jeudi 13 septembre 2018

Actualités du Centre. MoDem: la signification des 86 voix obtenues par son candidat au perchoir de l’Assemblée nationale

Les députés MoDem et apparentés sont 47 à l’Assemblée nationale et ils étaient 41 à participer au vote de son nouveau président après la nomination de François de Rugy au ministère de l’écologie suite à la démission de Nicolas Hulot.
Si Richard Ferrand a été élu sans surprise au premier tour, non seulement le candidat de La république en marche n’a pas fait le plein des voix de son camp (254 voix sur 312 députés) mais son concurrent MoDem, Marc Fesneau, a obtenu 86 voix alors même que son parti n’a que 47 députés (en comptant les apparentés)…

Ce joli score applaudi évidemment et immédiatement par François Bayrou a-t-il une signification politique mais aussi a-t-il des conséquences sur l’avenir du MoDem?

Rappelons que si le Mouvement démocrate avait choisi de présenter au dernier moment un candidat en la personne du président de son groupe parlementaire, cela était la conséquence d’un mouvement d’humeur où il estimait ne pas avoir été traité correctement par LREM qui avait décidé de son candidat sans aucune concertation avec ses alliés de la majorité présidentielle.

En présentant un candidat, le MoDem voulait, à la fois, exister et envoyer un message à LREM.

Quant à la déperdition des voix de la formation présidentielle, elle peut être attribuée, à la fois, aux oppositions internes à une personnalité qui ne fait pas l’unanimité jusque dans son camp.

Pour mémoire, François de Rugy, son prédécesseur avait été élu avec 353 voix.

Personne, évidemment, n’enlèvera à Marc Fesneau et au MoDem les voix obtenues, qu’elles viennent de quelques membres de LREM mécontents, de quelques UDI à la recherche d’un petit buzz politico-médiatique, voire à quelques autres venus de droite ou de gauche.

Car ces mécontents et ces opposants auraient pu voter blanc, s’abstenir ou choisir un autre candidat.

S’ils ont choisi le Mouvement démocrate, c’est qu’ils pensaient que cela donnerait plus de poids à leurs votes et à leurs volontés politiques.

De ce point de vue, les 86 voix sont un succès pour le parti centriste et son président, François Bayrou.

Mais cela devrait rester un succès sans lendemain.

On voit mal ceux qui ont voté pour Marc Fesneau rejoindre le MoDem aujourd’hui ou demain.

Ce n’est pas la ligne politique de ce dernier, encore moins celui qui le préside et peu le candidat qui était présenté, qui étaient les raisons des 45 votes «supplémentaires» qui sont allés à Fesneau.

Dès lors, aucune capitalisation politique n’est possible même si, ceux qui ont choisi le candidat MoDem ne sont pas très éloignés des positionnements de cette formation.

Enfin, plus positif pour le MoDem, cela consacre, quoi qu’on dise et quels que soient les motifs de ces votes, l’existence politique d’un parti qui joue constamment les seconds rôles, voire aucun, dans la majorité présidentielle.

De ce point de vue, cela pourrait permettre de le booster dans les semaines et les mois qui viennent même si rien n’est joué.




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