François Bayrou |
François Bayrou l’a dit au groupe
parlementaire MoDem de l’Assemblée nationale, il est inquiet à propos de l’instauration
d’une dose de proportionnelle pour les élections législatives.
Selon lui, le Président de la
république et le Gouvernement pourraient renoncer devant les difficultés à
convaincre assez de parlementaires afin de faire passer la mesure lors de la
réunion en Congrès des députés et des sénateurs qui est prévue pour voter les
mesures de la réforme de Constitution voulue par Emmanuel Macron et promises
lors de sa campagne électorale.
Ses inquiétudes ne sont pas sans
raison.
D’une part parce que les promesses
d’une instauration d’une dose de proportionnelle faites depuis le début de la
V° République, ont toutes fini dans les poubelles des promesses non-tenues.
D’autre part parce que LR qui est
en mesure de bloquer la réforme grâce à son nombre de sénateurs, s’est montré,
par la voix du président du Sénat, Gérard Larcher, opposé à l’introduction d’une
forte dose de proportionnelle.
Or, François Bayrou veut que 25%
des députés soient désormais élus de cette façon, c’est-à-dire cent sur les
quatre cents membres que devraient compter l’Assemblée nationale lors des
prochaines législatives.
Cette dose de proportionnelle est
soutenue, entre autres, par François de Rugy, la président LREM de l’Assemblée
nationale.
Rappelons que lors de la
négociation entre François Bayrou et Emmanuel Macron, début 2017, qui aboutira
au soutien du premier au second pour la présidentielle, l’instauration d’une
dose de proportionnelle avait été négociée entre les deux hommes.
Une des raisons avancées par le
leader centriste sur sa volonté ferme de voir la proportionnelle implémentée
pour les législatives est, selon lui, que «gouverner au centre, ça veut dire
qu’on donne une assise au corps politique central du pays, elle ne peut pas
naître du scrutin majoritaire».
A noter que si François Bayrou
souhaite que l’on inscrive dans la Constitution l’instauration d’une dose de
proportionnelle lors des élections législatives alors même qu’une loi organique
suffirait, c’est pour faire en sorte qu’un prochain gouvernement ne puisse pas
revenir dessus facilement.