Par Jean-François Borrou
Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire
progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme
d’un journaliste proche des idées centristes.
Revoilà François Bayrou dans
l’actualité jonglant entre les plateaux de télévision, les studios de radio et
les rendez-vous avec la presse écrite.
Et, encore une fois, les micros
se tendent, les caméras filment et les stylos grattent le papier pour
l’entendre dire du mal du pouvoir en place.
Car, qu’il le veuille ou non
(mais on suppute qu’il en est complètement conscient), le leader du MoDem est
l’opposant médiatique par excellence, celui que les journalistes vont chercher
pour critiquer ceux qui gouvernent.
Après Mitterrand, ce fut Chirac
(celui de 1995, parce qu’avant, il avait été son ministre…); après Chirac, ce
fut Sarkozy; après Sarkozy, ce fut Hollande.
Et aujourd’hui, après Hollande,
c’est Macron alors même qu’il fait partie de la majorité présidentielle!
Pas un n’a échappé aux critiques
virulentes du Béarnais.
Celui qui fut destinataire de son
ire la plus acerbe fut même Emmanuel Macron, le président en place qu’il est
sensé soutenir, alors qu’il n’était que candidat à la présidentielle.
Rarement on avait vu une telle
hargne (puis ce fut un ralliement inconditionnel!).
Certains pourraient louer son
indignation permanente face aux puissants.
Malheureusement, cette
indignation ressort en avant d’une ambition personnelle qui se pare bien
entendu d’une unique volonté de servir le pays.
Mais le centriste ne peut pas
gommer sa rage constante de vouloir devenir président de la république avec ses
candidatures multiples et, ne l’oublions pas, son ralliement forcé à Macron
alors même qu’il avait prévenu tous les journalistes de sa volonté de se
présenter en 2017 parce qu’il pensait gagner alors que les sondages ne lui donnaient
pas plus que 10% des intentions de vote.
Et plusieurs de ses amis lui
prêtent l’intention d’être candidat en 2022…
Quelques autres de ceux-ci
pensent plutôt qu’il vise Matignon une fois que la popularité de Macron et du
premier ministre actuel, Edouard Philippe, sera au fond du trou.
Aujourd’hui, il tente se surfer
sur l’impopularité d’Emmanuel Macron et des attaques constantes des médias
contre ce dernier pour se poser en sage centriste qui dit comment il faut faire
les choses et qui se pose, subliminalement, en recours pour aider ce même
Macron à s’en sortir.
Une sorte de bon samaritain en
quelque sorte…
Le problème, c’est qu’être
constamment contre, même quand vous faites partie de la majorité
présidentielle, n’est pas très constructif et très loyal.
Mais Bayrou, qu’il y croit ou
non, s’est auto-investi d’une mission qui est d’être le dernier recours de la
France et de la république.
En attendant que cette heure
arrive, il continue, inlassablement, à être l’opposant médiatique, seule
manière d’exister pour lui depuis 30 ans dans cet univers politico-médiatique
impitoyable.
Et tan que ça marche…
Jean-François Borrou
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