Emboitant
les pas de son chef, François Bayrou, les centristes du Mouvement démocrate veulent
apparaître comme les «sociaux» de la majorité présidentielle face aux «libéraux»
de LREM.
Tout
un discours s’est ainsi structuré depuis quasiment les élections législatives
de 2017 où une quarantaine d’élus MoDem ont été élus à l’Assemblée nationale.
Il
fallait bien tenter de se différencier au plus vite du partenaire LREM
hégémonique ;
Un
discours relayé complaisamment par les médias anti-Macron ces derniers temps
qui trouvent là une «preuve» que le président est de droite et celui des riches.
Le
parti centriste vient même de se targuer d’avoir fait adopter des propositions
de loi «sociales».
Le
problème est que, ni François Bayrou, ni le MoDem, ne se sont jamais illustrés
par des propositions sociales révolutionnaires, voire novatrices.
Et
que les fameuses propositions adoptées sont loin d’être «sociales» dans le sens
où elles s’attaqueraient à des inégalités, à la précarité ou à la pauvreté.
En
réalité, le Mouvement démocrate joue sur son fond démocrate-chrétien, Bayrou
étant un digne héritier du MRP (Mouvement républicain populaire) qui, lors de
la IV République fut une force centriste puissante avant de disparaître au
cours de la V° République et dont l’idéologie centriste était fortement teintée
des thèses de la démocratie chrétienne.
Néanmoins,
ni lui, ni son parti n’ont développé un corpus social qui se voudrait correctif
des inégalités dans ce domaine mais plutôt tout une logique de réduction des
déficits publics, dont des dépenses publiques notamment en matière sociale ;
En
réalité, comme l’a affirmé récemment François Bayrou dans des entretiens avec
des journalistes, c’est dans la libéralisation de l’esprit d’entreprise, dans
une restructuration de l’Education nationale et dans des réajustements à la
marge dans les revenus (avec la participation et l’intéressement dans l’entreprise)
qu’il inscrit sa politique qu’il appelle «sociale».
De
même, un des principaux porteurs du soi-disant projet social du MoDem, Patrick
Mignola, serait plus crédible s’il n’était pas l’allié assez zélé de Laurent
Wauquiez au Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes…
Reste
à savoir si ce positionnement aura des effets positifs pour le MoDem et/ou s’il
n’énervera pas à terme LREM.
S’il
est un peu tôt pour répondre, on peut aussi avancer l’idée que cette
revendication sociale de François Bayrou et de ses troupes est peut-être une
tactique concertée avec ses alliés pour faire apparaître une aile sociale de la
majorité au moment où le temps social n’est pas encore venu selon le calendrier
du programme électoral proposé par Emmanuel Macron.
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