L’année 2017 avait été particulièrement riche pour les
centristes qui ont connu sinon un véritable miracle tout au moins un formidable
renouveau si l’on reprend leur situation au cours des quinquennats de Nicolas
Sarkozy et de François Hollande.
En décembre 2016, cinq mois seulement avant la
présidentielle, Emmanuel Macron, social-libéral progressiste proche du Centre (c’était
son image alors) mais revendiquant son passé de gauche, était en troisième
position dans les sondages pour la présidentielle derrière Alain Juppé et
Marine Le Pen mais devant un François Bayrou à la peine qui ne décollait pas
(comme en 2012 après son improbable troisième place de 2007) et face à une UDI
qui avait fait la choix de ne pas en faire avec la majorité de ses membres qui
soutenait Juppé – le maire de Bordeaux semblant être l’évident prochain
président de la république, un homme de droite assumé, certes, néanmoins
centro-compatible sur moult sujets, ce qui pouvait consoler les centristes de
leur faiblesse.
L’après-présidentielle et législatives s’annonçait morose
avec sans doute quelques députés En marche! (et encore, si Macron ne faisait
pas un flop) voire une poignée de MoDem (mais rien n’était sûr à ce sujet) et
un groupe un peu renforcé à l’UDI.
Rien de très extraordinaire pour les centristes et leurs
partis.
Et puis tout s’est emballé.
Juppé s’est effondré lors de la primaire LR et c’est François
Fillon qui l’a emporté grâce à sa radicalisation à droite toute.
Mais alors qu’il était en tête des sondages, il s’est
retrouvé dans une affaire d’emplois fictifs envers sa famille et de cadeaux
somptueux reçus, démontrant son évidente cupidité aux yeux de ses électeurs.
Macron a, en contrepartie de la chute de Fillon, commencé à
monter inexorablement dans les sondages et a été rejoint dans son combat «ni
droite, ni gauche» et «et de droite, et de gauche» par François Bayrou.
Celui venait enfin de comprendre qu’il n’avait aucune chance
d’emporter la présidentielle malgré un moment centriste qui devenait évident et
qu’il pourrait être, en s’obstinant dans une démarche de critiques virulentes
envers Macron, celui qui empêcherait un centro-compatible voire un centriste
tout court d’accéder à l’Elysée par simple jalousie et contrariété pour son
ambition strictement personnelle.
De quoi détruire définitivement sa carrière politique.
Si l’on exagère souvent «l’effet Bayrou» sur la candidature
d’Emmanuel Macron en termes d’intentions de vote dans les sondages, celui-ci
exista néanmoins et fut certainement un boost dans les rangs du Centre et de la
droite modérée en termes d’image pour le candidat d’En marche!.
Macron dépassa alors Le Pen et Fillon, s’installa en tête
des sondages pour ne plus la quitter et, in fine, gagna la présidentielle et
les législatives sur un programme très centriste.
Si 2018 a commencé comme avait fini 2017, elle ne s’est pas
terminée du tout de la même façon avec un Président de la république dans une
tourmente politico-médiatique quelque peu surréaliste et face à un mouvement de
foule populiste et extrémiste attisé par une haine de plus en plus forte des
journalistes et des intellectuels envers le pouvoir en place.
En cette fin décembre 2018, le paysage politique français
est dans un flou artistique où le Centre semble affaibli sans pour autant
qu’une alternative crédible à sa gouvernance n’existe.
Ainsi, si l’on prend les sondages (qu’il faut manier avec
des pincettes de par les biais que la plupart recèlent), Emmanuel Macron est au
plus profond d’un désamour avec les Français en matière de popularité ce qui ne
l’empêcherait pas d’améliorer son score de 2017 si une présidentielle avait
lieu demain et, sans doute, de l’emporter face à la même Marine Le Pen au
second tour!
Mais 2019 sera certainement un révélateur de la capacité à
gouverner de cette majorité présidentielle dont on rappelle à ceux qui la
traite d’amatrice que c’est justement ce qu’elle est et ce que les Français ont
voulu qu’elle soit en renvoyant les «vieux» partis (les sondages concernant le
PS et LR sont toujours catastrophiques) et en faisant barrage aux extrémistes
et populistes qui tentent tous les jours de déstabiliser la démocratie
républicaine, l’épisode des gilets jaunes étant emblématique à ce sujet.
