Emmanuel Macron |
Emmanuel Macron s’est entretenu
avec la presse présidentielle le mardi 13 février.
Lors de cet exercice de questions-réponses,
le Président de la république a ainsi souhaité l’existence au niveau de l’Union
européenne et notamment dans le prochain Parlement européen issu des élections
de mai 2019, d’un «progressisme européen volontariste».
On comprend que ce progressisme
serait celui issu d’une union de l’axe central réunissant les progressistes
libéraux et réformistes de gauche de droite et du Centre.
En France, cela pourrait se
concrétiser, lors du scrutin de l’année prochaine par une liste unique allant
des amis d’Alain Juppé à ceux de Manuel Valls en passant par LREM, le MoDem,
voir de l’UDI et du Mouvement radical social-libéral.
Ensuite, LREM pourrait être
l’élément structurant et fédératif de cette force progressiste selon lui.
Il a expliqué que «l’Europe gagnerait»
à cette «recomposition politique», notamment en matière de plus de démocratie,
ajoutant que le Parti populaire européen (droite) et le Parti socialiste
européen n’avaient plus «beaucoup de cohérence idéologique».
Concernant la réforme
constitutionnelle, il s’est voulu optimiste en indiquant que c'est «dans les
semaines qui viennent que ce projet sera finalisé (…) après des concertations
avec l'ensemble des formations politiques» et qu’un projet serait déposé au
Parlement «au début du printemps».
Evoquant une possible obstruction
du Sénat, il «n’imagine pas qu’il puisse y avoir un blocage politique» mais se
réserve alors le droit d’utiliser le référendum.
Revenant sur son élection, il a
estimé qu’il n’était pas «l’enfant naturel de temps calmes de la vie politique»
mais plutôt «le fruit d’une forme de brutalité de l’Histoire, une effraction
car la France était malheureuse et inquiète» et se fait fort de ne pas
l’oublier.
Autres points importants abordés
par le Président de la république:
- Economie
Sur les mesures prises pour améliorer la situation
économique: «Il faut progressivement que les choses deviennent perceptibles
pour qu'elles soient crues. Il y a une partie des gens légitimement qui veulent
attendre de le voir et je le respecte profondément. C'est en 2020 qu'ils auront
la totalité de ces mesures.»
Sur le pouvoir d’achat: «Je ne suis pas obsédé par l'idée
qu'à ce stade du quinquennat on me fasse confiance sur la question. Mon fil
rouge, c’est le travail. La meilleure bataille pour le pouvoir d’achat, c’est
le retour à l’emploi, mais j’ai toujours dit que ça prendrait du temps.»
Sur le chômage: «Le plus inquiétant aujourd'hui dans notre
économie, c'est la dégradation du niveau de qualification. Les gens vous disent
que le taux de chômage structurel en France est de 9%, c'est ça le scandale».
Et la solution passe par la croissance mais aussi la
formation.
- Pauvreté
Concernant la volonté que plus aucune personne ne dorme dans
la rue, il a reconnu qu’«on a échoué car il y a des publics fragiles qui sont
en dehors des politiques publiques et il y a eu une forte pression migratoire
en fin de trimestre. (…) On ne peut pas s’accommoder de cette situation. Mais
ce n’est pas qu’un sujet immobilier, c’est un ensemble de stratégies à mettre
en place le plus vite possible.»
- Sur les affaires touchant des personnalités politiques et
notamment des membres du Gouvernement
«On veut que les dirigeants soient exemplaires, on s'est
donné des règles, il y a des contre-pouvoirs qui sont légitimes et qui
permettent que ces règles fonctionnent bien mais quand le but des
contre-pouvoirs finit par être de détruire ceux qui exercent le pouvoir sans
qu'il y ait de limites ni de principes, ce n'est plus une version équilibrée de
la démocratie.»
- Sur Service national universel
«Ce service n'est pas un service militaire, même
si j'ai souhaité qu'on puisse y prévoir l'ouverture à la chose militaire, c'est
pour cela qu'il est national, et il est universel parce que je souhaite
qu'il puisse être obligatoire. Sa forme pourra aussi être civique. L'idée n'est
pas que ça dure un an, je pense qu'aujourd'hui c'est autour du trimestre que
les gens sont en train de réfléchir (...). La partie obligatoire elle-même
n'est pas encore finalisée mais je pense que ce sera entre trois et six mois. Cela
aura un coût, je ne pense pas qu'il soit prohibitif. En terme de cohésion nationale,
ça sera un vrai élément de transformation.»
- Sur le Brexit
«Il n'y a pas de picorage possible dans le marché unique, il
y a des modèles, on les connaît, on peut définir de nouveaux modèles, mais on
ne choisit pas une liberté parmi les quatre de l'Europe, on ne peut pas avoir
un accès plein au marché unique si on n'a pas une contribution budgétaire et la
reconnaissance des juridictions, il y a une grammaire qui ne bougera pas parce
que c'est la condition de survie du marché unique.»
- Sur la Syrie
«Sur les armes chimiques, j'ai fixé une ligne rouge, je la
réaffirme très clairement. Si nous avons des preuves avérées que les armes chimiques
proscrites par les traités (...) sont utilisées, nous frapperons l'endroit d'où
ces envois sont faits ou sont organisés. La ligne rouge sera respectée par une
réplique. Mais aujourd’hui nous n’avons pas de manière établie par nos services
la preuve que des armes chimiques proscrites par les traités ont été utilisées
contre les populations civiles.»