Laurent Wauquiez, repoussoir pour les modérés LR |
Laurent Wauquiez, le président de
LR, souhaitait un parti unifié et il l’aura sans doute au-delà de ses espérances
mais pas exactement comme il l’imaginait.
Ainsi, après ses propos
populistes contre la démocratie mais aussi contre plusieurs dirigeants de sa
propre formation, nombre de militants et d’élus ont décidé de la quitter.
Il s’agit des derniers
représentants du centre-droit qui avaient rejoint l’UMP à sa création en 2002
qui se voulait alors un parti rassemblant la Droite et le Centre et de droitistes
libéraux et progressistes souvent proches d’Alain Juppé ou de la formation Agir
créé par d’ex-membres de LR et qui, à l’Assemblée nationale, ont créé un groupe
commun avec l’UDI.
Après Dominique Bussereau
(président du Conseil départemental de la Charente-maritime et président de l’Assemblée
des départements de France, ancien ministre), Elisabeth Morin-Chartier (euro-députée),
Jean-Paul Emorine (sénateur de Saône-et-Loire), Pierre Cuny (maire de Thionville)
ainsi que plusieurs adjoints d'Alain Juppé à Bordeaux et sans doute avant
Jean-Pierre Raffarin, ce sont Fabienne Keller (sénatrice du Bas-Rhin, ancienne
maire de Strasbourg) et Anotine Herth (député du Bas-Rhin) qui ont décidé de
rendre leur carte de LR avec des élus à la mairie de Bordeaux.
Ils ont adressé un courrier à
Laurent Wauquiez en ce sens dans lequel ils constatent que «ce mouvement du rassemblement»
que se voulait être l'UMP «est devenu celui du repliement».
Et ils le rendent directement responsable de cette dérive: «Bien
trop souvent, vos paroles et vos prises de positions donnent l'impression que
votre ambition n'est plus de combattre les idées populistes mais de les épouser,
de les faire vôtres».
Ils ajoutent que «nous
croyons au plus profond de nous-mêmes que la France a besoin pour son équilibre
politique et démocratique d’une droite républicaine, profondément européenne,
sobre, à l’écoute des territoires, vigilante mais constructive, qui refuse
toute forme de collusion idéologique ou politique avec les extrêmes. Cette
droite, du fait de vos orientations et de vos choix, ne peut plus s’incarner à
travers Les Républicains. Nous avons à cœur de continuer à œuvrer avec tous
ceux qui ne renoncent pas à une droite de la dignité et de la responsabilité,
indépendante et européenne. Et ils sont nombreux.»
Enfin, ils estiment ne plus se reconnaître «ni dans les valeurs
centrales de notre mouvement», notamment «européennes, sociales et libérales», «ni
dans votre style de gouvernance».
Du coup, les alibis centristes et
modérés de Laurent Wauquiez se réduisent comme peau de chagrin.
Mais soyons sûr qu’il estimera
cela comme une bonne chose lui qui pourtant voici quelques semaines tentait
désespérément de faire croire que dans son équipe dirigeante se trouvaient de
nombreux centristes…