Les
députés MoDem et apparentés sont 47 à l’Assemblée nationale et ils étaient 41 à
participer au vote de son nouveau président après la nomination de François de
Rugy au ministère de l’écologie suite à la démission de Nicolas Hulot.
Si
Richard Ferrand a été élu sans surprise au premier tour, non seulement le
candidat de La république en marche n’a pas fait le plein des voix de son camp
(254 voix sur 312 députés) mais son concurrent MoDem, Marc Fesneau, a obtenu 86
voix alors même que son parti n’a que 47 députés (en comptant les apparentés)…
Ce
joli score applaudi évidemment et immédiatement par François Bayrou a-t-il une
signification politique mais aussi a-t-il des conséquences sur l’avenir du
MoDem?
Rappelons
que si le Mouvement démocrate avait choisi de présenter au dernier moment un
candidat en la personne du président de son groupe parlementaire, cela était la
conséquence d’un mouvement d’humeur où il estimait ne pas avoir été traité
correctement par LREM qui avait décidé de son candidat sans aucune concertation
avec ses alliés de la majorité présidentielle.
En
présentant un candidat, le MoDem voulait, à la fois, exister et envoyer un
message à LREM.
Quant
à la déperdition des voix de la formation présidentielle, elle peut être
attribuée, à la fois, aux oppositions internes à une personnalité qui ne fait
pas l’unanimité jusque dans son camp.
Pour
mémoire, François de Rugy, son prédécesseur avait été élu avec 353 voix.
Personne,
évidemment, n’enlèvera à Marc Fesneau et au MoDem les voix obtenues, qu’elles
viennent de quelques membres de LREM mécontents, de quelques UDI à la recherche
d’un petit buzz politico-médiatique, voire à quelques autres venus de droite ou
de gauche.
Car
ces mécontents et ces opposants auraient pu voter blanc, s’abstenir ou choisir
un autre candidat.
S’ils
ont choisi le Mouvement démocrate, c’est qu’ils pensaient que cela donnerait
plus de poids à leurs votes et à leurs volontés politiques.
De
ce point de vue, les 86 voix sont un succès pour le parti centriste et son
président, François Bayrou.
Mais
cela devrait rester un succès sans lendemain.
On
voit mal ceux qui ont voté pour Marc Fesneau rejoindre le MoDem aujourd’hui ou
demain.
Ce
n’est pas la ligne politique de ce dernier, encore moins celui qui le préside et
peu le candidat qui était présenté, qui étaient les raisons des 45 votes «supplémentaires»
qui sont allés à Fesneau.
Dès
lors, aucune capitalisation politique n’est possible même si, ceux qui ont
choisi le candidat MoDem ne sont pas très éloignés des positionnements de cette
formation.
Enfin,
plus positif pour le MoDem, cela consacre, quoi qu’on dise et quels que soient
les motifs de ces votes, l’existence politique d’un parti qui joue constamment
les seconds rôles, voire aucun, dans la majorité présidentielle.
De
ce point de vue, cela pourrait permettre de le booster dans les semaines et les
mois qui viennent même si rien n’est joué.
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