Hervé Morin |
Poursuivant une stratégie d’opposition frontale à Emmanuel
Macron, Hervé Morin, président de Les centristes et de la région Normandie a
estimé qu’Emmanuel Macron avait été le président «le moins bien élu de la V°
République» et ne gouvernait que pour les «20% d’électeurs» qui avaient voté
pour lui et ne s’intéressait qu’à «la mondialisation heureuse et aux Bac+8» lui
prédisant un avenir à la Matteo Renzi, l’ancien premier ministre de
centre-gauche italien, dont le Parti démocrate a été battu lors des dernières
élections législatives par une coalition improbable de populistes
d’extrême-gauche et d’extrême-droite.
On ne relèvera pas les erreurs (ou mensonges) de ces
affirmations car l’essentiel est dans la diatribe anti-Macron de ce discours
délivré lors de le Fête de la Pomme à Gonneville-sur-Honfleur (Normandie), samedi
8 septembre.
Hervé Morin a ainsi estimé que «Le ministre de l’Intérieur
(Gérard Collomb) est lucide quand il évoque l’hubris en admettant qu’ils avaient
été un peu trop sûrs d’eux», pour affirmé que son «sentiment profond c’est
qu’Emmanuel Macron a oublié quelque chose de simple, c’est qu’il a été élu dans
des circonstances absolument incroyables, qu’il a été le chef de l’Etat le
moins bien élu de la V° république avec un nombre record de votes banc et
nuls et 8 millions d’abstentionnistes»
et «qu’il s’est ensuite totalement enfermé dans sa majorité, qui représentait
20% des électeurs.»
Selon lui, «C’est une erreur grave. Parce que vous ne pouvez
pas emmener votre pays dans une dynamique si vous donnez le sentiment à nos
compatriotes que tous les matins vous ne vous intéressez qu’à la mondialisation
heureuse et aux Bac+8».
Quant aux «nouvelles mesures contre les retraites», elles
relèvent, pour le président de Les centristes, dans une envolée populiste, «du
racket organisé».
Ce qui lui permet une attaque sur la soi-disant volonté du Président
de la république de servir avant tout les riches pour qu’ils utilisent leurs
gains supplémentaires pour faire marcher l’économie en le dépensant à leur
profit:
«Que chacun doit faire un effort, oui. Mais ce que la
majorité oublie dans cette histoire c’est que l’idée selon laquelle on ne s’adresserait
qu’à une partie de nos compatriotes parce qu’ils seraient capables de créer une
dynamique globale pour le pays, par un effet de ruissèlement pour en faire
bénéficier les autres. Cela ne marche pas.»
Or, on rappellera que cette théorie – portée par les
néolibéraux américains et britanniques – n’a jamais été celle de Macron et de
sa majorité et que cette accusation relève du procès d’intention dont l’opposition
s’est faite la championne.
Enfin, Hervé Morin a fait part de sa «plus grande»
inquiétude, «c’est que la France vive le cauchemar de l’Italie. C’est-à-dire un
chef de gouvernement considéré comme l’homme brillant et jeune, qui allait
réussir le redressement du pays et qui trois ans plus tard nous a fait
accoucher des populistes. Et bien le danger de la France c’est celui-ci.»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.