Manuel Valls |
Dans un entretien au magazine Le
Point, l’ancien premier ministre et député apparenté La république en marche, Manuel
Valls déclare que «les réformes se font, car elles ont été annoncées clairement
avant l'élection. Emmanuel Macron a été élu pour réformer sur la base d'un
dépassement de la gauche et de la droite. Il amplifie le mouvement que j'avais
engagé en avril 2014 avec le soutien sans précédent aux entreprises, pour améliorer
leur compétitivité, et avec la réforme du marché du travail.»
Dans les Echos, il ajoute que «le mandat que les Français
ont donné à Emmanuel Macron est de réformer. Ils attendent de lui qu'il incarne
la fonction, dépasse le clivage gauche droite, porte le projet européen et
réforme. Il peut y avoir des critiques sur le contenu ou la méthode mais il y a
une attente de transformation réelle. Le mouvement ne peut pas s'arrêter».
Il estime, par ailleurs, qu’il existe bien un «effet Macron»:
«Nous aurions pu sombrer dans la crise politique ou le populisme.
L'élection d'Emmanuel Macron, à rebours de ce qui se passe en Europe, est une
chance. Nous profitons ainsi d'une confiance retrouvée des acteurs économiques.
«France is back», a-t-il dit à Davos. De ce point de vue là, la combinaison de
ce que nous avions fait et de la dynamique amplifiée par l'élection présidentielle
est incontestable. Nous avions aussi réformé le marché du travail dans des
conditions extrêmement difficiles.»
Concernant la réforme constitutionnelle, il l’approuve «dans
l'ensemble»:
«Je pense notamment à la baisse du nombre de parlementaires
ou à l'amélioration du travail des assemblées. Mais je suis opposé à la mention
de la Corse dans la Constitution. Une inscription purement symbolique n'existe
pas. C'est une fausse bonne idée. La Corse, qui est un territoire métropolitain
et pas ultramarin bénéficie déjà d'un statut particulier avec la collectivité
territoriale unique. Inscrire la Corse dans la Constitution revient à ouvrir la
boîte de Pandore à des revendications multiples. J'appelle aussi à la prudence
sur la limitation du droit d'amendement. Il faut respecter les oppositions.»
Dans un entretien au quotidien Le
Monde, il affirme se considérer comme «un député de la majorité» rappelant qu’il
avait «appelé à voter Macron dès le premier tour pour éviter un second tour Fillon-Le
Pen et parce que la stratégie d'Hamon nous menait au désastre».
Plus largement, il estime que «la
réussite de Macron se conjugue avec la réussite du pays, donc il faut être
utile. Moi, je peux être utile au pays et au sein de la majorité».
En outre, il dit se retrouver dans «l'équilibre
social-libéral» de La République en marche et qu’il n’a pas de «désaccords
majeurs sur la sécurité, l'économie ou l'immigration».
Concernant un de ses principaux chevaux de bataille, il s’estime
«en profond désaccord avec les partisans d'une ligne libérale sur la laïcité.
Pour moi, ce n'est pas à la laïcité de s'adapter à l'islam mais à l'islam de
s'adapter à la laïcité
Dans l’entretien aux Echos, il parle également d’une autre
de ses principales préoccupations:
«La question fondamentale en Europe, c'est la démocratie.
L'avenir de l'Europe est fondamentalement lié à la démocratie. Les populismes
contestent le système, c'est-à-dire la démocratie représentative et libérale.
Cette démocratie est imparfaite, elle doit être modernisée, mais elle ne peut
pas être remplacée. Le vrai face-à-face est désormais entre la démocratie et
les populismes. Et pour les faire reculer, il faut construire autrement
l'Europe et répondre à la demande de protection des peuples.»
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