Lors
des dernières élections législatives, le parti centriste Lib Dems (Liberal
democrats) n’a obtenu que 7,4% des voix et douze députés et plafonne dans les
sondages à 8%.
De
même, il a subi de plein fouet le revers sur l’appartenance de la Grande
Bretagne à l’Union européenne lors du référendum sur le Brexit.
Néanmoins,
la radicalisation à droite du Parti conservateur et à gauche du Parti
travailliste, a laissé une grande partie de l’électorat orpheline, elle qui
avait l’habitude de voter conservateur (après l’ère Thatcher) dans une démarche
de droite plus ou moins modérée et de voter travailliste (depuis l’ère Blair)
dans une démarche de centre-gauche.
Ce
n’est pas pour rien qu’aujourd’hui 56% des Britanniques estiment qu’aucun parti
politique ne représente leur vision politique.
Cette
situation a accouché de nombreuses initiatives pour renouveler le paysage
politique qui demeure, malgré l’existence des Lib Dems (successeur des Whigs et
des Libéraux avec un tropisme plus à gauche), ankylosé autour des deux grandes
formations conservatrice et travailliste, cette dernière ayant remplacé les
Whigs après la guerre de 1914-1918.
Certains
rêvent d’un grand chambardement «à la Macron» pendant que d’autres estiment que
le système politique britannique ne possède pas les caractéristiques pour une
telle opération de renouveau.
Reste
que, comme on l’a vu lors de la campagne pour le Brexit et après, une grande
partie de l’électorat citadin, notamment dans les grandes villes à l’instar de
Londres, est modérée et pro-européenne.
D’où
l’idée de créer de nouvelles structures (pas moins de trente-quatre nouveaux
partis depuis le début de l’année!) qui se voudraient «ailleurs» mais plus
sûrement dans l’occupation de l’espace central.
La
dernière tentative en date, «Project One Movement», est celle d’un
millionnaire, Simon Franks, qui affirme avoir réuni cinquante millions de
livres sterling afin de créer un nouveau parti à la philosophie proche de celle
de La république en marche.
Plusieurs
personnalités politiques de premier plan se sont montrées intéressées par cette
initiative, comme l’ancien premier ministre travailliste, Tony Blair.
Ce
dernier a maintes fois indiqué qu’il voulait se positionner au centre de l’échiquier
politique et lutter pour la présence de son pays dans l’Union européenne mais a
toutefois déclaré qu’il ne comptait pas quitter le Parti travailliste.
Néanmoins,
il a expliqué que «si vous laissez, entre le Parti conservateur dominé par les
pro-Brexit et le Parti travailliste radicalement à gauche, un espace central
vaste et en friches, à un moment donné quelqu’un va venir pour le cultiver».
Evidemment,
le leader des Lib Dems, Vince Cable, a indiqué que son parti devait être le
noyau central de ce mouvement en gestation même s’il a peu de chance d’être
entendu.
D’autant
que l’initiative de Simon Franks semble, en réalité, être plutôt
social-démocrate et veut s’adresser à un électorat progressiste et de gauche
(sachant que le millionnaire était un donateur important du Parti travailliste
jusqu’à présent).
Cependant,
rien ne dit qu’elle pourra être menée jusqu’au bout, des éditorialistes
prétendant même que c’est plutôt du côté du Parti conservateur que l’on
trouverait le plus de modérés prêts à s’investir dans un nouveau parti central.
Quoi
qu’il en soit, l’espace central, voire centriste, semble à prendre au Royaume
Uni que ce soit par le centre-gauche ou par le centre-droit, voire par le
Centre tout court, comme le montrent les multiples initiatives en cours dont Project
One Movement n’est que la dernière en date.
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