Ils étaient donc majoritaires à regretter le départ de
l’activiste écologiste Nicolas Hulot du gouvernement et ils le sont encore pour
s’insurger contre la hausse des taxes des carburants dont le but est de
protéger l’environnement dont le précité avait la charge.
Dès lors, on ne sait pas si les Français regrettent le défenseur
de l’environnement ou la star du petit écran se baladant en hélicoptère aux
quatre coins du monde!
A coup sûr, ils préfèrent qu’il aille défendre la
déforestation de l’Amazonie plutôt qu’il mette en œuvre ses idées radicales en
France où cette augmentation de l’essence ferait figure de pipi de chat.
D’ailleurs, on aimerait bien l’entendre sur cette polémique.
Surtout, on ne peut que se désoler de l’irresponsabilité
d’un peuple qui, dans tous les sondages, affirment sa préoccupation écologique
et refuse la moindre mesure de protection de la planète et du genre humain plus
ou moins douloureuse, puisque c’est de cela qu’il s’agit in fine.
On pourrait ajouter qu’une augmentation de dix cents d’une
quelconque taxe est toujours l’objet de critiques populistes quelle que soit sa
raison mais qu’une baisse du même ordre est toujours vue comme insuffisante…
Que le bon peuple français se rassure – et les démagogues
qui soufflent sur les braises –, il est juste comme tous les autres peuples du
monde entier, plein de bonnes résolutions pour changer les choses en mieux et
rempli de colère quand les décisions effectives sont prises en ce sens et
qu’elles le touche directement.
Et il n’est guère aidé en cela par les politiques et les
médias qui devraient lui permettre de comprendre les enjeux de telles décisions
mais qui tombent immanquablement dans le jeu politicien de la critique
partisane ou du gros titre vengeur.
Un exemple?
Au parti centriste de l’UDI, le secrétaire national en
charge de l’agriculture critique vertement la décision du gouvernement
d’augmenter le prix des carburants pendant que son collègue en charge de
l’environnement se lamente sur les 600.000 enfants victimes de la pollution
chaque année notamment à cause des mêmes carburants, demandant des mesures
fortes pour y remédier!
Démagogie, quand tu nous tiens…
Mais que l’UDI se rassure, elle aussi, toutes les formations
politiques sont dans cette même contradiction, même à La république en marche
qui pourtant devrait unanimement soutenir le gouvernement sur le sujet.
Cette histoire autour de la hausse des carburants (dont
l’essentiel vient du renchérissement du prix du pétrole et non des taxes
écologiques…) montre également cette immaturité des peuples incapables d’être
autre part que dans la contestation, la défiance et la revendication face au
pouvoir en place.
Cela produit, comme en l’espèce, cette totale et pitoyable
contradiction où ressort une nouvelle fois cette idée que l’on peut avoir le
beurre et l’argent du beurre, que tout ce qui est difficile, ce sont pour les
autres et que «moi» ne doit souffrir de rien.
Reste que l’automobile est devenue ces trente dernières
années le modèle de l’inconséquence humaine dans toute sa splendeur.
Comme je l’ai déjà écrit, du côté des décideurs politiques,
on nous dit d’acheter des voitures pour faire de la croissance et de l’emploi
mais on nous demande de ne pas nous en servir pour respecter l’environnement
(et faire baisser les statistiques des accidents routiers) tout en y mettant de
l’essence (pour l’emploi et les taxes) et en achetant un parking pour faire
marcher le bâtiment, tout en garant sa voiture sur des places payantes en ne
payant pas systématiquement pour récolter une amende (qui ira dans la poche des
collectivités locales), sans oublier d’aller faire un excès de vitesse devant
un radar pour payer une amende à l’Etat puis faire un stage payant pour récupérer
les points perdus sur son permis pour faire tourner l’économie...
Du côté des utilisateurs, on peste sur la pollution et ses
conséquences dramatiques mais on a acheté en masse du diesel (avec l’incitation
des pouvoirs publics…) et l’on refuse toute mesure qui permettrait de sortir de
tout-automobile à carburants fossiles.
Mais l’illusion d’une voiture propre montre aussi la même
inconséquence car les fameuses batteries électriques qui les équiperont sont
polluantes à fabriquer puis à recycler et à détruire sans oublier qu’il faudra
bien de l’électricité à bas prix pour la faire rouler (d’où la nécessité de
centrales supplémentaires…).
Certains économistes, sociologues et philosophes ont baptisé
justement notre civilisation moderne de «civilisation de l’automobile» où
l’humain considère majoritairement que posséder cet «objet de liberté» est
indispensable (avec l’aide d’un marketing forcené).
Même si les mentalités ont quelque peu évolué, il n’en reste
pas moins vrai que la voiture demeure un sujet hautement brûlant où tout ce qui
la touche prend des proportions souvent démesurées (comme la limitation à 80
km/h sur les routes).
Quoi qu’il en soit, même si, moi aussi, je suis «impacté»,
comme ils disent par cette hausse des carburants, en tant que citoyen
responsable, en tant que centriste préoccupé de l’environnement, je ne peux que
souhaiter que nous allions vers une civilisation de la mobilité propre et qu’il
faille faire quelques sacrifices pour ne pas se retrouver face à une situation
désespérée, fruit de notre inconséquence.
Inconséquence que l’on mesurera le 17 novembre prochain avec
les appels à bloquer les routes pour protester contre cette hausse, lancé par
quelques irresponsables, relayés complaisamment par les médias, soutenus par
une majorité de Français et très largement approuvés par les électeurs de La France
insoumise et du Rassemblement national.
De même, je ne peux qu’espérer que nous continuions à
réformer la France dans tous les domaines qui le nécessite parce que, là aussi,
ce n’est pas une option mais une nécessité.
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