groupe LREM à l'Assemblée nationale |
La
«vieille politique» et ses leaders (Le Pen, Mélenchon, Wauquiez, Faure) n’attendent
que cela, que le groupe La république en marche à l’Assemblée nationale se
fissure petit à petit puis se débande, démontrant que le macronisme n’existe
pas, n’a jamais existé et n’a été qu’un effet de mode dont la superficialité le
dispute à l’inanité.
Surtout
que le Centre, honni par les personnages précités, n’a pas gagné les élections
mais qu’un amas plus ou moins informe de femmes et d’hommes ne connaissant rien
à la politique, rejoint par tous les opportunistes de gauche et de droite,
avec, tout de même, quelques crypto-centristes pratiquement momifiés, a pris le
pouvoir par inadvertance des électeurs…
Dès
lors, dès qu’un mécontentement se fait jour dans les rangs de LREM, tous les
médias, suivis des leaders des partis battus en 2017, montent au créneau et
prédisent une fronde, une scission et, pourquoi pas, la fin de la macronie.
Il
a ainsi suffi d’un seul vote contre (sur 313 députés!) d’un élu LREM lors du scrutin
concernant la loi sur l’immigration à l’Assemblée nationale pour que le
fantasme se réactualise avec des plans sur la comète tous plus énormes les uns
que les autres.
Notons
que les ralliements, encore nombreux, d’élus de gauche, de droite et du centre
à LREM passent souvent sous le silence médiatique.
Evidemment,
personne ne sait où en sera LREM dans cinq ans (qui avait imaginé l’effondrement
du PS, sans doute pas François Hollande dont les propos actuels sur sa défaite
manquent totalement de retenue et de pudeur, ou la défaite de LR lors de la
dernière présidentielle)?
Néanmoins,
pour l’instant et au bout d’un an de législature, la cohésion est plutôt bonne
dans les rangs de La république en marche comme c’est le cas pour le Mouvement
démocrate alors que certains n’y voient que désunion dans les deux formations.
C’est
dans ce cadre que certains, tentant d’exister politiquement, veulent créer de
la dissidence organisée qui pourrait prendre, dans un premier temps, la forme d’un
nouveau groupe à l’Assemblée nationale.
Le
Nouvel Obs s’en est fait l’écho mélangeant un peu tout et n’importe quoi et c’est
au tour de La Croix et du JDD de reprendre le flambeau en écrivant que les
députés Jean-Michel Clément (la voix contre la loi immigration et exclu de LREM)
et François-Michel Lambert (député LREM et ancien membre d’Europe-écologie-les-verts)
veulent mettre en place un groupe sur le mode LREM et allié à celle-ci.
Sans
oublier le radical de gauche et membre du nouveau Mouvement radical
social-libéral, Olivier Falorni, qui veut aussi œuvrer à la création d’une
telle entité qui serait, selon Lambert, «humaniste, laïque et écologiste».
Mais,
comme l’explique en creux les deux journaux, leurs espoirs de réunir au moins
quinze députés (nombre minimum pour former un groupe) semblent, pour l’instant,
prématurés, voire illusoires.
Ainsi,
la plupart des élus critiques de l’action du Gouvernement sur tel ou tel point
n’envisagent pas de quitter leurs groupes respectifs (LREM, MoDem voire
UDI-Agir) et préfèrent faire entendre leur petite musique personnelle à l’intérieur
de la majorité présidentielle.
Il
faut dire que celle-ci possède une importante majorité absolue à l’Assemblée
nationale qui relèguerait les frondeurs et les sécessionnistes à, tout a plus,
de la figuration, voire à rejoindre l’opposition, ce qui constituerait un échec
cuisant de leur aventure.
Et
comme le dit la députée critique LREM, Martine Wonner: «Dire qu'il y a du débat
au sein du groupe LREM, c'est peut-être un peu prématuré. (…) Nous avons
beaucoup plus d'utilité à l'intérieur. Si on fait sécession, on ne pourra plus
peser sur les textes de loi.»
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