Les centristes sont des réformistes progressistes, c’est ce
qui les distingue souvent de la Droite et de la Gauche dont le clientélisme
conservateur et même parfois réactionnaire et rétrograde les condamne souvent à
l’inaction, voire à laisser pourrir les situations comme on peut s’en rendre
compte sur nombre de questions qui, à force, de ne pas être traitées, sont
devenus des problèmes quasi-insolubles et ont été une des raisons de l’élection
d’Emmanuel Macron.
Mais attention, être réformiste ne veut pas dire tout
réformer et n’importe comment.
La réforme dans la vision du Centrisme, c’est être
constamment dans l’adaptation au réel pour faire en sorte, à la fois,
d’accompagner l’évolution de la société et d’améliorer du mieux possible son
fonctionnement, non de changer à tout va dans une quelconque vision uniquement
idéologique, pour faire correspondre le monde à ses fantasmes.
De même, le Centre privilégie la négociation et le consensus
afin de trouver la meilleure solution possible, le meilleur compromis en regard
des diverses opinions.
Ce qui ne l’empêche pas, in fine, de prendre ses
responsabilités.
En cela, le réformisme centriste est pragmatiste, voire
utilitariste et tourné vers l’efficacité.
Bien entendu, ce réformisme est sous-tendu par les valeurs
humanistes défendues par le Centre (liberté, égalité, fraternité, respect,
solidarité, tolérance, responsabilité) et ce principe essentiel de juste
équilibre qui doit éviter que la réforme ne profite qu’à certains et laissent
d’autres sur le bord du chemin.
Le Centrisme est inclusif afin de permettre à chacun de
vivre ses différences et de pouvoir réaliser au mieux ses potentialités.
Dans ce cadre, le réformisme centriste combat tous les
archaïsmes, qu’ils soient des corporatismes, des passe-droits, des dysfonctionnements
parce qu’il sait bien que ceux-ci empêchent la vraie réforme.
Aujourd’hui, le gouvernement s’est embarqué dans une longue
période de réforme qui correspond au rattrapage de l’immobilisme irresponsable
de ses prédécesseurs ou de leurs réformes bâclées.
Ce n’est pas seulement un choix, c’est une obligation.
Il ne fait, en la matière, que suivre la feuille de route
proposée aux Français par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle de
2017.
Et ces mêmes Français demandent les réformes comme le
montrent tous les sondages réalisés récemment.
Dans un des derniers, 41% des personnes interrogées
considèrent que les réformes s’engagent «au bon rythme», 24% estimant même qu’elles
ne vont «pas assez vite» alors que, 31% pensent qu’elles vont «trop vite».
Et au moment où les syndicats de la SNCF, entre autres,
veulent faire «plier» le Président de la république en utilisant tous les
moyens dont certains à la limite de la légalité démontrent leur totale
irresponsabilité, bafouant également la volonté populaire qui s’est exprimée
dans les urnes au nom d’une légitimité dont on a peine à trouver le début d’un
commencement, les sondages montrent que les Français veulent réformer enfin le
monde ferroviaire et qu’ils sont favorables à 59% à ce que ce soit fait par ordonnance
(procédure dans laquelle, rappelons-le, le Parlement a son droit de regard).
Dans ce «bras de fer» entre, non pas les syndicats et le
gouvernement, mais entre l’immobilisme létal et le mouvement salvateur, chacun
prend ses marques.
Ainsi, dans un jeu politicien et électoraliste, la Gauche se
range derrière les cheminots et les fonctionnaires, deux de leurs derniers
bastions électoraux, sans penser une seconde au bien du pays.
Dans un autre registre mais dans les mêmes agissements
irresponsables où l’on a peine à voir le bénéfice pour le pays, la Droite se
braque devant la réforme des institutions, espérant une politique du pire et un
gain électoral.
Des attitudes bien étudiées et analysées par les
sociologues.
Devant ces archaïsmes qui ne sont guère à l’honneur de ceux
qui les portent, les réformistes progressistes ont toujours su que la bataille
serait rude mais que les enjeux en vaillent la peine, non pas pour eux, mais
pour toute la communauté et sans être sûr d’en retirer un gain quelconque,
notamment électoraliste.
En politique, cela s’appelle le courage.