Reste que le «nouveau» monde ressemble souvent à l’«ancien»,
non pas dans les permanences positives qui font que nous sommes dans une
démocratie républicaine, mais par un mimétisme des «nouveaux» vis-à-vis des «anciens»
sur bien des pratiques alors que sur nombre de points une émancipation serait
hautement nécessaire.
► Macron en difficultés
L’année d’Emmanuel Macron a été éprouvante mais elle a aussi
été un succès si l’on prend son programme de réformes ainsi qu’en matière de
politique étrangère et concernant son engagement européen malgré ce que peuvent
en dire ses opposants.
Plusieurs réformes importantes ont été adoptées en 2018 et
même si l’agenda européen et international du Président de la république ne
s’est pas concrétisé par des victoires, il a permis de prendre position sur
nombre de sujets importants, de fixer les objectifs et de déterminer les
adversaires.
Néanmoins, on ne peut oublier que trois des piliers sur
lesquels Macron voulait s’appuyer n’ont pas répondu présent.
Au niveau national, son alliance avec François Bayrou a
montré, comme de nombreux analystes le prévoyaient, ses limites avec cette
impossibilité pour le leader du Mouvement démocrate de dépasser sa propre
ambition pour ne penser qu’au bien du pays.
Incapable de digérer son échec à la présidentielle de 2017,
où il n’a même pas pu se présenter, et la victoire de celui qu’il avait si
durement critiqué avant de le rejoindre, il n’a pas cessé de critiquer son
action et ses choix, ce qui en a fait une sorte d’opposant à l’intérieur même
de la majorité présidentielle.
Sans doute qu’Emmanuel Macron ne se faisait pas trop
d’illusions sur la fidélité de Bayrou mais il ne pensait pas qu’il jouerait à
ce point là contre son camp même si les précédents auraient du lui mettre un
peu plus la puce à l’oreille.
Au niveau européen, sa volonté d’un leadership européen en
compagnie ou, en tout cas, avec l’appui d’Angela Merkel s’est fracassé sur
l’incapacité de cette dernière de dépasser une vision où seuls les intérêts de
l’Allemagne sont prioritaires mais aussi ses difficultés politiques qui l’ont
amené à décider sa retraite politique une fois son passage actuel à la
Chancellerie terminé.
Si elle a tout de même été dans le même camp que Macron,
c’est bien ce dernier qui est monté tout seul au créneau contre les populistes
et les extrémistes élus dans l’Union européenne, de la Pologne à l’Italie en
passant par la Hongrie (mais étrangement pas vis-à-vis du gouvernement
autrichien qui compte de véritables admirateurs des nazis…).
Dès lors, son discours a été moins fort et il a cristallisé
toute la haine des personnages comme Salvini ou Orban (admirateurs de Trump et
de Poutine, désormais courtisés par Erdogan!) qui n’ont pas cessé de déverser
des torrents d’insultes à son encontre.
2019, avec les élections au Parlement européen, dira si le
message européen de Macron peut être entendu.
Au niveau international, la stratégie d’Emmanuel Macron
était de parler avec tout le monde et de tenter de nouer des relations
efficaces avec tous afin de faire avancer les intérêts de la France mais aussi
pour garantir la paix.
Mais celle-ci ne pouvait marcher qu’avec des personnes qui
ont un comportement responsable que l’on peut analyser, comprendre et composer
avec.
C’est sans doute le cas avec Poutine et Xi mais pas avec
Erdogan, Assad et, surtout, Trump.
Car voilà la grande faiblesse en matière internationale de
Macron en 2018, avoir cru qu’il pourrait amadouer un personnage menteur,
égocentrique, limité intellectuellement, populiste, démagogue et sans doute
malhonnête en devenant son «ami».
Outre que le président américain n’a aucun ami (dans ses
vies privée et publique), il ne pouvait évidemment pas compter sur lui comme
nous l’avons écrit à maintes reprises ici.
Et le clash a bien eu lieu avec des décisions aberrantes de
Trump puis des insultes qu’il a adressées à son «ami» français…
Tout ce que l’on espère c’est qu’enfin Emmanuel Macron a
compris qui était vraiment Trump, surtout, qu’il était impossible de nouer une
relation sincère et constructive avec lui, tout en n’oubliant pas évidemment,
que les Etats-Unis demeurent le principal allié de la France (pays avec lequel
nous n’avons jamais été en guerre) et qu’il faut continuer à parler et à agir
avec lui quand les circonstances le permettent en attendant que son président
actuel soit renvoyé dans sa tour newyorkaise ou devant les juridictions de son
pays.
