Barack Obama à l'université Urbana-Champaign (Illinois) |
«Je suis venu ici aujourd’hui parce que nous
sommes à un de ces moments cruciaux lorsque chacun de nous, en tant que citoyens
des Etats-Unis a besoin de se déterminer pour savoir ce que nous sommes. Juste
pour savoir ce que nous voulons. Et comme simple citoyen – non pas comme un
ex-président mais un simple citoyen – je suis ici pour délivrer un message
simple, et c’est que vous devez voter parce que notre démocratie est en jeu.»
Oui,
trop c’est trop.
C’est
ce que s’est dit sans aucun doute Barack Obama qui vient de prononcer, à l’université
Urbana-Champaign (Illinois), un discours sans concession et particulièrement
offensif contre Donald Trump, sa politique et le soutien des républicains à
celui-ci et à celle-ci.
C’est
la première fois que le précédent président critique de manière aussi virulente
l’actuel en le citant nommément.
Jusqu’à
présent, il ne voulait pas interférer dans le choix des Américains fait en 2016
mais aussi éviter les vaines polémiques avec l’hôte de la Maison blanche,
menteur, démagogue et capable de conduire le pays au désastre.
Mais
les dangers deviennent trop importants et son absence dans le débat politique
lui était de plus en plus reprochée par ses proches.
Son
intervention a été brillante, comme c’est souvent le cas avec lui, avec la
volonté de démontrer toutes les failles et les incapacités de Donald Trump mais
aussi des républicains qui le soutiennent jusqu’à l’absurde.
Il
s’est ainsi demandé ce que penserait aujourd’hui Abraham Lincoln, le président
le plus populaire auprès des Américains, du Parti républicain dont il fut un
des fondateurs.
Car,
pour Obama, les républicains ne sont plus des conservateurs mais sont devenus
des radicaux qui ne défendent même plus leurs valeurs et leurs objectifs mais
qui luttent pour garder le pouvoir.
Pour
les contrer, Barack Obama a lancé un vibrant appel à tous les Américains, qu’ils
soient démocrates, républicains, libéraux, conservateurs, libertariens, de
prendre leur responsabilité, de s’impliquer dans le présent et le devenir de
leur pays et d’aller voter à la prochaine élection de novembre – mais aussi à
toutes les autres – afin de restaurer les valeurs de l’Amérique et la décence à
la tête de l’Etat.
Car
c’est bien la démocratie et le système politique américain qu’il faut dépendre
en s’impliquant en tant que citoyen responsable.
Il
a ajouté que ce n’était pas un énième appel bipartisan mais l’absolue nécessité
que le pays avance ensemble nonobstant les différences politiques.
S’il
a fustigé les républicains qui ne se soucient guère du bien être de leurs
concitoyens et n’avantagent que les riches qui n’en ont pas besoin, il a voulu
rappeler que la voie centriste était la meilleure pour apporter le progrès et
les réformes nécessaires au moment où une partie des démocrates semblent
succomber aux sirènes d’un radicalisme de gauche.
Ainsi,
il a expliqué que tous ceux qui ne voulaient que des mesures fortes pour créer
une situation «parfaite», que cette volonté d’absolu ne pouvait exister dans le
réel mais que l’on pouvait lutter, pas à pas, pour un «meilleur» qui apporte un
plus à chaque fois que l’on peut réformer dans le bon sens.
Et
il a mis en garde ceux qui, au Parti démocrate, voudraient utiliser les mêmes
armes populistes et radicales que les républicains.
Selon
Barack Obama, ce serait une catastrophe pour la démocratie.
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