Bon, on a compris que certains membres de la majorité (à
l’instar de tous ceux de l’opposition!) tentent de récupérer le mouvement des
gilets jaunes ou de le caresser dans le sens du poil.
C’est ainsi que l’on voit fleurir un certain nombre de
déclarations de membres de La république en marche et du Mouvement démocrate,
affirmant comprendre les préoccupations et les revendications des bloqueurs de
ronds-points et se disant solidaires de ceux-ci.
Mais, on aurait tort de voir dans ces propos uniquement de l’opportunisme, de la récupération, voire même de la peur qui amèneraient à être d’accord avec ce mouvement de foule populiste pour en épouser les revendications et en tirer un avantage politicien et électoraliste.
Ainsi, ce n’est sans doute pas le cas de la tribune publiée dans Le Monde, écrite par des cadres de LREM:
«Nous nous adressons aux Françaises et Français porteurs de gilets jaunes qui souhaitent que soit entendu leur cri de colère et qui ne souscrivent pas aux appels à la violence visant à faire vaciller nos institutions démocratiques. Votre colère, nous ne faisons pas que la comprendre. Nous la partageons et elle est même au fondement de notre engagement au sein de La république en marche.»
Quand on lit cette prose, on ne peut que la rapprocher de celle utilisée plus d’une fois lors de la campagne présidentielle par Emmanuel Macron.
Nous avons écrit ici, lorsqu’elle fut utilisée, que les tentations populistes de ce dernier étaient réelles et que l’on retrouvait celles-ci dans nombre de ses propos.
On avait émis l’idée qu’elles étaient des réponses aux discours des extrêmes mais qu’elles pouvaient être également à la base même de la vision politique de Macron (et que seule sa pratique du pouvoir permettrait d’y voir clair en la matière).
Or, les dix-huit premiers mois, à part quelques dérapages mineurs plus ou moins contrôlées en la matière, on a surtout vu une action centrale, voire centriste, qui n’avait rien à voir avec un quelconque populisme.
Cependant, après quelques semaines de troubles dus aux gilets jaunes (phagocytés par les extrêmes et les voyous), lors de son intervention télévisée du 10 décembre, on a retrouvé ces accents populistes dans les propos du chef de l’Etat qui a toujours plus ou moins assimilé sa démarche disruptive comme une réponse à une classe politique incapable de comprendre les aspirations réelles du peuple et une technocratie beaucoup trop éloignée de la vie quotidienne de la population.
Dès lors, il est très possible que la phase deux, s’il y a, du quinquennat d’Emmanuel Macron soit teintée, voire plus, d’un populisme déjà en germe dès son entrée en politique.
D’autant que la tribune et l’allocution que l’on vient d’évoquer sont loin d’être les seuls signes de ce possible virage.
On pourrait ainsi faire un florilège de toutes les interventions de responsables de LREM qui iraient dans le même sens.
Citons juste Stanislas Guerini, délégué général de LREM, qui, sur le plateau de Public Sénat, a non seulement expliqué qu’«Emmanuel Macron était un candidat anti-système et a obtenu la confiance des Français contre le système» mais qui a encouragé ses troupes par ce «Soyons anti-systèmes dans notre manière de faire».
Cela permet également de comprendre les hésitations, voire même l’incompréhension, du Premier ministre face à la nouvelle politique de Macron ainsi qu'aux mesures annoncées d'où un certain flottement de sa part dans leur prise en compte.
Parce qu’Edouard Philippe, membre jusqu’en 2017 de Les républicains et de son aile libérale, n’a aucune accointance avec un discours et un agir populistes.
Ce qui pourrait lui poser un problème existentiel dans les semaines et les mois qui viennent.
En revanche, on a également vu que François Bayrou et ses troupes du MoDem avaient des penchants populistes et les derniers propos du maire de Pau le prouvent.
Il ne devrait donc pas y avoir de problèmes majeurs pour eux de coller cette nouvelle phase de la présidence de Macron qui semble se dessiner.
Mais alors on s’éloignerait sans doute du Centre et de sa vision politique.
Etrangement, celui qui a mis en garde conte cette dérive et a demandé à l’exécutif de demeurer ferme, n’est pas un centriste mais Alain Juppé!
Le maire de Bordeaux et ancien premier ministre de Jacques Chirac sait de quoi il parle dans l’importance de demeurer «droit dans ses bottes» quand en 1995 il avait du battre en retraite devant la rue dans ses réformes à la demande même de Chirac, ouvrant ainsi une ère d’immobilisme à laquelle enfin Macron avait mis un terme en 2017…
Enfin, à l’inverse de ce que des trolls déversent comme infox sur le net en prétendant que le mouvement des gilets jaunes seraient une création d’Emmanuel Macron afin que ceux-ci présentent une liste lors des élections européennes, ce qui permettrait, à la fois, de siphonner les listes de RN et de LFI et de donner la victoire à celle de la majorité présidentielle, le secret espoir du Président de la république et des proches seraient plutôt que LREM soit le véhicule qui les embarqueraient pour en faire des marcheurs.
