Par Jean-François Borrou
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme
d’un journaliste proche des idées centristes.
Ça y est, Macron et ses sbires
sont foutus ou, à tout le moins, le pays vient de leur envoyer un sacré
avertissement.
Tous mes confrères et, plus
spécialement – comme d’habitude –, ceux du Figaro, du Monde et de Libération,
s’en délectent avec un plaisir non feint.
L’espoir qui transpire dans leurs
papiers, est que bientôt les centristes seront renvoyés dans leur microcosme
d’où ils n’auraient jamais du sortir et ce sera, à nouveau, «business as usual»
après cette parenthèse, voire cet accident improbable.
Mais de quoi parle-t-on au juste?
Quel est ce séisme qui fait
vaciller le président de la république et va emporter le pouvoir?
En vrac, des mouvements sociaux
et des manifestations qui ne réunissent que quelques centaines de personnes,
des «intellectuels» de gauche et de droite qui ruent dans les brancards 24
heures sur 24 et, surtout, la perte… d’une députée LREM lors d’une législative
partielle après l’invalidation de son élections par le Conseil constitutionnel!
Oui, vous avez bien lu,
l’effondrement de la macronie a débuté ce dimanche avec la perte d’un siège
lors d’un scrutin local où seulement 19% des électeurs se sont déplacés pour
voter…
Ce qui fait que La république en
marche n’a plus que… 308 députés!
Mais, direz-vous, on croyait qu’il
s’agissait de deux élections.
Oui, c’est vrai, mais dans l’autre
le sortant était LR (et son challenger, un MoDem).
Et nos amis journalistes, commentateurs
et intellectuels d’attendre avec impatience les prochaines législatives
partielles en espérant l‘implosion de la majorité présidentielle.
Je ne suis pas devin et je ne
sais pas comment vont se passer ces élections.
Je ne sais pas non plus ce qui va
se passer dans l’année qui vient pour LREM.
Alors, humblement, je m’attache
aux faits et je me dis que faire des titres ronflants comme celui du Figaro, «Macron
et la majorité face à l’avertissement des législatives partielles» avec une
double-page où l’éditorial est intitulé «premier signe d’usure du macronisme
politique» ou celui du papier de Libération, «LREM prend le bouillon», c’est
peut-être se foutre un peu du lecteur même si celui-ci est, d’un côté, de droite
et pro-Wauquiez, et, de l’autre, de gauche et pro-Mélenchon ou Hamon.
Il y a quelques jours, Le Figaro
publiait un dossier sur les «fake news» (fausses informations) en s’auto-félicitant
qu’avant l’arrivée d’internet, «les médias traditionnels jouaient leur rôle de
filtre».
On voit ce qu’il en est…
Jean-François Borrou