► L’axe central, une réalité toujours
plus forte mais…
Le principal allié d’Emmanuel Macron n’est pas François
Bayrou, encore moins Jean-Christophe Lagarde, mais bien… Alain Juppé!
L’ancien premier ministre de Jacques Chirac, candidat
malheureux à la primaire de LR en 2017 et maire de Bordeaux, n’a cessé de se
rapprocher du Président de la république au cours de l’année 2018.
Juppé a toujours eu de le bienveillance pour son action et
ses réformes, il a salué son discours européen et a fait une alliance, de fait
pour l’instant, avec lui pour les européennes de mai 2019.
Surtout, il est venu à sa rescousse lors de toutes les
attaques politico-médiatiques dont a été victime Emmanuel Macron.
Et en plein épisode «gilets jaunes», il a défendu les
mesures prises par le Gouvernement et a demandé au président de tenir bon sur
les réformes passées et à venir tout en saluant son action en faveur de la
lutte contre le réchauffement climatique.
Quand au deuxième allié principal de Macron, il a été
jusqu’à son départ pour la Catalogne, Manuel Valls, l’ancien premier ministre
de François Hollande et social-libéral réformiste assumé.
Tout cela signifie en terme politique que l’existence de
l’axe central (qui réunit les libéraux de droite, de gauche et du centre) est
bien une réalité et que celui-ci est de plus en plus en construction devant les
périls que doit affronter la démocratie républicaine libérale et
représentative.
Même si François Bayrou, Jean-Christophe Lagarde et Laurent
Hénart ont plutôt joué de la critique que de l’alliance avec Emmanuel Macron,
il n’en demeure pas moins qu’ils ont toujours affirmé qu’ils partageaient la
vision politique globale du Président de la république, se comptant dans cet
axe central où l’on peut ranger Jean-Pierre Raffarin, Edouard Philippe,
évidemment, mais plus Hervé Morin qui s’est rapproché du président de LR et
personnage dangereux, Laurent Wauquiez.
Reste à que cet axe se solidifie et que ces différentes
composantes trouvent une alliance et non que certaine d’entre elles jouent le
jeu dangereux de surfer sur les difficultés du pouvoir en place pour tenter,
dans la critique, d’engranger des gains électoraux aussi hypothétiques que
contre-nature.
► LREM et les difficulté d’existence
du parti présidentiel
Il n’a jamais été facile d’être le parti majoritaire dans la
V° République où la pratique des institutions plutôt que la lettre de celles-ci
donnent la prééminence à l’exécutif même en matière législative ce qui fait
souvent que le vote de la loi n’est qu’un simple enregistrement de ce que le
Président de la république et le Gouvernement veulent.
Cela n’a guère changé avec l’élection d’Emmanuel Macron même
s’il avait promis, comme ses prédécesseurs, de redonner son lustre à
l’Assemblée nationale.
Ajoutons à cela que la plupart des élus de La république en
marche sont des novices venus de la «société civile» et souvent sans réelle
formation juridique, et vous avez toute la difficulté pour le parti du
président d’exister et de s’affirmer.
D’autant que, dès le départ, les stratèges de LREM ont bien
compris que le seul lien entre touts ces élus étaient Macron et son programme
et non une quelconque unité idéologique tant leurs parcours et leurs
positionnements politiques étaient différents.
A l’aune de ce constat on peut être épaté que l’édifice ait
globalement bien tenu avec des mauvaises humeurs, des oppositions et des
départs (ou des exclusions) assez peu nombreux.
Bien sûr, la révolte gronde parfois sur tel ou tel texte,
telle ou telle mesure mais l’on rappelle aux récalcitrants – comme on le
rappelait à ceux des autres partis majoritaires précédents – qu’ils ont été
élus par rapport à un programme présidentiel (ce qui est encore plus vrai
depuis la concordance de temps entre les deux élections, présidentielle et
législatives) dont le peuple leur a donné mandat d’appliquer.
Mais le côté novice et celui de la diversité peuvent, tous
deux, créer une situation assez nouvelle dans les mois et les années qui
viennent (on ne parle pas d’une fronde comme on l’a connu au PS lors du mandat
de François Hollande), où il pourrait se produire une sorte d’émancipation avec
des demandes insistantes de ces députés LREM de n’être plus seulement des
godillots.
