jeudi 31 mai 2018

Actualités du Centre. Espagne – Les centristes ne voteront pas la motion de censure mais veulent de nouvelles élections

Alberto Rivera
Les centristes espagnols de Ciudadanos veulent des élections anticipées mais pas d’un gouvernement dirigé par les socialistes et soutenus par les populistes d’extrême-gauche de Podemos.
C’est pour cela qu’ils ne voteront pas la motion de censure déposé par le PSOE (socialiste) qui propose de remplacer le premier ministre Rajoy du Parti populaire (PP -droite) en plein scandale de corruption après la condamnation de plusieurs de ses responsables par la justice, par Pedro Sanchez, son leader.
En revanche, Alberto Rivera a déclaré que toute motion de censure qui permettrait de faire tomber Rajoy et de mettre une personnalité «indépendante» à la tête du gouvernement afin de préparer de nouvelles législatives dans les deux mois à venir aurait le soutien de son parti Ciudadanos.
Il faut dire que cette formation centriste est en tête de tous les sondages (avec près de 30% des intentions de vote), une progression spectaculaire depuis les dernières législatives et après l’épisode de l’élection en Catalogne où il est arrivé en tête.
D’où l’envie de se présenter au plus vite devant les électeurs et de pouvoir former un gouvernement sans les deux grands partis qui se partagent le pouvoir depuis plus trente ans et Podemos.
De même, Ciudadanos a été créé en 2006 notamment pour lutter contre la corruption qui touche à la fois le PP et le PSOE et c’est ce qui fait en partie sa force actuellement, force qui serait évidemment amoindrie s’il participait à une quelconque tambouille politicienne, soit avec la droite ou la gauche.
Que ce soit face à Mariano Rajoy ou Pedro Sanchez, Alberto Rivera a indiqué qu’il veut «Un solide gouvernement légitime issu des élections» qui «donnerait plus de stabilité à l'Espagne qu'un 'gouvernement Frankenstein' avec une minorité parlementaire».


mercredi 30 mai 2018

Actualités du Centre. Les propositions de Macron pour une mondialisation humaniste

Emmanuel Macron
Lors d’un discours prononcé à l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) au siège de l’institution à Paris à l’occasion d’un colloque dont le thème est «Ce qui nous rapproche», Emmanuel Macron a plaidé pour une mondialisation humaniste, celle que prône le Centrisme.
Selon le Président de la république, trois constats sont à faire sur la mondialisation actuelle.
D’abord, il faut «la comprendre», sans la diaboliser ou l’enjoliver, pour pouvoir «la réguler» car il ne peut y avoir de bonne mondialisation si celle-ci est sauvage et n’obéit à aucune règle.
Ensuite, il faut lutter contre une mondialisation qui se «financiarise» et se «numérise» à outrance et plus que de raison car cette tendance produit des inégalités qui, selon lui, «vont augmenter dans le monde et dans nos sociétés» si l’on n’agit pas.
Des «inégalités multiformes», dont les «inégalités de condition et de destin» qui «sont plus graves que les inégalités de revenus» et qui «fragilisent l’adhésion à nos sociétés» et donc au régime de la démocratie républicaine.
Il a également précisé que la «lutte contre les inégalités» serait «la philosophie des textes économiques à venir en France» afin de répondre aux critiques qui le présente comme le «président des riches».
Enfin, il faut lutter contre une mondialisation «de plus en plus violente» avec notamment «le terrorisme et les régimes autoritaires».
La réponse «face à cette mondialisation qui crée des richesses et des inégalités»: développer un «multilatéralisme fort».
Et d’expliquer que les politiques n’ont pas «tout bien fait au niveau de la mondialisation» mais que «le repli national n’est pas la bonne solution» en rappelant que c’est ce qui s’est passé dans les années 1930 avec, au bout, la Deuxième guerre mondiale.
Des «années 1930 qui tendent leur miroir»…
Il a évoqué les «trois écueils à combattre».
Le premier est «le confort de la prospérité isolée» d’un pays qui se croit à l’abri des soubresauts internationaux alors que ce n’est qu’une illusion (faisant allusion à la politique de Donald Trump aux Etats-Unis, sans la citer).
Le deuxième est «le protectionnisme qui enferme et monte les pays les uns contre les autres».
Le troisième est la tentation du «pouvoir fort» (faisant allusion à la Russie et à la Chine sans les citer).
Par ailleurs, il a affirmé que la mondialisation ne pouvait fonctionner qu’avec un «monde ouvert» et que si celui-ci était «explicable aux peuples» mais également se mouvait dans une «concurrence loyale».
En outre, pour lui, «l’écologie n’est pas un luxe, c’est un devoir».
Enfin, il a rappelé que son engagement européen n’était pas que pour la galerie en citant un des fondateurs de l’Union européenne, le centriste Robert Schuman qui avait expliqué que c’est parce que l’on avait été incapable de construire l’Europe que l’on avait eu la Deuxième guerre mondiale et que, lui, voulait construire l’Europe pour ne pas avoir la guerre.


