Barack Obama |
L’ancien président américain et
centriste, Barack Obama, a inauguré la nouvelle émission d’une des stars de la
télévision américaine, David Letterman, «Mon invité n’a pas besoin d’être présenté»
(My guest needs no introduction), programmé sur Netflix.
Au cours de leur entretien, il a
expliqué qu’«un des plus gros challenges qui se pose à notre démocratie est l’ampleur
de ce que nous ne partageons pas un base commune de faits. C’est ce que les
Russes ont exploités (lors de la présidentielle de 2016), mais c’était déjà là,
c’est que nous nous mouvons dans des univers d’information complètement différents.
Si vous regardez Fox News (télévision de la droite radicale et extrême), vous
vivez sur une planète différente que si vous écoutez NPR (la radio publique).
Il a ajouté:
«Si vous recevez toutes vos
informations d’algorithmes sur un téléphone, cela renforce tous vos préjugés. C’est
ce qui se passe avec ces pages Facebook sur lesquelles de plus en plus de gens
s’informent. Vous vivez alors dans une bulle et je crois que c’est pourquoi
notre vie politique est si polarisé dorénavant. Je pense que l’on peut résoudre
ce problème, mais nous avons besoin d’engager une grande réflexion à ce sujet.»
Poursuivant sur cette
problématique ô combien essentielle pour l’avenir des régimes démocratiques, il
est revenu sur les réseaux sociaux du web et leur utilisation pour délivrer de l’information
et des messages:
«Lors de notre campagne de
2007-2008 (qui l’a portée à la Maison blanche) nous avons été parmi les
premiers à utilisé les réseaux sociaux (…) et nous avons construit ce qui s’est
avéré probablement être la campagne politique la plus efficace de l’histoire
politique moderne. J’avais alors une vision très optimiste de ceux-ci. Je crois
que ce que nous n’avons pas bien imaginé alors était la force avec laquelle les
gens qui ont le pouvoir, les intérêts particuliers, les gouvernements
étrangers, etc. pouvaient en réalité les manipuler et les utiliser pour de la
propagande.»
Revenant sur la Grande récession
qui a marqué les premiers temps de sa présidence, il a rappelé que «les gens
ont oublié la gravité de la situation. L’économie était en train de s’effondrer
encore plus vite que lors de la Grande dépression (de 1929). Le mois où j’ai
commencé mon mandat, nous avons perdu 800.000 emplois, juste en un mois. Et une
des choses dont je suis le plus fier c’est que, en moins d’un an, nous avons eu
une croissance de l’économie et qu’en moins d’un an et demi, nous avons créé
plus d’emplois qu’ils ne s’en détruisaient».
Mais, son diagnostic pour le
futur n’est pas particulièrement optimiste quant à la survenance d’une autre
très grave crise économique:
«Il y a ces tendances à long
terme qui sont encore un problème, vous avez encore l’augmentation des
inégalités. La combinaison de la technologie et de la globalisation
(mondialisation économique) signifie qu’il y a des pans entiers de l’industrie
et des catégories entières d’emplois qui vont disparaître. Si tout l’argent va
à quelques personnes au sommet qu’ils investissent dans ces produits où ils
peuvent maximiser leurs profits, alors nous aurons des bulles. C’est de cette
façon que vous commencez la surchauffe du système financier».