Le problème n’est pas de savoir si
Laurent Wauquiez a fait exprès ou non de tenir des propos scandaleux lors de
ses cours devant des étudiants d’une école de commerce.
Ce n’est pas non plus ceux qu’il
a attaqués.
Et encore moins de savoir s’il
voulait ou non que ceux-ci soient rapportés en ayant fait exprès de dire qu’il
ne le voulait pas pour qu’ils le soient…
Non, le plus choquant pour,
rappelons-le en passant, le président d’un parti qui se réclame du fondateur de
la V° République, Charles de Gaulle, ce sont ses attaques contre la démocratie
et la république.
Ainsi, un peu moins d’un an après
deux élections démocratiques qui ont porté au pouvoir Emmanuel Macron et une
majorité de députés de La république en marche, ce responsable d’une formation
qui se dit en faveur de la démocratie et de la république, qualifie le système
français de «dictature» et insulte les élus de la majorité présidentielle qui
ne seraient que des godillots.
En outre, il explique qu’il ment
systématiquement aux médias – élément indispensable pour que fonctionne la démocratie
républicaine – afin de tromper les journalistes, oubliant que ceux-ci, au-delà
de leurs opinions, sont des médiateurs avec les citoyens et que donc il
s’enorgueillit de donner à ces derniers, qui apprécieront, du «bullshit» (de la
merde) et non la réalité de ce qu’il pense.
En tout cela, bien sûr, il copie
Donald Trump, raison pour laquelle on est en droit de le comparer au populiste
démagogue incompétent menteur et grossier américain.
Mais, comme Trump, il ravit avec
ce genre d’attaques faites en toute conscience et connaissance de cause, tous
les dictateurs et autocrates de la planète dont, évidemment, le chinois Xi Jinping
et le russe Vladimir Poutine qui n’ont que mépris pour nos régimes démocratiques
et républicains.
Tous les centristes, nous disons
bien tous, ne peuvent accepter ce que vient de dire Laurent Wauquiez dans ce
domaine, ni l’excuser de quelques manières que ce soit.
Et tous ceux qui continuent
désormais être auprès de lui ne peuvent plus revendiquer une seule seconde une
quelconque proximité avec le Centre.
Nous avons dit ici, au CREC-Le
Centrisme, tout le danger que représentait Donald Trump pour la démocratie
républicaine dans le monde dès que sa candidature a été connue.
L’effet Trump qui se manifeste un
peu partout dans le monde avec la montée des populistes (même si ceux-ci
étaient déjà présents) et, surtout, la confortation de leurs stratégie et
comportement avec des buzz dans les médias et des résultats dans les urnes,
touche de plein fouet la France.
Car, reconnaissons-le, même si
Laurent Wauquiez tient des propos aussi extrêmes, de Marine Le Pen à Jean-Luc
Mélenchon, de Nicolas Sarkozy à François Fillon, des personnalités politiques
de premier plan et de partis importants électoralement parlant, jouent déjà le
jeu de Trump.
Pour l’instant, tous ceux qui l’ont
fait, ont connu l’échec.
C’est ce que tout défenseur de la
démocratie républicaine, donc tous les centristes, doivent ardemment souhaiter
à monsieur Wauquiez.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC