Par Jean-François Borrou & Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme
d’un journaliste proche des idées centristes.
Alexandre Vatimbella est directeur du CREC
Le magazine Time vient de décider de décerner son fameux
prix de la «Personne de l’année» aux journalistes.
Mais, plus que les journalistes, c’est le journalisme et sa
mission essentielle dans une société libre d’humains libres qui aurait du
recevoir cette récompense.
Bien entendu, il faut rendre hommage aux journalistes qui
remplissent avec honnêteté, courage et déontologie, leur mission d’information
à travers le monde, et ils sont nombreux, et ils ont des valeurs qui les
honorent.
De même, il faut s’incliner devant les 80 journalistes
assassinés en 2018 par les gouvernements, les militaires, les terroristes et
les criminels et affirmer haut et fort qu’il n’y a jamais le moindre début de
début de justification pour s’en prendre physiquement à un représentant de la
presse et que la liberté d’expression, même mal exercée par certains, ne
donnent aucune légitimité aux violences commises sur des milliers d’entre eux
chaque année.
Ayant dit cela, il convient de ne pas tomber dans
l’angélisme, voire pour les journalismes, dans un corporatisme indécent et des
cris d’orfraie à chaque fois qu’ils sont l’objet de critiques, surtout lorsqu’elles
sont justifiées.
Ici ce n’est pas la liberté de la presse qui est en question
mais le droit à une vraie information citoyenne pour tous les individus.
La profession de journaliste a ses bons et ses mauvais
éléments, certains étant tout simplement des escrocs qui peuvent mériter de se
retrouver derrière les barreaux.
Alors, au lieu de décerner un prix aux journalistes dans
leur ensemble (à travers quelques personnalités choisies comme emblématiques),
c’est bien au journalisme qui, lui, ne souffre aucune critique, qu’il aurait
fallu le donner.
Et, plus qu’un prix, il faut mettre en place au niveau
mondial des mécanismes contraignants pour tous les Etats qui permettent aux
journalistes d’exercer librement leur métier et de garantir, sous peine de
sanctions, la liberté de la presse.
Au moment où le monde fait les yeux doux aux autocrates, aux
dictateurs, aux populistes et aux démagogues, cela semble relever de vœux pieux
et d’une mission impossible.
A l’heure des faits alternatifs, des infox (fake news), du
storytelling et toute autre technique qui transforme l’information en de la
simple propagande et en tromperie, les défenseurs de la démocratie républicaine
se doivent d’être à l’avant-garde de ce combat.
Donc les centristes.
Jean-François Borrou
Alexandre Vatimbella
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