Affiche européenne de l'UDI |
Comme
il a été dit ici maintes fois, il n’est pas question de remettre en cause
l’engagement pro-européen de l’UDI et sa volonté d’aller vers une Union européenne
de plus en plus fédérale.
C’est
même le seul et dernier marqueur qui donne une originalité à la formation
centriste engluée dans un anonymat où elle s’enfonce et dans une opposition de
moins en moins constructive d’une majorité présidentielle qui, globalement,
défend le même type de société et de projet politiques.
L’équivoque
entre le discours et la volonté européenne, perceptible au Mouvement démocrate
avec un François Bayrou jonglant constamment avec un discours «gaullien» et
«giscardien» n’est pas de mise ici.
Pour
autant, l’investissement du parti présidé par Jean-Christophe Lagarde dans ce
combat n’est pas aussi idéaliste qu’il le parait.
L’UDI
veut se créer une niche politique pour lui permettre de rebondit électoralement
lors du prochain scrutin européen de mai 2019 et a mis le paquet sur cette
stratégie qui est à la fois à hauts risques et son dernier espoir d’exister
dans le paysage politique national.
C’est
aussi le cas de Lagarde qui est désormais, non seulement, le président de la
formation centriste mais aussi son image unique tant dans les médias où il se
rend à toutes les invitations possibles que dans le seul tract et la seule
affiche produits nationalement par l’UDI depuis longtemps où c’est son visage
en gros plan qui appelle à voter pour elle lors des prochaines européennes.
De
même, elle veut faire oublier le piteux épisode de l’élection présidentielle
où, après avoir affirmé qu’elle aurait un candidat, elle s’est ralliée à
différents candidats de droite lors des primaires de LR (Sarkozy, Juppé,
Fillon, Le Maire) avant de se mettre en rang derrière un Fillon discrédité et
au discours radical face à un Macron au discours centriste.
Cependant,
l’espoir est pour l’instant infime puisque les sondages donnent entre 2% et 3%
des intentions de vote à la liste qui sera menée par Lagarde lui-même.
Alors,
pour défier le destin, ce dernier rabâche son pitch européen à qui veut bien le
lui demander et à ceux qui veulent bien l’écouter.
Ce
serait un peu pathétique si l’enjeu n’était aussi important et le discours
intéressant et souvent juste.
L’UDI
et Jean-Christophe Lagarde ne se sont pas trompé de combat et de l’importance
qu’il revêt pour la France.
En
revanche, il semble bien s’être fourvoyés dans la stratégie suivie.
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