A noter également que cette année a vu le changement du chef
du parti présidentiel, son délégué général, avec le départ de Christophe
Castaner pour le ministère de l’Intérieur et l’élection de son successeur, le
député de Paris, Stanislas Guérini.
Enfin, il faut noter que si les positionnements politiques
des membres de LREM peuvent être différents, c’est bien un positionnement
central, voire centriste, qui est celui du parti, tant dans ses prises de
position que dans ses votes, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat.
Le «ni gauche, ni droite», le «et de gauche, et de droite»,
le progressisme, l’européanisme, ne font pas de LREM, ni de Macron, des opnis
(objets politiques non-identifiés) comme ils le souhaiteraient (et qu’ils ont
remis au goût du jour avec l’épisode des «gilets jaunes»), mais bien un parti
politique et son leader positionnés au cœur de l’axe central.
► Bayrou et le MoDem, alliés fiables
de Macron?
Sans l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, il y a fort à
parier que le MoDem n’existerait plus (ou serait un groupuscule sans députés
mais avec quelques sénateurs et élus locaux) et que François Bayrou serait le
maire de Pau un peu oublié des médias.
Mais la réalité est tout autre grâce à celle-ci avec un
Mouvement démocrate qui est, enfin, devenu un vrai parti (jusque là il n’était
qu’un outil pour Bayrou de conquérir l’Elysée mais n’avait quasiment aucune
existence autre, choix délibéré de son chef) et un François Bayrou dont la
renaissance n’était pas du tout inscrite dans son parcours depuis 2012 et ses
échecs cuisants aux présidentielles et législatives.
Néanmoins, cette réalité, certes dérangeante pour la parti
et le leader centristes, n’a pas empêché ce dernier d’adopter un «soutien
critique» à l’action du Président de la république et à celle du Gouvernement
alors que lui et sa formation font partie de la majorité présidentielle.
On a parlé maintes fois ici des raisons personnelles et
psychologiques qui empêchent Bayrou d’être un vrai partenaire de tous ceux avec
qui il fait un bout de chemin politique.
Ce qui se pose ici c’est de savoir s’il a été en 2018 et
sera, dans l’année qui vient puis jusqu’en 2022, un allié fiable pour Emmanuel
Macron.
Si l’on évité le pire dans l’année qui vient de s’écouler, rien
n’est moins sûr pour le futur et cela dépendra évidemment du climat politique.
S’il tourne en défaveur du Président de la république, on
peut penser que Bayrou jouera de plus en plus une partition parallèle.
Il devrait alors entraîner avec lui son parti mais cette
configuration semble moins une évidence systématique qu’auparavant.
En faisant élire près de cinquante députés MoDem, Macron a
fait de ce parti autre chose qu’un simple outil que Bayrou peut utiliser comme
bon lui semble.
Et plus le temps va passer, plus il deviendra un parti qui
peut vivre sans son leader historique même si le passé de l’UDF (où après la
prise de pouvoir de Bayrou et sa transformation en outil pour son ambition
présidentielle, elle a perdu la grande majorité de ses députés avant que les
derniers ne s’en aillent former le Nouveau centre en 2007) ne donne pas une
assurance totale dans cette affirmation.
Pour autant, François Bayrou ne peut plus donner le «la» et
contrôler tous les propos de ses subalternes qui, d’ailleurs, le sont de moins
en moins, comme c’est le cas de Marc Fesneau, ministre des relations avec le
Parlement et ancien président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale (auparavant
secrétaire général du parti), qui s’est affirmé aux côtés de Bayrou et non
derrière lui.
► L’UDI en bout de course?
L’UDI existe toujours et c’est sans doute le fait le plus
notable pour le parti centriste dirigé par Jean-Christophe Lagarde.
Beaucoup la donnait moribonde en 2017 et supputait que son
avis de décès serait publié en 2018.
Malgré de nouveaux départs (ceux des proches d’Hervé Morin
et les radicaux), une exposition médiatique peu importante (sauf en cette
fin 2018) et une incapacité à exister
sur une ligne politique claire (qui vient de la diversité du positionnement de
ses membres), la formation fondée par Jean-Louis Borloo, même si elle ressemble
toujours à un simple cartel électoral, est toujours vivante et s’apprête à
concourir aux élections européennes de 2019.
