Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI |
Les contradictions politiques sont légions ainsi que les
déclarations des politiques qui disent tout et son contraire.
En voici une nouvelle preuve éclatante avec les
récriminations de l’UDI qui se plaint d’avoir été oubliée par Emmanuel Macron
lors du remaniement alors que son président, Jean-Christophe Lagarde, se
targue, à longueur de journées et d’interviews, d’être dans l’«opposition
constructive» et que son bras droit, le sénateur Hervé Marseille fricote sans
cesse avec les éléments les plus à droite de LR au Palais du Luxembourg,
notamment ceux qui ont été les plus offensifs contre le Président de la
république à la Commission d’enquête sur l’«affaire» Benalla.
Ainsi, dans l’hebdomadaire L’Express, Lagarde déclare, sans
rire, que:
«Devant les difficultés de sa majorité et sa baisse de
popularité dans les sondages, l'intérêt d'Emmanuel Macron aurait dû être
d'élargir sa base. Si le président parle beaucoup de rassemblement, il semble
davantage croyant que pratiquant.»
Et Marseille en rajoute une dose dans le grotesque:
«L'exécutif ne nous calcule pas. Pourtant, sans nos voix, plus
de réforme constitutionnelle! Il paraît que Christophe Castaner était ministre
des Relations avec le Parlement. Lui seul était au courant! Il ne nous a jamais
invités à discuter, ni même à boire un verre de mousseux.»
La faute serait aussi celle de François Bayrou selon le même
Marseille:
«Bayrou estime être le seul à incarner le Centre. Il monte
la garde à l'entrée de la majorité actuelle, il choisit qui a le droit ou pas
de soutenir le gouvernement. Nous sommes priés de rester dans l'opposition.»
Mais le même sénateur aurait-il oublié qu’il est le
président du groupe Union centriste de la Haute assemblée où sont inscrits ses
collègues MoDem?!
Or donc tout cela est pour la galerie, à moins que l’UDI se
pose quelques questions sur son avenir depuis que les députés Les centristes
ainsi que plusieurs du Mouvement radical ont créé un nouveau groupe à l’Assemblée
nationale, «Libertés et Territoires», tournant le dos à Lagarde et sa
formation.
Apparemment, cette nouvelle donne pour cette dernière n’a
pas l’air de tourmenter Maurice Leroy, député UDI et vice-président de l’Assemblée
nationale, opportuniste bien connu (ex-PC, ex-UDF, ex-Nouveau centre, ex-UDI, ex-Les
centristes) qui a quitté Hervé Morin pour rejoindre Jean-Christophe Lagarde.
Il n’a ainsi aucune gêne à jouer la victimisation du pouvoir
et à affirmer qu’«Edouard Philippe et Emmanuel Macron veulent tuer dans l'œuf
toute idée de liste autonome au centre-droit» pour les élections européennes.
Le député oublie bien vite que les sondages sur une telle
liste lui donnent entre 2% et 3% (soit aucun élu) et que l’UDI n’a pas les
moyens de financer une campagne qui serait à perte.
A force d’essayer d’être partout, l’UDI risque de se
retrouver nulle part.
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