mardi 29 mai 2018

Actualités du Centre. Sondage européennes LREM et MoDem à 28%, UDI à… 2%

Selon un sondage Harris Interactive pour la chaine LCP, une liste LREM-MoDem arriverait en tête des élections européennes avec 28% des intentions de vote, très loin devant les autres listes (FN à 15%, LR à 13%, FI à 12%, PS à 8% juste devant la liste de… Debout la France à 7%).
Quant à une liste UDI, que son président Jean-Christophe Lagarde affirme vouloir constituer en dépit de tous les sondages catastrophiques, dont celui-ci, elle obtiendrait… 2% et, évidemment, aucun élu.
Quoi qu’il en soit, les listes centristes sont créditées de 30% des intentions de vote, celles de gauche de 29% et celles de droite de 37% avec le FN et de 22% sans la formation d’extrême-droite.
A noter que La république en marche arrive en tête des formations concernant la confiance des Français «pour faire de bonnes propositions concernant l’Union européenne» avec 32%.
Reste que les Français sont assez critiques sur les actions et les décisions de l’UE ces dernières années, selon ce sondage, et veulent, avant tout, que celle-ci s’occupe de la lutte contre le terrorisme (première place avec 47%) et l’immigration (deuxième place avec 41%), l’emploi venant loin derrière, en troisième position, avec 28%, le pouvoir d’achat (25%) et la protection sociale (24%) se classant aussi dans le top 5.
(Sondage Harris Interactive réalisé par internet les 22 et 23 mai 2018 auprès d’un échantillon de 1673 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points)

lundi 28 mai 2018

L’Humeur du centriste. Italie: un centriste s’oppose aux populistes extrémistes

Sergio Mattarella, président de l'Italie
Peu de médias ont dit que le Président de la république italienne, Sergio Mattarella, qui vient de s’opposer à la nomination d’un eurosceptique comme ministre de l’économie dont la principale tâche aurait été de faire sortir le pays de la zone euro et donc a fait heureusement capoter, pour l’instant, l’alliance entre les populistes démagogues du Mouvement 5 étoiles et les populistes d’extrême-droite de la Ligue, est un centriste depuis toujours.
Il a ainsi été un élu de l’aile gauche de la démocratie chrétienne puis de la Marguerite et de L’Olivier, deux formations centristes.
De plus, il a été élu président de l’Italie en 2015 par l’ensemble des formations centristes et avait comme adversaires le Mouvement 5 étoiles, déjà, et Forza Italia de Silvio Berlusconi (l’allié actuel de la Ligue), tous les populistes démagogues de l’époque…
C’est dire la haine qu’il inspire aux deux leaders populistes Luigi di Maio (Mouvement 5 étoiles) et Matteo Salvini (Ligue), encore que ce dernier voit dans le capotage de l’alliance avec le Mouvement 5 étoiles, une chance de retourner aux urnes et de capitaliser sur sa popularité actuelle dans l’électorat afin de revenir plus fort au Parlement puis au pouvoir.
Mais, pour tous les démocrates, l’audace de Mattarella est à saluer parce qu’il a su ne pas céder sur l’essentiel alors que cette alliance des deux populismes est une hérésie puisque les deux partis ne sont d’accord sur rien à part prendre le pouvoir et, sans doute, tenter de détruire l’Europe avant de couler leur pays.
Il est bon qu’un centriste se soit levé pour dire non (même si cela ne sera pas suffisant si, lors des nouvelles élections, les populistes reviennent aussi fort, voire plus) et d’expliquer à son peuple – auprès duquel il avait un fort soutien avant cet épisode – qu’il ne pouvait pas, en son âme et conscience, laisser des irresponsables mettre en place une politique dont tous les experts prédisent la faillite.
En attendant, Sergio Mattarella vient de demander à un expert, Carlo Cottarelli, ancien haut responsable au Fonds monétaire international (FMI) et âgé de 64 ans, de former un gouvernement de transition qui devrait rester en place au maximum six mois avant de nouvelles législatives.
Cela sera-t-il suffisant pour convaincre les Italiens de ne pas faire une erreur qu’ils pourraient amèrement regretter?
Croire en la sagesse des peuples au regard de l’Histoire est souvent un pari risqué…