Mais ce sont justement ces dernières qui pourraient, in
fine, avoir sa peau…
Tout autant qu’une stratégie erratique dont on ne comprend
pas la ligne directrice sauf si celle-ci est du plus pur opportunisme.
Ainsi, l’UDI se targue de faire partie de l’opposition et de
prétendre qu’elle est «constructive».
Ce qui ne l’empêche pas de voter quasiment contre tous les
textes du Gouvernement (plus souvent au Sénat qu’à l’Assemblée nationale), de
ne pas avoir voté le budget et de faire dans la critique systématique et même
violente vis-à-vis du Président de la république (avec les toujours fameux
débordements verbaux de Jean-Christophe Lagarde).
Mais, pour ajouter encore à la confusion, ne voilà-t-il pas
que lors du dernier remaniement gouvernemental, les leaders de l’UDI sont tous
montés au créneau pour regretter que l’on n’ait pas pensé à eux pour faire
partie de la nouvelle équipe, justifiant, selon eux, leur opposition à la
majorité!
Une stratégie d’autant plus illisible que l’UDI est donc en
opposition à un pouvoir largement centriste alors qu’elle partage pratiquement
toutes ses orientations car elles ressortent de tous les discours du parti ces
dernières années (notamment sur les réformes).
Quant aux élections européennes, après beaucoup d’hésitations,
elle a décidé de s’y lancer (alors qu’elle avait été absente de la plus
importante élection nationale, les présidentielles) avec une liste autonome,
pensant que cela lui permettra d’exister en cas de bon score.
Néanmoins, pour l’instant, cette décision semble pour le
moins aberrante puisque la liste UDI oscille entre 2% et 3% des intentions de
vote, soit avec aucun député élu (il faut 5%) et un grand risque de ne pas voir
ses dépenses de campagne remboursées (il faut 3%).
Du coup, il n’est pas du tout impossible que dans un dernier
retournement de veste, ses leaders décident de faire liste commune avec LREM et
le MoDem, d’autant que le parti européen auquel est affiliée l’UDI, l’ALDE, a
déjà conclu une alliance avec Emmanuel Macron…
► Les radicaux réunifiés mais sans
existence
On ne s’appesantira pas plus que cela sur le Mouvement
radical social-libéral, né en 2017 et qui a tenté très difficilement de vivre
en 2018.
Tout juste dira-t-on que des fédérations régionales et
départementales se mettent en place alors même que les discours des deux
coprésidents sont souvent divergents, voire opposés!
Ainsi, Laurent Hénart (ancien président du Pari radical,
centre-droit) est beaucoup plus accommodant avec la majorité en place que ne l’est
Sylvia Pinel (ancienne présidente du Parti radical de gauche, centre-gauche).
Ce qui n’est vraiment pas de bonne augure pour une vraie
réunification dans la durée…
A noter que quelques députés élus sous l’étiquette radicale
(Parti radical ou Parti radical de gauche) sont allés fonder avec des députés
proches d’Hervé Morin et les députés autonomistes et indépendantistes corses
(sic!), un nouveau groupe à l’Assemblée nationale, Libertés et Territoires,
pour avoir une petite visibilité politico-médiatique.
Mais, pour l’instant, en matière d’existence, c’est bien un
encéphalogramme désespéramment plat qui est de mise…
► Hervé Morin et ses «centristes»
définitivement à droite
On va parler ici une dernière fois d’Hervé Morin et de sa
formation Les centristes pour dire que ni lui, ni elle, n’ont plus grand-chose à
voir avec le Centre et le Centrisme.
Après avoir définitivement rompu avec l’UDI, Hervé Morin a
utilisé la présidence toute honorifique de président de l’association des Régions
de France (il est président de la région Normandie) pour se donner un statut
national et surtout pour taper sans cesse sur Emmanuel Macron et son
gouvernement avec une tactique éculée de celui qui commence à dire du bien de
son adversaire pour mieux l’enfoncer par la suite…
Surtout, il s’est rapproché de Laurent Wauquiez, le président
de droite radicale de LR, qui n’est en rien un allié quelconque pour des
centristes.
Mais, tant dans les propos que dans les attitudes, Hervé
Morin n’est plus un centriste, avis aux quelques vrais centristes qui le
suivent encore.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
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