collectivement, nous
devons agir sans chercher la récupération des drames et sans donner prise à
ceux qui veulent diviser les Français et les dresser les uns contre les autres.
L’irresponsabilité est donc du côté de ceux qui tiennent de tels propos et à
qui je dis aujourd’hui que la malhonnêteté et l’outrage n’ont jamais servi les
intérêts de notre Nation.»