Centristement votre.

Le Centriste


dimanche 27 mai 2018

Le Centrisme: Une Semaine en Centrisme. Une étude faussement sci...

Le Centrisme: Une Semaine en Centrisme. Une étude faussement sci...: Sticker de la campagne présidentielle de Macron Un politologue anglais, David Adler, vient de sortir une étude de son cru intitul...

Une Semaine en Centrisme. Une étude faussement scientifique prétend que les centristes sont les moins démocrates

Sticker de la campagne présidentielle de Macron
Un politologue anglais, David Adler, vient de sortir une étude de son cru intitulée «The centrist paradox» (à lire ici) dans laquelle il prétend que ce sont les centristes qui sont le moins attachés à la démocratie et non les extrémistes de gauche et de droite.
Cette étude aux énormes biais ne prêterait pas une discussion si elle n’avait été présentée dans le New York Times par l’auteur lui-même et reprise par plusieurs médias dont des français.
Pour la réaliser, ce dernier a utilisé prioritairement les données du projet international d’enquêtes prénommé «World values survey» fondé en 1981, basé à Vienne et sensé regrouper un certain nombre de chercheurs du monde entier.
Quand aux données elles-mêmes, elles datent d’une étude qui a eu lieu entre 2010 et 2014 soit entre huit et quatre années en arrière (à noter qu’il a également utilisé une étude de l’European values survey datant de… 2008!), ce qui laisse supposer, déjà, que des changements ont eu lieu dans les opinions publiques, au-delà même des biais dont nous parlions plus haut.
D’ailleurs, une nouvelle étude a été mise en route en 2017 avec déjà des résultats dont ce politologue ne nous donne aucun aperçu.
De plus, cette étude du World values survey et sa méthodologie (la manière dont elle est menée et dont les données sont interprétées) ont suscité des critiques universitaires, notamment celles donc de biais par l’introduction de certaines questions et les présupposés de celui qui la dirige, le politologue américain, Ronald Inglehart.
Ainsi, des personnes professant des idées ultralibérales et ultraconservatrices à la fois (comme, par exemple, être en faveur de taxer fortement les hauts revenus et, en même temps, pour reconduire immédiatement à la frontière tous les immigrés illégaux puis de fermer la frontière) seront considérées plus «modérées» que ceux qui professent des idées moins extrêmes (comme être pour les unions civiles entre homosexuels mais contre le mariage gay et, en même, temps, être pour une baisse des impôts pour tout le monde grâce à la baisse des dépenses publiques)…
On le voit, la manière de définir le soi-disant «modéré» qui sera très vite baptisé «centriste» peut prêter à discussion, voire à contestation.
De même, il est une évidence semble-t-il oublié par monsieur Adler, c’est qu’il ne suffit pas de s’autoproclamer «centriste» pour en être un (Marine Le Pen en est un bon exemple…) ou encore plus «modéré» d’autant que les personnes utilisant ce terme pour ce définir le sont souvent peu ou pas comme on peut le voir dans la définition de ce qu’est un «independent» aux Etats-Unis, souvent traduit par des politologues comme des centristes alors même qu’une grande partie d’entre eux qui ne se reconnaissent pas dans les partis démocrate et républicain, se positionnent, en réalité et respectivement, à la gauche et à la droite de ceux-ci.
En outre, les résultats de World values survey sont contredits largement, en ce qui concerne la France, par ceux effectués par les instituts de sondage traditionnels depuis de nombreuses années.
Comme nous en rendons compte à chaque nouvelle enquête, ce sont généralement les centristes et tous ceux qui se positionnent sur le désormais bien connu axe central qui sont les plus grands défenseurs de la démocratie et non les extrêmes selon les affirmations du politologue britannique.
