N’y
a-t-il pas une politique identifiable du pouvoir?
Sur
quel projet donc aurait été élu le Président de la république et les députés en
2017?
C’est
la question que l’on peut se poser quand on voit que La république en marche et
le MoDem cherchent à définir la politique de la majorité…
Voilà
qui n’est guère commun pour des partis exerçant le pouvoir !
Ainsi,
les responsables de LREM veulent définir ce qu’est le macronisme plus d’un an
(sic!) après l’élection de leur héraut, ses multiples discours avant et après l’élection
et la publication de son livre-programme, «Révolution».
Le
délégué général du mouvement a pu ainsi déclarer de manière étonnante dans Le
Monde, «Il y a une pensée à structurer car nous sommes partis d'un projet
politique qui est devenu un programme d'action mais n'est pas toujours une
doctrine globale».
Et de préciser: «nous ne partons pas de rien car nous avons
une vision claire sur de nombreux sujets. Sur certains, il nous faut affiner
mais le plus -souvent, il nous reste à mettre en mots cette doctrine.»
Citons également trois députés LREM:
«Nous devons travailler sur notre corpus idéologique»
(Hugues Renson, député de Paris et vice-président de l'Assemblée nationale); «Nous
avons besoin d'avoir une identité politique plus affirmée» (Aurélien Taché, député
du Val-d'Oise); «Nous devons disposer d'un corpus idéologique au niveau
national» (Pierre Person, député de Paris).
Et
voilà que François Bayrou s’y met aussi.
Si
l’on écoute les derniers propos du centriste sur CNews, on se rend compte que
du côté du MoDem on est aussi à la recherche d’une ligne politique claire:
«Nous en sommes à un moment absolument clé où l'élection de
2017 -- qui a été une formidable aventure – a fait que ce que j'appelle les
deux ‘tours jumelles’ (ndlr: LR et le PS mais cette analogie manque de décence
si l’on se rappelle que plus de 2500 innocents sont morts dans l’attentat des
deux tours du World trade centrer le 11 septembre 2001…) se sont écroulées.
Maintenant il faut reconstruire, et il appartient à ceux qui ont la
responsabilité du grand courant central, c'est à dire En Marche et le MoDem de
donner aux Français un avenir lisible. Que l'on sache dans quel sens va la
politique, pas seulement économique, mais la manière de vivre ensemble, les
principes auxquels on va obéir, la solidarité qu'il va y avoir entre nous,
l'aspect moral des choses, et au fond les liens que nous créons entre les
citoyens c'est aussi important.»
Est-ce la réalité?
Comme nous l’avons dit pour les macronistes (lire l’article
ici), ceux-ci ne veulent pas que l’on puisse caractériser la politique de leur
mouvement puisqu’ils ont été élus sur un «ailleurs» chimérique qui permet à chacun,
de la gauche à la droite, de s’y identifier personnellement alors même qu’Emmanuel
Macron et LREM proposent une politique essentiellement centriste.
Les propos de François Bayrou semblent plus étonnants sauf
si l’on se rappelle que l’homme est toujours en train de balancer entre être le
leader «officiel» du Centre et un politique qui transcende les courants
idéologiques.
Et que la critique sur l’absence de direction est avant tout
faite à ses «amis» et «alliés» de LREM et au chef de l’Etat…
Reste
que cette stratégie comporte des risques car, in fine, les citoyens aiment bien
savoir qui les gouvernent.
Surtout
que ceux qui les gouvernent sachent qui ils sont eux-mêmes!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.