Alberto Rivera, leader du parti centriste Ciudadanos |
Si
des élections législatives avaient lieu demain en Espagne – comme cela est de
plus en plus plausible avec le scandale de corruption qui touche le Parti
populaire –, ce sont les centristes de Ciudadanos qui les remporteraient avec
presque 30% des voix selon les deux derniers sondages en date (29,1% et 29,6%
contre 19,5% et 20,9% pour le Parti populaire, 19% et 20,1% pour le Parti
socialiste et 17,2% et 19,8% pour Podemos) qui confirment la tendance depuis le
début de l’année où la quasi-totalité des enquêtes d’opinion les placent en
tête avec des pourcentages au-dessus de 25%.
La
situation politique espagnole est de plus en plus proche de la crise de nerf.
Rappelons
que le gouvernement de droite emmené par le Parti populaire et son leader, le
Premier ministre, Mariano Rajoy, gouverne le pays sans réelle majorité grâce
aux voix des centristes de Ciudadanos, de celles des nationalistes basques et l’abstention
volontaire des socialistes de PSOE, tout cela après que les dernières élections
législatives ont montré que le pays était ingouvernable avec une majorité
stable.
Or,
une nouvelle crise politique vient de survenir avec la condamnation par la
justice de plusieurs membres du Parti populaire pour corruption à des peines
très lourdes suite à une affaire qui est instruite et jugée depuis des années
avec constitution de caisse noire et passe-droits pour des entreprises.
Du
coup, le PSOE, qui a reçu l’appui de l’extrême-gauche populiste de Podemos, a
décidé de déposer une motion de censure pour faire tomber Rajoy et le remplacer
par son propre leader, Pedro Sanchez.
Mais,
pour parvenir à ses fins, les socialistes doivent avoir le soutien des
centristes qui ne veulent pas entendre parler d’un gouvernement dirigé par les
socialistes, surtout dans une alliance avec Podemos dont ils sont les
principaux adversaires.
En
revanche, Ciudadanos, dont le fond de commerce s’est constitué sur les affaires
de corruption ayant touché la droite et la gauche espagnoles ces dernières décennies,
n’est pas contre des élections anticipées, au contraire, le parti centriste les
réclame et demande au PSOE une entente sur l’organisation immédiate de
celles-ci.
En
réponse, le PSOE affirme que s’il a le pouvoir, il organisera ces élections
dans «quelques mois», ce dont ne veut pas entendre parler le leader centriste,
Alberto Rivera.
La
situation est donc à l’heure actuelle bloquée même si le Parti populaire
commence à promettre, lui aussi, des législatives dans quelques mois et,
peut-être, sans Rajoy qui avait toujours nié la corruption en affirmant que la
justice ne pourrait jamais rien prouver.
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