François Bayrou & Emmanuel Macron |
Le louvoiement actuel du
Gouvernement et du Président de la république à propos de la proportionnelle
inquiète les centristes.
S’ils savent qu’il n’y aura pas
une forte dose de proportionnelle pour les élections législatives – et d’ailleurs,
ils ne la demandent plus –, ils estiment que la fourchette présentée par le
Premier ministre Edouard Philippe, entre 10% et 25%, est trop imprécise et que
le bas de celle-ci est bien trop faible.
Ainsi, si le nombre de députés
est ramené à 400, 10% de proportionnelle, cela fait 40 députés élus de cette
manière.
Ce n’est pas acceptable pour
François Bayrou, le président du MoDem et allié d’Emmanuel Macron qui avait
décidé de le soutenir lors de la présidentielle parce que le candidat d’alors
avait promis une dose conséquente de proportionnelle.
Aujourd’hui, selon le quotidien l’Opinion,
Bayrou voudrait, globalement, cent cinquante députés en moins à l’Assemblée
nationale, c’est-à-dire 427, dont cent seraient élus à la proportionnelle ce
qui ferait une dose de 23,5%.
Or, dans le même temps, Edouard
Philippe, sur BFMTV, a estimé que l’instauration d’une dose de proportionnelle
pour les élections législatives était une mesure «importante» mais ne serait qu’un
«léger correctif» dans un système électoral qui demeurait «très largement
majoritaire».
Il a ajouté que cette dose de
proportionnelle était une mesure de justice pour une meilleure représentation
des courants politiques et que les Français la demandaient mais l’on sent bien
dans ses propos qu’il ne parle pas d’un pourcentage de plus de 15%.
C’est loin de ce que veux le
MoDem comme l’a confirmé la ministre Jacqueline Gourault: «le Premier ministre
a toujours dit, entre 10 et 25 %. Donc là pour la fourchette est assez large et
c'est vrai que nous, nous sommes plutôt pour un chiffre qui soit proche de 25%».
Si la dose est en-dessous de 15%,
le parti centriste sera sans doute insatisfait et son chef encore plus.
Néanmoins, Emmanuel Macron et
Edouard Philippe n’ont sans doute pas de crainte à avoir à court terme d’un
mécontentement du Mouvement démocrate car ce dernier n’aurait rien à gagner,
actuellement, d’une crise politique au sein de la majorité présidentielle.
Le casus belli n’aura donc pas
lieu mais cette entorse à l’accord Macron-Bayrou, si elle existe bel et bien,
pourrait avoir des répercussions dans le moyen-long terme et entamer la
relation de confiance entre les deux hommes.