Ainsi, plusieurs sondages sortis ces dernières années montrent que les principes et les valeurs démocratiques sont principalement défendus par les sympathisants des partis se situant sur l’axe central, celui où se retrouvent les humanistes progressistes de gauche, de droite et du Centre.
C’est également eux qui estiment que la démocratie malgré ses dysfonctionnements regrettables mais aussi les attaques dont elle fait l’objet dans le monde et par les populismes et les extrémismes, se porte plutôt bien.
Par exemple, un récent sondage Ipsos (réalisé du 27 au 30 juin 2017) pour le Cevipof (Centre d’étude de la vie politique de Sciences Po Paris) et Le Monde montre que si 53% des Français répondent par l’affirmative à la question «diriez-vous qu’en France, la démocratie fonctionne bien? Les différences sont grandes selon les appartenances partisanes.
Parmi ceux qui répondent par l’affirmative on trouve les sympathisants de La République en marche (à 88%), ceux du PS (à 76%), ceux du Mouvement démocrate (à 72%), ceux de l’UDI (à 68%), ceux de EELV (à 62%) et ceux de LR (à 59%).
Quant à ceux qui répondent par la négative, on trouve les sympathisants du FN et de Debout la France (à 77%), ceux du PC (à 63%), ceux de la France insoumise (à 62%), ceux d’extrême-gauche (61%) et, enfin, ceux qui ne se reconnaissent dans aucun parti (54%).
Quant à être de bons citoyens, les sympathisants centristes tiennent le haut du pavé sur ces questions selon un sondage Ifop (réalisé les 2 et 3 janvier 2018) pour le quotidien Ouest France.
Ainsi pour 97% des Français, c’est «respecter les règles de vie commune dans les lieux publics», pour 95% c’est «préserver l’environnement», pour 91% c’est «respecter les autres, quelles que soient leurs origines», pour 90% c’est «s’informer sur ce qui se passe dans son pays», pour 87% c’est voter, pour 82% c’est payer ses impôts, pour 67% c’est «se tenir au courant de la vie politique locale», pour 55% c’est «se mobiliser sur un problème local, participer à une manifestation d’intérêt local».
En revanche, sont en-dessous de 50%, «participer aux activités d’une association» (34%), «appartenir à un syndicat» (13%) et «militer dans un parti politique» (7%).
Pour ce qui est des sympathisants centristes les résultats sont les suivants:
100% des sympathisants LREM, 95% des sympathisants du MoDem et 98% des électeurs de Macron estiment que c’est «respecter les règles de vie commune dans les lieux publics».
98% des sympathisants LREM, 100% des sympathisants du MoDem et 97% des électeurs de Macron estiment que c’est «préserver l’environnement».
97% des sympathisants LREM, 95% des sympathisants du MoDem et 95% des électeurs de Macron estiment que c’est respecter les autres, quelles que soient leurs origines».
97% des sympathisants LREM, 100% des sympathisants du MoDem et 95% des électeurs de Macron estiment que c’est «s’informer sur ce qui se passe dans son pays».
97% des sympathisants LREM, 100% des sympathisants du MoDem et 95% des électeurs de Macron estiment que c’est voter.
97% des sympathisants LREM, 98% des sympathisants du MoDem et 93% des électeurs de Macron estiment que c’est payer ses impôts.
Une dernière chose, David Adler, plutôt intéressé jusqu’à présent par des travaux sur l’habitat des défavorisés que sur les questions politiques, écrit habituellement pour des médias classés à gauche, voire très à gauche, ceci expliquant peut-être cela quand on connait l’agressivité de cette partie de l’échiquier partisan pour tout ce qui vient du Centre...

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC