La
nouvelle édition de l’ouvrage d’Alexandre Vatimbella «Métapolis» vient de
sortir avec corrections et ajouts aux Editions du CREC.
Pour
se le procurer cliquez ici.
Début
2019 sortira la nouvelle édition corrigée et augmentée de son ouvrage «Sans
information citoyenne, pas de démocratie».
Deux autres ouvrages du même auteur devraient paraitre en
2019: «L’individu du XXI° siècle: sauveur ou fossoyeur de la démocratie?»; «La
démocratie du respect et de la dignité».
Voici
les premières pages (la table des matières est consultable avec le lien ci-dessus):
Préface
La question essentielle que l’humain se pose en tant
qu’être et genre, concerne ce que la vie peut lui apporter à la fois au niveau
individuel et au niveau collectif. «Que vouloir pour cette existence?» Cette
question simple est pourtant d’une complexité infinie d’autant qu’elle
nécessite d’abord que l’humain ait pu définir un nombre important de paramètres
comme par exemple la notion de collectif, le «nous».
Pour ne prendre que les êtres humains – car dans le
«nous», nous pourrions aussi légitimement inclure toutes les espèces vivantes
sur terre –, nous sommes tous différents et nous nous ressemblons tous. La
ressemblance nous permettrait de rechercher une réponse unique alors que la
différence induirait une réponse personnalisée pour chacun de nous. Dès lors
que la différence interdit la réponse unique mais que la ressemblance impose
des compromis, il faut un consensus sur un certain nombre d’éléments qui
constituerait le socle de la réponse sur laquelle, ensuite, s’agrégerait tous les
éléments ressortissant des choix individuels.
De ce point de vue, par exemple, l’organisation d’une
société d’êtres humains doit s’établir sur ce socle en permettant aux choix
individuels de pouvoir s’exprimer pleinement. Mais se pose alors une problématique
essentielle. Nos différences induisent des inégalités au sens premier du terme,
celui de l’inégalité naturelle que l’on peut aussi nommer l’ajustice de la
nature. Ainsi, certains sont plus capables que d’autres dans certains domaines
du simple fait de ce qu’ils sont naturellement, sans intervention aucune de la
communauté où ils sont nés. On peut affirmer, nonobstant les conditions
d’existence souvent primordiales dans ce domaine mais non exclusives, que
certains sont plus intelligents que d’autres (nous parlons ici de
l’intelligence de la raison). De cette constatation, il est clair que certains
auront donc plus de capacité à vivre selon leurs choix que d’autres,
c’est-à-dire à faire profiter leur individualité (inégalité ontologique) de
l’inégalité naturelle dont ils sont les gagnants.
Cette situation ne serait pas négative si elle
n’induisait pas une inégalité sociale qui induira elle-même une inégalité de
vie au niveau matériel, non-voulue pour et par ceux qui seront moins capables
de vivre selon leurs choix. C’est là, entre autres, tout le débat entre une
société où la solidarité est minimum et celle où la solidarité est plus
étendue. Car, si je suis plus capable qu’un autre, je pourrai produire plus
d’inégalité sociale en ma faveur en profitant de cette situation et en
accaparant le système social à mon profit. En revanche, si la société propage
une solidarité entre ses membres, je pourrai me plaindre de ce que l’on
m’empêche de mettre en place mes choix.
Dès lors, ce sont des valeurs incontestables parce que
bénéficiant à tous qui doivent démontrer où est la meilleure façon de
s’associer dans une société donnée. Celles-ci sont connues. Ce sont d’abord la liberté, essentielle, puis la
tolérance et la solidarité, le tout dans le respect.
Mais reste la problématique de ce que nous voulons sur
cette terre. On pourrait répondre au plus simple: ce que nous voulons c’est ce
que nous avons fait et mis en place tout au long de l’histoire de l’Humanité.
Cependant, cela impliquerait que nous ayons toujours agit dans le cadre des
valeurs précitées et dans le respect. L’Histoire nous enseigne que ce n’est pas
le cas. Pourrions-nous nous contenter d’une société qui ne serait qu’un
amalgame de choix individuels comme nous le propose certains? Peut-être si cet
amalgame était une vraie compilation où tout le monde s’exprimait de la même
manière et si la valeur reconnue de l’un était égale à la valeur de l’autre.
Mais cela semble impossible.
La réponse est donc dans la mise au point d’un modèle,
non pas parfait, mais pouvant fonctionner tout en optimisant ce que l’humain
peut construire de meilleur sans avoir besoin de changer de nature. Ce modèle,
je l’ai appelé Métapolis.
Avant Propos
Je
suis un révolté et je le serai toujours. Pas un révolutionnaire car je ne crois
ni au grand soir, ni au changement radical d’une société qui deviendrait
quelque chose de nouveau et qui en fait ne serait que la même, souvent en pire,
où seuls changeraient ceux qui en profitent.
Changer
de société, non, mais changer la société, oui. C’est même un impératif pour
tout révolté qui voit quotidiennement que celle-ci, imparfaite et inégale,
liberticide et irrespectueuse, ne donne pas la place à l’humain comme elle le
devrait, elle qui ne doit être qu’une simple organisation sensée être la plus humaine,
la plus humaniste possible. Donc, il faut trouver un moyen pour l’organiser
afin qu’elle fasse le moins de mal possible et le plus de bien possible à ses
membres. Non pas une société parfaite mais une société meilleure.
Et
pour que cela soit possible, pour que la Vie bonne dans la société existe, la
volonté d’un peuple éclairé – c’est-à-dire un peuple correctement formé et
informé, conscient des enjeux de l’existence et des possibilités qui lui sont
offertes pour les régler du mieux possible – est indispensable.
La
volonté d’un peuple éclairé, c’est aussi simple que cela… ou compliqué mais,
quoi qu’il en soit, possible.
Car
je ne prétends pas que cela est facile mais que cela est possible ainsi que
simple, dans le sens où le système que je propose n’est pas complexe, si l’on a
des individus capables de comprendre de manière basique leur intérêt et leur
aspirations réelles pour faire société.
Ainsi,
mon but, ici, est de montrer aux peuples du monde entier que l’on peut vivre
mieux, partout sur cette planète, si l’on mettait en place une organisation de
la société que j’appelle l’«Optimum de l’organisation de la société réelle»,
société réelle c’est-à-dire de la société réellement existante. Celle-ci n’est
aucunement une utopie mais seulement la meilleure société que l’on puisse
mettre en place en prenant les êtres humains comme ils sont et non comme ils
pourraient être, en prenant les sociétés comme elles sont et non comme elles
pourraient être.
Il
ne peut y avoir d’Optimum de l’organisation de la société réelle autre que
celle décrite ici sauf à changer en profondeur les êtres humains. Si tel était
le cas et sans même parler de «Société parfaite», alors, on pourrait sans doute
mettre en place la «Meilleure société possible» basée sur l’Amour. Mais tel n’est
pas le cas au moment où j’écris ces lignes et ce moment ne surviendra peut-être
jamais, cette société de l’Amour demeurant à jamais une utopie.
La
différence entre l’Optimum de l’organisation de la société réelle qui peut être
mise en place immédiatement et la Meilleure société possible qui pourrait être
mise en place est le conditionnel. Et le conditionnel change tout. Travaillons
donc à mettre d’abord en place ce qui peut l’être au présent. Nous nous
occuperons du conditionnel plus tard…
Voilà
pour mon objectif. Mais il entre en collision immédiatement avec la philosophie
et la science politique, si cette dernière existe et est une vraie science…
Car,
si nous savons depuis Machiavel, Hobbes et Spinoza, que la souveraineté qui
fonde les sociétés humaines vient des êtres humains eux-mêmes et non d’un
surnaturel divin, cela ne règle pas pour autant le problème du meilleur système
politique qui se pose depuis l’opposition Platon-Aristote, suivie par maintes
autres au cours de l’histoire de la pensée.
Cela
doit-il être une démocratie réelle où ceux qui votent sont aussi ceux qui
exercent le pouvoir comme à Athènes dans l’Antiquité et qui séduisait tant
Rousseau qui savait pourtant sa mise en place impossible? Ou une oligarchie
platonicienne où ce sont les meilleurs qui sont appelés aux magistratures? Ou
encore une démocratie représentative telle que Sieyès la présente lors de la
Révolution française et qui sera alors emportée par la Terreur robespierriste?
Doit-on,
après avoir écarté Bodin, rallier Montesquieu et ses pouvoirs équilibrés parce
que concurrents ou Rousseau et sa souveraineté absolue du peuple que celui-ci
est, malgré tout, obligé de déléguer car n’ayant pas les capacités requises
pour gouverner directement?
Bien
entendu, il n’entre pas dans mon dessein de prendre la défense des régimes
autoritaires, dictatoriaux, despotiques, oligarchiques qui, on le verra, ne
sont pas à même d’être la Métapolis, de gouverner selon la Métavaleur, la
Métarègle, la Métavertu et le Métaprincipe, quels que puissent être leurs
avantages dans tel ou tel aspect du gouvernement des humains.
Oui,
il est clair que le système le plus égal est celui de la démocratie où le
pouvoir est exercé directement par le peuple. Mais ce n’est même pas le
meilleur système puisqu’il ne protège pas la minorité qui doit jouir, comme
l’affirme Kant, des mêmes droits de l’homme que la majorité.
C’est
par cette réflexion fondamentale que les Pères fondateurs de la nation
américaine qui croyaient aussi peu en la sagesse du peuple qu’en celle d’un
monarque, qu’il soit royal ou républicain, ont créé leur république
démocratique qui est devenue, petit à petit, une démocratie républicaine.
Il
faut donc introduire des limites au pouvoir souverain du peuple tout en
affirmant que c’est celui-ci qui est le fondement de pouvoir et de la
souveraineté dans l’Optimum de la société réelle. Et, dans le même temps, il
faut un principe de juste équilibre qui seul peut construire une société
harmonieuse permettant de donner à chacun le plus possible afin de lui permettre
de se réaliser et de mener une existence sûre tout en assurant la vie de la
collectivité qui seule peut permettre à l’individu de s’émanciper des
contraintes naturelles mais aussi de lui permettre de naitre et de grandir
puisqu’aucun de nous n’est autonome lorsque nous paraissons sur terre.
L’architecture
que je viens de décrire ne règle évidemment pas tous les problèmes. Quid en
effet de la recherche des individus? Quid également de ce bien commun cher à
Thomas d’Aquin ou de ces fins communes chères à Aristote qui sont largement
contredites par les droits de l’homme et le libéralisme? Existe-t-il, en outre,
une recherche commune ou seulement une société qui permet à chacun de
rechercher son bien personnel?
Ici,
il faut faire intervenir, entre autres, Adam Smith et sa théorie de la
sympathie naturelle de l’être humain envers ses congénères et donc la capacité
à rechercher ensemble un vivre bien ensemble. Une théorie largement validée
empiriquement par la science au cours de ces cent dernières années.
Il
faut également savoir si des individus réunis ensemble de manière spontanée ou
organisée ont des intérêts communs, des fins communes, qui permettent de donner
un sens à leur société.
Ils
en ont au moins un: assurer leur sécurité, c’est-à-dire demeurer en vie, faire
en sorte de préserver leur vie afin d’en faire, chacun de son côté, ce qu’ils
en veulent dans un cadre où ils doivent se respecter les uns les autres. Et
cela suffit à légitimer leur association mais pas toutes les organisations de
cette association qui voudraient englober dans un bien commun pratiquement tous
les aspects de l’existence.
Mais
l’on comprend bien que cela engendre toute une organisation où les membres
d’une telle communauté doivent être égaux et libres afin que chacun d’entre eux
puisse avoir le même degré de sécurité pour assurer son existence. Prétendre
que des individus n’auraient aucun intérêt à s’unir est faux. Dire qu’ils
auraient un but commun fait de multiples intérêts qu’ils partageraient peut
exister dans telle ou telle communauté mais n’est pas indispensable une fois
que l’intérêt suprême, assurer la protection de son existence est réalisé.
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