François Bayrou |
François
Bayrou continue à marché «à» côté d’Emmanuel Macron malgré ses affirmations qu’il
est «aux» côtés du président de la république.
Dans
un nouvel entretien, il se pose à nouveau en celui qui dit le juste et qui
attend la conversion des dirigeants à ses vérités.
De
même, il a une formidable propension à se féliciter d’avoir été l’initiateur de
toutes les mesures prises par ceux-ci quand elles vont dans le sens des
sondages.
Et,
lui qui s’affirme réformateur et qui a souvent indiqué qu’il fallait
transformer le pays en profondeur quels que soient les difficultés et les
risques, en demandant au pays des sacrifices, le voilà qui estime que l’on ne
gouverne pas contre le peuple, ce qui, pour implémenter des mesures radicales,
n’est jamais possible, l’Histoire est là pour nous le montrer …
«J’ai écrit, dit-il, dans mon dernier livre: ‘on ne gouverne
pas contre le peuple’. Tous ceux qui pensent qu’on peut passer en force et
imposer les décisions venues d’en haut, ils ne voient pas ce que sont les
ressorts et les principes de la démocratie du XXI° siècle. La démocratie du
XXI° siècle, en partie grâce à vous, je veux dire grâce aux médias, grâce aux
réseaux sociaux, elle impose qu’il y ait un minimum, sinon d’adhésion, du moins
d’assentiment des peuples à l’égard des décisions qui leur sont imposées. Ou
qu’ils comprennent, que d’une certaine manière ils acceptent: s’il y a refus,
il y a blocage. Et s’il y a blocage, on ne peut plus rien faire. On a vécu
beaucoup d’exemples de cette situation-là. Donc, concertation indispensable.»
Et, ajoute-il, il faut une «acceptabilité des décisions que
l’on prend pour que les citoyens qui sont l’objet de ces décisions participent
et soutiennent.»
Alors
qu’elle est sa ligne politique?
«Une ligne de soutien à ce que nous avons besoin de faire
pour que la France s’en sorte et en même temps une ligne suffisamment indépendante
pour que je puisse exprimer ce qui est le sentiment d’un grand nombre de
concitoyens de ce pays, qui voudraient que les choses soient mieux orientées
parfois.»
Il précise qu’il ne sera pas un «frondeur» puis déclare dans
la foulée:
«Est-ce qu’il faut ne rien changer? La réponse est
évidemment non. Il faut changer un certain nombre de choses».
Puis, il parle de la «fracture sociale», principal thème de
la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995, soit il y a 23 ans.
Et que dit-il:
«Qu’est-ce qu’on a fait pendant ces 25 ans (NDLR: présidence
de Macron comprise)? Rien. En tout cas, rien de suffisant, on a eu le sentiment
qu’à chaque fois on en faisait un thème de campagne électorale et que ce
n’était pas un thème de gouvernement. Et bien je serai très heureux, moi qui
aime beaucoup ces milieux éloignés du pouvoir – parce que simplement j’en ai
une longue expérience de vie, amicale et, j’allais dire, fraternelle – que cela
devienne un thème de gouvernement. C’est que, enfin, ceux qui ont la
responsabilité du pays prennent cela à bras le corps (…).»
Cette
posture personnelle du sage qui sait ce que veut le peuple et qui parle à l’oreille
du président qu’il soutient tout en le critiquant – qui démontre encore une
fois ses ambitions politiques pour le futur –, n’est malgré tout pas forcément
comprise par ceux à qui il veut s’adresser.
Ainsi,
des gilets jaunes de sa ville de Pau lui ont demandé instamment de préciser sa
position et de dire réellement ce qu’il pense et ce qu’il veut.
Voilà
sans doute un exercice périlleux pour lui…
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