Michael Bloomberg |
Le
centriste Michael Bloomberg, ancien maire de New York pendant trois mandats et multimilliardaire
self made man, a décidé de consacrer quatre-vingt millions de dollars de sa
fortune personnelle afin d’aider le Parti démocrate a gagné la majorité au
Congrès lors des prochaines élections législatives de mi-mandat (appelées ainsi
parce qu’elles ont lieu au milieu du mandat du président) de novembre prochain.
Actuellement,
et la Chambre des représentants, et le Sénat sont dominés par le Parti
républicain.
Selon
les sondages, les démocrates possèdent une bonne chance de rafler la majorité
dans les deux chambres même si la victoire ne devrait pas être aussi éclatante
que supposée voici six mois, le rejet de Donald Trump n’étant pas si important
que cela auprès des électeurs républicains les moins extrémistes et populistes.
Michael
Bloomberg, après avoir été un démocrate modéré puis un républicain centriste a
décidé de se positionner comme «independent», c’est-à-dire non affilié aux deux
grands partis et comme centriste.
Il
fait partie de ces personnalités politiques au centre-droit en matière
économique et au centre-gauche en matière sociétale, une condition sine qua non
si l’on veut être élu à la mairie de New York, une des villes les plus «liberals»
(centre-gauche) du pays avec San Francisco.
Plus
important, il est un des opposants les plus acharnés de Donald Trump.
L’incompatibilité
entre les deux newyorkais est bien connue, Bloomberg ne supportant pas l’homme
et son populisme extrémiste, Trump ne supportant pas que l’ancien maire soit beaucoup
plus riche que lui!
Signalons
aussi que Michael Bloomberg est un activiste remarqué contre le réchauffement
climatique et il fait partie des Américains qui continuent à soutenir l’accord
de Paris et à donner de l’argent pour sa mise en œuvre depuis que Trump a
décidé d’en retirer les Etats-Unis.
De
même, il bataille depuis très longtemps contre la vente libre d’armes à feu
(rappelons que celle-ci est interdite à New York).
L’investissement
financier de Michael Bloomberg n’est pas anodin, d’autant que l’argent est le
nerf de la guerre de tout campagne électorale américaine.
Ainsi,
sa contribution devrait permettre aux démocrates de passer devant les
républicains en ce qui concerne le financement de cette campagne 2018.
L’argent
de monsieur Bloomberg devrait permettre de financer des publicités à la
télévision, des messages sur le web dans plus d’une douzaine de
circonscriptions qui sont situées dans des banlieues qui votent pour des
modérées et où Trump est impopulaire.
Comme
à son habitude, il choisira lui-même les candidats qu’il veut soutenir
financièrement et dont certains pourraient se trouver également dans des zones
rurales conservatrices.
A
noter qu’il donnera, comme à son habitude, de l’argent aux modérés des deux
partis mais, pour la première fois depuis longtemps, c’est surtout un parti qui
bénéficiera sans commune mesure de sa manne financière, en l’occurrence le
Parti démocrate dont il s’est rapproché depuis la campagne présidentielle de
2016 (il avait apporté son soutien sans réserve à Hillary Clinton, intervenant
même à la Convention démocrate) et plus encore depuis l’élection de Donald
Trump.
Pendant
un temps et face à la possibilité que le socialiste Bernie Sanders remporte la
primaire démocrate et se présente face à Trump qui avait alors de grandes
chances de gagner la primaire républicaine, il avait pensé se présenter
lui-même à la présidentielle.
Dans
un communiqué, Michael Bloomberg a dénoncé la politique des républicains au
Congrès estimant que les leaders du parti ont été «totalement irresponsable» vis-à-vis
des mesures prises et des actes accomplies par Trump ainsi que ceux de ses
collaborateurs et expliquant que les représentants et les sénateurs «avaient eu
presque deux ans pour prouver qu’ils pouvaient gouverner de manière responsable
et qu’ils ont failli».
Selon
lui, il faut un «divided government», c’est-à-dire une cohabitation afin d’empêcher
les projets dangereux du président en place, observant que la pratique du
pouvoir actuel le démontre à l’évidence et estimant que les républicains «ont
fait peu pour développer une politique bipartisane» et travailler avec les
démocrates ajoutant, à leur propos, qu’il n’avait jamais pensé «que les
citoyens étaient bien gouvernés lorsqu’un des deux partis est totalement exclu
du pouvoir».
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