Jean-Christophe Lagarde |
Dans les expressions «soutien critique» et «opposition
constructive» que Jean-Christophe Lagarde se targue sans cesse d’avoir vis-à-vis
du gouvernement, il semble qu’il n’ait mis en pratique que les termes d’«opposition»
et de «critique»…
Avec la colère d’une partie de la population vis-à-vis de l’augmentation
du prix des carburants et du refus de celle-ci d’une taxation écologique, le
président de l’UDI a trouvé le moyen de rebooster sa formation un peu en
léthargie ces dernières semaines qui ont vu des députés quitter son groupe à l’Assemblée
nationale pour aller former Libertés et Territoires, et l’ALDE, le parti
européen auquel il est affilié au Parlement européen, faire alliance avec
Emmanuel Macron pour les prochaines élections de mai 2019 alors même qu’il
affirme partout qu’il veut sa propre liste autonome.
Et il n’a guère fait dans la dentelle.
La première salve est venue lors des questions au
gouvernement à l’Assemblée nationale où il a déclaré:
«La hausse des taxes sur les carburants a provoqué une
véritable exaspération chez les Français. Nous ne nous associons ni à la
démagogie, ni à la récupération qui pousse certains qui proposaient ces taxes
hier à les renier aujourd'hui (…). Le président de la République il y a
quelques jours disait trivialement à un de nos compatriotes que ce n'est pas ‘bibi’
qui est responsable de la hausse des taxes (mais) les chiffres sont têtus: 37%
de l'augmentation du diesel, 34% de l'augmentation de l'essence sont dus à des
décisions (du gouvernement). C'est donc aussi ‘bibi’ qui est responsable des
taxes et c'est pour ça que les Français ont l'impression de l'avoir dans le
baba. Entre 2017 et 2019, c'est 7,2 milliards de recettes supplémentaires que
ces taxes que vous avez décidées ont rapporté dans les caisses de l'Etat et 1,2
milliard seulement ont été consacrés à la transition énergétique. (…) Comment
allez-vous rendre l'argent (aux Français) pour leur permettre de rouler plus
propre et de se chauffer plus propre?»
Et jeudi sur franceinfo, sans doute galvanisé par sa propre
audace, le centriste s’est contredit lui-même en estimant que ces taxes sur les
carburants ne sont pas écologiques et en attaquant encore plus frontalement le
gouvernement:
«Il y a besoin d'une taxation écologique (mais) la hausse
des taxes sur les carburants n'est pas une taxation écologique. (…) Il faut
comprendre qu'en 2019, ils vont augmenter les taxes sur l'essence de 3,9
milliards, mais qu'on donne à la transition énergétique 260 millions. Tout le
reste c'est pour les caisses de l'Etat. La réalité d'une taxation écologique
telle qu'elle devrait avoir lieu est un principe qui devrait être celui du
bonus-malus. Cela veut dire que si vous polluez moins, vous payez moins cher,
si vous polluez plus vous polluez plus cher. (…) Quand on a 3,9 milliards qu'on
prend dans la poche des Français, il y a de quoi payer des voitures plus
propres aux Français, il y a de quoi payer des infrastructures qui permettent
de payer de l'électricité, il y a de quoi payer des chaudières. La transition
ne doit pas être une taxation, ne doit pas être piège, ça doit être un accompagnement.»
Tout cela ne l’a pas empêché de critiquer ceux qui veulent
récupérer le mouvement des «gilets jaunes» pour des raisons politiciennes…
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