Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
Valérie Pécresse a osé dire dans une interview qu’elle
n’était pas centriste.
A vrai dire, personne n’en a jamais douté.
Et personne ne lui en fait le reproche, chacun étant libre
de ses opinions et de son engagement politique.
Et pourtant, Jean-François Vigier, le président du groupe
UDI au Conseil régional d’Ile-de-France a pris la mouche, rappelant à la dame
en question, présidente de la même région, qu’elle gouvernait avec les
centristes.
Ce qui est vrai.
Et il a dit, selon ses propos rapportés par Le Figaro, qu’il
voulait qu’elle «précise sa pensée», se disant, par ailleurs, «fier d'apporter
au sein de la majorité (régionale) ses propres valeurs telles que l'humanisme,
la liberté, la laïcité, etc.» qui sont «différentes de celles portées par
l'actuel président des Républicains Laurent Wauquiez» et ajoutant qu’«à l'heure
actuelle, on devrait plutôt être gêné d'être assimilé au président de LR qu'à
des formations politiques progressistes, sans le soutien desquels les partis de
droite n'ont jamais pu gagner».
Le problème dans cette indignation qui semble plus
conjoncturelle qu’autre chose – l’UDI veut par tous les moyens prouver son
indépendance vis-à-vis de LR et la polémique Wauquiez lui permet de le faire à
peu de frais –, c’est que d’autres personnages de la Droite avec laquelle est
toujours alliée la formation de monsieur Vigier ont dit des choses encore plus
insultantes et nauséabondes pour les centristes et le Centre sans que ses
responsables ne disent quoi que ce soit.
On n’oubliera pas, non plus, de rappeler à monsieur Vigier,
que son parti est toujours l’allié de Laurent Wauquiez au Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Alors qu’une femme de droite dise simplement qu’elle n’est
pas centriste – même si son propos a pour but de ne pas prêter le flanc aux
attaques des radicaux de son propre parti et que cela est un peu pathétique – n’a
vraiment pas de quoi provoquer cette réaction indignée.
D’autant qu’Alain Juppé, lors de la campagne des primaires
de LR, face aux attaques de Nicolas Sarkozy et de François Fillon, avait dit
exactement la même chose: «je ne suis pas centriste» et que cela n’avait pas
empêché l’UDI de le soutenir et n’avait provoqué aucune réaction de la formation
de centre-droit.
Mais on a bien compris aussi que l’UDI qui avait scellé son
existence et son avenir avec l’UMP puis LR, se retrouve aujourd’hui dans le
pétrin.
Découvrir soudainement l’extrémisme de Wauquiez ou s’offusquer
des dénégations ridicules de Pécresse sur son possible centrisme, voire que la
plupart des droitistes n’aiment pas les centristes et n’ont que mépris pour eux,
fait un peu oie blanche ou crétin du village.
Et puis, Jean-François Vigier devrait être prudent, car,
comme le boomerang, celui qui provoque une polémique peut se la prendre en
retour en pleine figure.
Aris de Hesselin