La
semaine dernière, s’est déroulé à Madrid, le congrès de l’ALDE (Alliance des
libéraux et démocrates pour l’Europe) qui regroupe depuis 2004 les partis
centristes et libéraux de l’Union européenne et qui forme actuellement le
quatrième groupe au Parlement européen, derrière le PPE (droite), le S&D
(gauche) et les conservateurs, avec 67 députés.
Ce
congrès était largement consacré aux prochaines élections européennes de mai
2019.
Dans cette optique, l’ALDE a adopté un manifeste dans le but
de «construire une alliance large pour lutter contre le nationalisme et le
populisme» selon les dires du vice-président de la formation, l’Espagnol Luis
Garicano.
«Nous ferons une campagne sur les idéaux, sur ce que nous
pouvons faire pour les citoyens européens», a indiqué de son côté le président
de l’ALDE, le Néerlandais Hans van Baalen.
Mais ce manifeste était surtout destiné à sceller une
alliance avec La république en marche d’Emmanuel Macron.
Et il semble que cet objectif a été atteint.
Ainsi, Astrid Panosyan, déléguée à l'action internationale
de LREM a proposé une coalition entre son parti et l’ALDE pour le scrutin de
mai 2019 puis la constitution d'un groupe commun au Parlement européen avec d’autres
partis et personnalités.
Car, comme l’a déclaré le député LREM Pieyre-Alexandre
Anglade, il faut que ce nouveau groupe intègre «des partis politiques qui
viennent d’autres familles politiques» afin de «constituer un groupe pivot,
charnière, central, au Parlement européen, qui sera en capacité de renverser le
rapport de forces d’une Europe qui aujourd’hui est dominée par le Parti
populaire européen».
L’important pour Astrid Panosyan c’est de gagner «la bataille
des idées» dans cette désormais fameuse distinction entre «progressistes» et «nationalistes»
dont parle Emmanuel Macron depuis sa campagne présidentielle de 2017.
Pour Pieyre-Alexandre Anglade:
«Ce clivage entre les progressistes, qui veulent poursuivre
la construction européenne, et les nationalistes, qui veulent la défaire,
existe de fait en Europe. Avec la poussée identitaire sur le continent, ce
clivage va perdurer. Il serait donc dangereux de le nier.»
«L'objectif doit être, surtout, de renverser les rapports de
force et la logique des conservateurs», ajoute-t-il.
Astrid Panosyan a également indiqué que le but n’était pas
de phagocyter l’ALDE et d’en faire un simple appendice de LREM.
Ces interventions ont réjoui la plupart des délégations
présentes à part celle de… l’UDI (qui, avec le MoDem, est membre du parti
européen).
Rappelons que son président, Jean-Christophe Lagarde, plaide
encore aujourd’hui pour une liste autonome de sa formation.
Une
députée néerlandaise résumait bien l’état d’esprit de l’ALDE dans cette affaire:
«Nous voyons ici un parti qui est progressiste, qui est
train de changer l'Union européenne, il est ambitieux. Il est très proche de
mon parti et du groupe ALDE, donc je pense que ça permettra de renforcer notre
message. Si nous partageons tous les mêmes valeurs, alors pourquoi ne pas
travailler ensemble dans un seul groupe».
De son côté, Guy Verhofstadt, président du groupe ALDE au
Parlement européen parle d’un rassemblement de «libéraux, démocrates, centristes,
réformateurs, etc.» et de contrer «ceux qui profitent du libéralisme
démocratique pour établir une démocratie illibérale».
Reste désormais à se mettre d’accord sur un programme puis
de savoir avec qui LREM ira à la bataille en mai prochain.
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