Alexandre Benalla |
Au-delà
d’une intervention illégale dans une opération de maintien de l’ordre d’Alexandre Benalla,
personnage controversé, salarié de l’Elysée et en charge avec d’autres de la
sécurité du candidat Macron pendant la campagne présidentielle, qui relève de l’inacceptable,
il est aujourd’hui difficile de savoir qui doit être tenu comme coresponsable
de ces agissements et qui doit être sanctionné administrativement et
politiquement.
La
polémique politicienne attisée par des médias souvent revanchards et qui
pensent tenir «leur» affaire contre Emmanuel Macron ne permet pas de faire
sereinement des affirmations pour l’instant même s’il faudra évidemment des
réponses.
Si
l’Assemblée nationale est devenue une foire d’empoigne avec des propos que l’on
entend plus souvent dans des discussions de bar agressives où le concours des
superlatifs est plus ouvert que jamais, en particulier chez les extrêmes et à
LR, on note que dans les rangs centristes, chacun réagit face à ses propres
intérêts plutôt que de ceux du pays ou de la «vérité».
Ainsi,
on entend peu les membres du Mouvement démocrate, membres de la majorité comme
de ceux de La république en marche à part quelques francs tireurs ainsi que la réaction officielle du parti présidentiel de laisser les procédures normales fonctionner pour éclaircir les faits et prendre ensuite les bonnes décisions.
Tout juste, Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l’Assemblée
nationale a déclaré «ce n'est pas une
affaire d'État, c'est le débordement et le comportement d'un homme, peut-être
coutumier du fait» et que «cet événement ressemble à un fait divers».
Ce
n’est évidemment pas le cas chez les opposants centristes comme, par exemple, à
l’UDI qui, par le voie de son président, Jean-Christophe Lagarde, s’essaie à
nouveau dans le jeu des opposants qui s’opposent tout en ne s’opposant pas…
Dans une «lettre ouverte», celui-ci affirme d’abord qu’il s’agit
d’«un des plus graves scandales de la V° République», rien de moins alors même
que les informations ne permettent pas de le dire à l’instant présent et que l’on
se rappelle d’autres scandales bien plus importants qui ont jalonné la vie
politique depuis 1958.
Mais, tout en se revendiquant «des oppositions», dans un
numéro de mauvais équilibriste, après avoir fustigé la majorité en place, ne
voilà-t-il pas que Jean-Christophe Lagarde, regrettant que les pouvoirs du
Parlement soient aussi faibles pour s’emparer de l’affaire, demande au
président de l’Assemblée nationale de faire cesser la cacophonie dans l’hémicycle
afin de reprendre les travaux sur… la réforme constitutionnelle.
A noter, enfin, que si Les centristes d’Hervé Morin mettent
évidemment en cause directement Emmanuel Macron («L'Elysée est altérée et la
fonction présidentielle également» selon un de ses sénateurs), le Mouvement
radical social-libéral a publié un communiqué de presse signé de ses deux
coprésidents, Sylvia Pinel et Laurent Hénart, qui parlent d’un «geste inacceptable en lui-même,
et préjudiciable aux principes de liberté d'expression et de manifestation»
tout en demandant au «Président de la république de diligenter toutes les
procédures utiles au complet éclaircissement de cet événement, ainsi qu'à la
mise en œuvre de sanctions qui soient à la mesure de la gravité des faits».
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