Mais, on aurait tort de voir dans ces propos uniquement de l’opportunisme, de la récupération, voire même de la peur qui amèneraient à être d’accord avec ce mouvement de foule populiste pour en épouser les revendications et en tirer un avantage politicien et électoraliste.
Ainsi, ce n’est sans doute pas le cas de la tribune publiée dans Le Monde, écrite par des cadres de LREM:
«Nous nous adressons aux Françaises et Français porteurs de gilets jaunes qui souhaitent que soit entendu leur cri de colère et qui ne souscrivent pas aux appels à la violence visant à faire vaciller nos institutions démocratiques. Votre colère, nous ne faisons pas que la comprendre. Nous la partageons et elle est même au fondement de notre engagement au sein de La république en marche.»
Quand on lit cette prose, on ne peut que la rapprocher de celle utilisée plus d’une fois lors de la campagne présidentielle par Emmanuel Macron.
Nous avons écrit ici, lorsqu’elle fut utilisée, que les tentations populistes de ce dernier étaient réelles et que l’on retrouvait celles-ci dans nombre de ses propos.
On avait émis l’idée qu’elles étaient des réponses aux discours des extrêmes mais qu’elles pouvaient être également à la base même de la vision politique de Macron (et que seule sa pratique du pouvoir permettrait d’y voir clair en la matière).
Or, les dix-huit premiers mois, à part quelques dérapages mineurs plus ou moins contrôlées en la matière, on a surtout vu une action centrale, voire centriste, qui n’avait rien à voir avec un quelconque populisme.
Cependant, après quelques semaines de troubles dus aux gilets jaunes (phagocytés par les extrêmes et les voyous), lors de son intervention télévisée du 10 décembre, on a retrouvé ces accents populistes dans les propos du chef de l’Etat qui a toujours plus ou moins assimilé sa démarche disruptive comme une réponse à une classe politique incapable de comprendre les aspirations réelles du peuple et une technocratie beaucoup trop éloignée de la vie quotidienne de la population.
Dès lors, il est très possible que la phase deux, s’il y a, du quinquennat d’Emmanuel Macron soit teintée, voire plus, d’un populisme déjà en germe dès son entrée en politique.
D’autant que la tribune et l’allocution que l’on vient d’évoquer sont loin d’être les seuls signes de ce possible virage.
On pourrait ainsi faire un florilège de toutes les interventions de responsables de LREM qui iraient dans le même sens.
Citons juste Stanislas Guerini, délégué général de LREM, qui, sur le plateau de Public Sénat, a non seulement expliqué qu’«Emmanuel Macron était un candidat anti-système et a obtenu la confiance des Français contre le système» mais qui a encouragé ses troupes par ce «Soyons anti-systèmes dans notre manière de faire».
Cela permet également de comprendre les hésitations, voire même l’incompréhension, du Premier ministre face à la nouvelle politique de Macron ainsi qu'aux mesures annoncées d'où un certain flottement de sa part dans leur prise en compte.
Parce qu’Edouard Philippe, membre jusqu’en 2017 de Les républicains et de son aile libérale, n’a aucune accointance avec un discours et un agir populistes.
Ce qui pourrait lui poser un problème existentiel dans les semaines et les mois qui viennent.
En revanche, on a également vu que François Bayrou et ses troupes du MoDem avaient des penchants populistes et les derniers propos du maire de Pau le prouvent.
Il ne devrait donc pas y avoir de problèmes majeurs pour eux de coller cette nouvelle phase de la présidence de Macron qui semble se dessiner.
Mais alors on s’éloignerait sans doute du Centre et de sa vision politique.
Etrangement, celui qui a mis en garde conte cette dérive et a demandé à l’exécutif de demeurer ferme, n’est pas un centriste mais Alain Juppé!
Le maire de Bordeaux et ancien premier ministre de Jacques Chirac sait de quoi il parle dans l’importance de demeurer «droit dans ses bottes» quand en 1995 il avait du battre en retraite devant la rue dans ses réformes à la demande même de Chirac, ouvrant ainsi une ère d’immobilisme à laquelle enfin Macron avait mis un terme en 2017…
Enfin, à l’inverse de ce que des trolls déversent comme infox sur le net en prétendant que le mouvement des gilets jaunes seraient une création d’Emmanuel Macron afin que ceux-ci présentent une liste lors des élections européennes, ce qui permettrait, à la fois, de siphonner les listes de RN et de LFI et de donner la victoire à celle de la majorité présidentielle, le secret espoir du Président de la république et des proches seraient plutôt que LREM soit le véhicule qui les embarqueraient pour en faire des marcheurs.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
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