mercredi 7 février 2018

Actualités du Centre. Allemagne - accord de gouvernement entre CDU et SPD

Angela Merkel (CDU) & Martin Schulz (SPD)
Un futur gouvernement de «grande coalition» est en bonne voie depuis que la CDU (droite et centre-droit) et le SPD (gauche et centre-gauche) sont parvenus à un accord de gouvernement ce mercredi qui comporte pas moins de 170 pages.
Néanmoins, le SPD s’était engagé dès le départ des négociations à consulter ses 460.000 militants avant un accord final et donc ce gouvernement est encore hypothétique en attendant le vote qui aura dans le courant du mois de février.
Il faut également noter qu’une évaluation de l’accord aura lieu au bout de deux ans de gouvernance.
Quant à son contenu, si l'équilibre des comptes est toujours l’objectif, il est prévu d'investir, notamment, dans l'éducation, dans les retraites ou la prise en charge de la dépendance et de procéder à une réforme de l’assurance maladie.
De même, une relance de la construction européenne, chère au SPD, est au cœur de l’accord, une relance qui devait être menée en étroite coopération avec la France.
Le premier chapitre de l’accord s’intitule ainsi «Un nouvel élan pour l’Europe» avec l’objectif de «renforcer financièrement l’Union européenne pour qu’elle puisse mieux assurer ses missions» et de «renforcer durablement» la zone euro en mettant en place des «réformes structurelles» en vue d’une «stabilisation».
Au niveau de la distribution des ministères, Les sociaux-démocrates ont obtenu celui des Finances, des Affaires étrangères, de la Justice, de l’Environnement et du Travail. Les conservateurs de la CSU (branche bavaroise de la CDU et très à droite) ont obtenu un super-ministère de l'Intérieur, de la Construction et de la Patrie. La CDU d'Angela Merkel aura les ministères de l'Économie, de la Défense, de la Santé et de l’Education.
Commentant cet accord, la chancelière Angela Merkel (CDU) a déclaré, «je suis convaincu que ce contrat de coalition (…) est le fondement du gouvernement stable dont notre pays a besoin et que beaucoup dans le monde attendent de nous».
Elle a ajouté, «les journées de négociation ont été longues et intenses, mais nous avons pu nous entendre, même si cela a été parfois difficile pour nous, comme pour nos partenaires. Je pense pouvoir dire que cela en valait la peine».
Quant au leader du SPD, Martin Schulz, qui devrait hériter du ministère des Affaires étrangères, il estime que «nous donnerons un nouvel élan à l'Europe et apporterons une nouvelle dynamique à l’Allemagne sur la base de cet accord. Nous renforcerons la cohésion d’une société européenne qui risque la désintégration.»
Il a ajouté: «Nous avons négocié un accord de coalition qui améliorera nos écoles, rendra nos emplois plus fiables, protégera nos vieux jours et nos retraites et renforcera notre Europe. Nous avons accompli beaucoup pour le peuple. Voilà pourquoi je soutiens ce contrat de coalition».


Actualités du Centre. Italie – législatives: la coalition centre/centre-gauche en retard

Face à la coalition de droite menée par Silvio Berlusconi, la coalition réunissant le Centre et le centre-gauche accuse du retard pour les prochaines élections législatives italiennes qui auront lieu le 4 mars prochain, se situant, plus ou moins, au niveau du mouvement populiste 5 étoiles créé par Beppe Grillo (qui s’est mis en retrait).
La coalition de centre/centre-gauche réunit quatre partis, le Parti démocrate (Partito democratico de Matteo Renzi – centre-gauche), le Plus d’Europe (Più Europa d’Emma Bonino – centre), Ensemble (Insieme de Riccardo Nencini – centre gauche) et la Civique populaire (Civica populare de Beatrice Lorenzin – centre-gauche).
Elle est créditée, dans les derniers sondages, entre 27,5% et 28,6% des intentions de vote (avec un pic à 29% le 1er février dernier).
La coalition de droite réunit quatre partis, Alllez l’Italie (Forza Italia de Silvio Berlusconi - droite), la Ligue du Nord (Lega Nord de Matteo Salvini – droite radicale), Frères d’Italie (fratelli d’Italia de Georgia Meloni – extrême-droite), Nous avec l’Italie (Noi con Italia de Raffaele Fitto – démocratie chrétienne).
Elle est créditée, dans les derniers sondages, entre 35,9% et 37,5% des intentions de vote (avec un pic à 39% le 29 janvier dernier).
Le Mouvement 5 étoiles (populiste) mené pour ces législatives par Liugi di Maio, est crédité, dans les derniers sondages entre 26,2% et 27,2% des voix (avec un pic à 29,2% le 25 janvier dernier).
Libres et Egaux (Liberi e Uguali – centre-gauche) de Pietro Grasso, est crédité, dans les derniers sondages entre 5% et 5,4% des intentions de vote (avec un pic à 7,4% le 19 janvier dernier).
Il semble assez probable qu’aucune des forces en présence n’obtiendra une majorité absolue lui permettant de gouverner seule.
C’est donc une alliance qui devrait voir le jour (ou une impossibilité de gouverner…).
Le problème est que la coalition de droite et celle de centre-gauche auront du mal à s’entendre alors que le Mouvement 5 étoiles a, jusqu’à présent, toujours refusé de former une quelconque alliance avec les forces traditionnelles.
Mais son nouveau leader, Liugi di Maio, n’a pas fermé la porte à des négociations pour en former une.
A noter que le prochain gouvernement italien devra obtenir l’investiture, à la fois, de la Chambre des députés et du Sénat, puisque la Constitution établit un bicaméralisme total et égalitaire.