Edouard Philippe & Emmanuel Macron |
Pas
question de cesser de réformer le pays dans un cadre largement centriste, c’est
ce que le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a expliqué à l’issue
du premier conseil des ministres de la rentrée politique.
Selon son compte-rendu de la réunion, «Le président a
rappelé que la rentrée du gouvernement devait s'inscrire dans la cohérence et
la continuité de la transformation qui a été celle engagée depuis un an par
notre pays».
Ainsi, a-t-il poursuivi, «Nous allons continuer à déployer
la cohérence du projet que les Français ont choisi. Nous ne devons pas dévier
de stratégie mais au contraire poursuivre son déploiement. Il faut de la
constance dans les choix politiques et économiques, c'est aussi cela qui permet
à la France d'avoir restauré sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires
européens, vis-à-vis de ses partenaires à l'international mais vis-à-vis aussi
du monde économique à la fois en France et à l'étranger, avec des promesses
d'embauches qui n'ont jamais été aussi élevées en France depuis une dizaine
d'années».
Parmi
les dossiers importants qui vont se succéder jusqu’à la fin de l’année et au
début de l’année prochaine, il y a évidemment le projet de budget et son vote
au Parlement avec deux paramètres cruciaux, la réduction de la dépense publique
(notamment pour demeurer dans les critères de l’Union européenne) avec un objectif
de déficit qui devrait être de 2,3% tout en prenant en compte un ralentissement
de la croissance (dont les prévisions sont désormais autour de 2% du PIB).
Quant
aux réformes prioritaires il y a:
-
la réforme des institutions qui a été ajournée au début de l’été et qui devrait
reprendre courant septembre;
-
la réforme des retraites avec une consultation des partenaires sociaux qui va
continuer jusqu’au début de 2019 puis l’élaboration d’un texte de loi;
-
la réforme de l’Union européenne voulue par Emmanuel Macron mais qui se heurte
à une fin de non-recevoir de nombreux pays membres dont ceux dirigés par des
gouvernements populistes;
-
la réforme de la fonction publique avec une large concertation dans les
semaines à venir.
Sans
oublier les importantes lois:
-
le plan pauvreté qui devrait tenter de résoudre la difficile équation de faire
sortir les gens de la pauvreté par des mesures efficaces et non de les
maintenir dans cette situation avec des modèles de redistribution dont la
plupart ont échoué jusqu’à présent;
- la loi Pacte (plan d'action pour la croissance et la
transformation des entreprises) qui selon les dires mêmes du ministère de l’économie
«ambitionne de donner aux entreprises les moyens d’innover, de se transformer,
de grandir et de créer des emplois» en particulier aux TPE et aux PME, et avec
des salariés «mieux associés aux résultats»;
-
la nouvelle loi bioéthique (une obligation tous les dix ans) qui sera très
sensible avec notamment les questions de la PMA (procréation médicalement
assistées) pour tous et de la GPA (gestation pour autrui) qui devrait demeurer
interdite en France mais aussi avec d’autres questions tout aussi importantes
sur la condition d’humain dans nos sociétés du XXI° siècle;
-
la loi sur le système de santé pour sa «transformation globale» afin de
moderniser le système et, en particulier les hôpitaux, tout en faisant la
chasse aux dépenses qui le plombent.
Enfin,
le gouvernement veut que les partenaires sociaux renégocient certaines règles
de l’assurance chômage comme le montant des indemnités pour les cadres
supérieurs (qui touchent des sommes beaucoup plus élevées que dans les autres
pays européens) ainsi que des pénalités pour les entreprises qui refusent
largement d’embaucher en CDI (contrat à durée indéterminée).
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