Wauquiez, Larcher, Pécresse |
Invité aux universités d’été de l’UDI, Gérard Larcher, le
président du Sénat et cacique LR, a affirmé: «Je suis venu aujourd'hui en ami.
J'ai fait le choix de rester à LR, mais j'ai une conviction: je crois qu'il n'y
a pas d'alternance possible sans la Droite et le Centre».
Quant à Valérie Pécresse, lors des rencontres des juppéistes
à Bordeaux, elle a expliqué: «Je suis membre de LR, je le reste. Je veux peser
sur la ligne de ma famille politique».
Peu importe que Laurent Wauquiez, tout en raillant les
centristes et la modération, dépasse tous les jours la ligne rouge en reprenant
les idées du Rassemblement national, en parlant comme Marine Le Pen ou en
tournant le dos à certains fondamentaux idéologiques de LR.
Dès lors, nous voilà face à un triptyque bien hétérogène
mais qui cohabite ensemble.
Et si, en définitive, cette confrontation n’était qu’une
simple posture pour éviter l’implosion, plus, pour permettre à LR une nouvelle
hégémonie à droite après la claque reçue en 2017 où tous les observateurs voyaient
le parti s’installer l’Elysée et être majoritaire à l’Assemblée nationale?
Et si Pécresse avait en charge l’aile libérale de la Droite
pendant que Wauquiez s’occupait de l’aile radicale et Larcher (en binôme avec
Jean-Pierre Raffarin) était la figure de la «vieille droite» qui rassure?
Personne ne dit ici qu’ils sont de mèches comme c'était également le cas entre François Mitterrand, Michel Rocard et Jean-Pierre Chevènement au PS lorsque ce parti est un attrape-tout de la Gauche dans les années 1970-1990.
Mais cette répartition de fait de personnes qui, aucune,
n’ont quitté ou manifesté l’envie de quitter LR pourrait bien être une sorte
d’alliance objective pour ratisser large du centre-droit à l’extrême-droite, de
Lagarde à Le Pen, de Borloo à Dupont-Aignan.
Même si rien n’est explicite ou officiel, n’oublions pas que
c’était le but originel de l’UMP (qui attira nombre de centristes sous Chirac
puis nombre de frontistes sous Sarkozy) et, plus encore, de LR lorsque cette
dernière a remplacé en 2015 la formation voulue par Jacques Chirac et mise en
place par Alain Juppé après l’élection présidentielle de 2002 où Jean-Marie Le
Pen avait atteint le deuxième tour.
A l’époque, il s’agissait surtout de siphonner l’UDF et le
FN de leurs électeurs et de provoquer des ralliements de militants et d’élus
venus essentiellement du Centre.
Aujourd’hui, l’objectif de LR reste le même avec la volonté
de siphonner également les militants et les élus d’extrême-droite, voire de
faire des alliances avec l’hériter du FN, le Rassemblement national, comme le
veulent majoritairement les sympathisants des deux formations.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC
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