Quand le centriste Macron veut être «disruptif», le
populiste extrémiste Trump veut détruire ce qu’il appelle dans ses fantasmes le
«deep state» mais aussi tout l’ordre intérieur et international pour des visées
idéologiques précises et un narcissisme maladif.
En faisant cela, en particulier, dans les relations
internationales, il introduit un désordre qui ne peut que réjouir les ennemis
de son pays et désespérer ses alliés.
Ses deux dernières frasques le prouvent dramatiquement ainsi
que son incompétence à gouverner la première puissance mondiale.
Ses attaques contre ses alliés qui seront les principales
victimes de ses gesticulations en matière de commerce international puis les
insultes envers deux des principaux amis des Etats-Unis, la France et le
Canada, montrent à l’évidence sa méconnaissance totale de la gestion des
alliances et des rapports avec le camp occidental qui est, rappelons-lui,
indispensable aux Américains.
Sa rencontre avec le dictateur Nord-coréen Kim, principal
gagnant de leur poignée de main, ami du russe Poutine (qu’il veut réintégrer
dans le G8) et du chinois Xi (parrain de Kim qui est l’autre gagnant de cette
rencontre), qui fut aidé dans sa course à l’atome militaire par les Iraniens et
les Syriens, démontrent, au-delà d’un affichage indécent et d’un accord qui se
révélera vide de tout contenu réel, qu’il joue contre son camp et, surtout,
contre son propre pays.
Mais même s’il obtenait un résultat, celui serait quasiment
équivalent à l’accord qu’Obama avait réussi à réaliser avec les Iraniens et que
Trump a déchiré alors même que s’entendre avec ces derniers est beaucoup plus
important géo-stratégiquement pour les Etats-Unis, aujourd’hui, demain et
après-demain qu’avec le boucher de Pyongyang…
On pourrait ajouter dans ce nouveau désordre qui se
retournera contre ses concitoyens, la sortie de l’accord de Paris sur la lutte
contre le réchauffement climatique.
Face à cette situation, il est urgent que les pays
démocratiques, sans les Etats-Unis de Trump qui se sont mis eux-mêmes hors-jeu,
adoptent une stratégie et une position communes au niveau international.
Si le populiste démagogue américain (re)trouve une certaine
lucidité, il sera bien sûr accueilli avec joie par les autres démocraties.
Sinon, il faudra attendre son successeur.
Mais il semble évident que le monde ne peut vivre longtemps
dans ce nouveau désordre étasunien sans risquer de s’y perdre et de s’y
détruire.
Les Américains adorent le mot «hubris» qui désigne le
comportement de celui qui se croit tout puissant et au-dessus de tous les
autres dans la justesse de ses idées et de sa politique ce qui l’amène à agir
de manière inconséquente et irresponsable, provoquant son échec, sa chute et
des dommages importants pour lui et ses relations s’il n’est pas stoppé à temps.
Aujourd’hui, Trump est l’exemple-type de l’hubris et de
l’abîme dans lequel il pourrait plonger la planète.
Il ne suffit plus de tirer le signal d’alarme et de montrer
le précipice, comme nous le faisons depuis sa prise de pouvoir en janvier 2017.
Le laisser faire serait de la non-assistance à monde en
danger dont nous serions tous responsables parce que nous ne pourrions pas
dire, «nous ne savions pas».
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