Alain Juppé |
En
deux entretiens accordés à France Inter et à BFMTV le 24 octobre, Alain Juppé a
nettement pris partie contre les populismes, l’extrémisme et les nationalismes
en Europe et dans le monde, plaidant pour une modération en politique, exercice
particulièrement difficile à l’heure actuelle comme le prouve les attaques
récurrentes contre Emmanuel Macron venues du monde politico-médiatique.
Ainsi, sur France Inter, il a estimé que:
«La modération ce n’est pas la facilité. Pour être modéré il
faut beaucoup de courage».
Quant aux populismes, son discours est offensif sur fond de
profonde inquiétude.
Toujours sur France Inter, il affirme que:
«Nous ne nous battons pas suffisamment, nous sommes en
défensive permanente. Il faut entreprendre une véritable action contre la
coalition des casseurs d’Europe. Je suis pour la première fois vraiment inquiet
pour l’avenir de l’Europe.»
Et de poursuivre que «c’est la première fois que le
gouvernement américain considère l’Europe comme une ennemie», que «Poutine est
en train de saper méthodiquement la construction européenne» et que pour «la
première fois que vous voyez émerger dans certains pays des régimes qui mettent
en cause les fondements mêmes de la démocratie»
«Donc il y a un vrai danger», analyse-t-il, tout en précisant
qu’«en même temps les peuples comprennent que si on se sépare les uns des
autres on est réduits à une vassalité par rapport aux grandes puissances autour
de nous».
Dès lors, selon lui, «alors que les dictateurs reviennent à
la mode, nous avons besoin d’une Europe qui soit fière de ses valeurs».
Cependant,
il a déclaré qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections européennes.
«En
revanche, a-t-il dit, je dirai ce que je pense sur le fond et je soutiendrai
ceux qui défendent un projet européen».
Dans
cette optique, le projet d'Emmanuel Macron va «dans la bonne direction».
Et
sur BFMTV, il va plus loin dans ce sens:
«Les idées que le président Macron a exprimé sur l'Europe me
conviennent, son discours à la Sorbonne me paraît aller dans la bonne
direction, mais son problème est qu'il est tout seul pour défendre ses idées.
Il faut que tous ceux qui croient que l'Europe est notre avenir, se réunissent
indépendamment des clivages politiques. Je ne voudrais pas que cette élection
européenne se transforme en référendum pour ou contre Macron.»
Un rapprochement avec ce dernier est donc dans les tuyaux
pour les européennes où une liste LREM-MoDem-juppéistes et quelques autres
éventuellement (comme l’UDI et le Mouvement radical) pourrait voir le jour.
D’autant qu’Alain Juppé n’a pas mâché ses mots pour
condamner la stratégie actuelle de radicalisation de LR par Laurent Wauquiez,
estimant que «ce n'est pas en courant après l'extrême droite sur certain nombre
de sujets que l'on peut arriver à marquer des points».
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