Il n’y avait déjà plus de
centre-droit en Italie depuis l’effondrement de la Démocratie chrétienne et sa
disparition en 1994, un parti qui dirigea le pays pratiquement sans partage
pendant plus de trois décennies après la fin de la Deuxième guerre mondiale.
Il y eut un Centre (dont la «Margherita,
la Marguerite, fondée en 2002 et dirigée par Francesco Rutelli) qui pencha au
fur et à mesure de plus en plus vers la Gauche pour contrer Forza Italia de
Silvio Berlusconi (et qui rejoignit le Parti démocrate en 2007 lors de sa fondation),
membre de la coalition de l’Ulivo (l’Olivier) avec comme chef de file Romano
Prodi.
C’est ce Parti démocrate, formation
de centre-gauche, qui vient de connaitre une défaite cuisante aux législatives
du 4 mars alors qu’elle a gouverné pendant toute la dernière législature avec
Enrico Letta puis Matteo Renzi et, enfin, Paolo Gentiloni.
L’absence de parti réellement
centriste puissant (il existe bien Plus d’Europe dirigé par Emma Bonino et
allié dans une coalition électorale avec le Parti démocrate mais il ne représente
que moins de 3% des voix) a fait en sorte que le débat politique se fasse entre
une gauche démocrate (Parti démocrate), une droite dure et extrémiste (Forza
italia, droite populiste, de Berlusconi alliée à la Ligue du Nord, extrême-droite,
et aux Frères d’Italie, fasciste) et un populisme démagogique (Mouvement cinq
étoiles créé par un humoriste, Beppe Grillo, sur le thème du «tous pourris»).
Ainsi, de 1945 à nos jours,
l’Italie est passée d’un gouvernement de centre (plutôt de centre-droit au
début puis du centre avant l’arrivée de Berlusconi en politique dans les
années 1980 jusqu’à ce que les centristes ne soient plus qu’un appendice de la
gauche réformiste) à la victoire du populisme et de l’extrême-droite, rappelant
fâcheusement qu’elle fut la patrie du fascisme et de Benito Mussolini.
Les résultats des législatives d’hier
ne sont pas encore totalement connus.
Mais, les grandes lignes sont que
le Mouvement cinq étoiles arrives en tête avec aux alentours de 32% des voix
devant le Parti démocrate avec 18% et la Ligue du Nord avec 17%.
Au niveau des coalitions, c’est
celle de droite et d’extrême-droite qui remporte le scrutin avec environ 37%
des voix, devant le Mouvement cnq étoile et la coalition de gauche avec 23% des
voix.
Ces résultats montrent
l’incapacité de toute formation ou coalition de gouverner seule.
Pendant que le président de la
république consultera puis lors des tractations éventuelles entre les
différents protagonistes, c’est le premier ministre actuel, Paolo Gentiloni,
qui continuera à gouverner sans besoin d’avoir la confiance du Parlement.
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