Même s’il les insulte à longueur
de journée, Laurent Wauquiez n’a pas abandonné la fiction qui est de faire
croire que parmi ses proches se trouvent des centristes qui sont, non
seulement, en accord avec ses idées mais des opposants durs et déterminés à
Emmanuel Macron et aux centristes qui sont alliés ou bienveillants avec le
Président de la république.
Et celui qui est souvent présenté
comme tel se nomme Damien Abad, député de l’Ain.
Ce personnage, tout au long fe sa
carrière politique – un peu à l’instar de son mentor Wauquiez – a toujours
mieux manié l’opportunisme que les valeurs et principes du Centre.
Il vient de donner un entretien
au site internet du JDD dans lequel il ose encore se définir comme un homme de
centre-droit mais ses propos plus proches de ceux de Marine Le Pen que de François
Bayrou ou Jean-Christophe Lagarde ne font pas tenir longtemps cette supercherie
et ce tour de passe-passe indigne d’un vrai centriste.
Le but est évidemment de tenter
de discréditer le plus possible Emmanuel Macron auprès d’un électorat de droite
modérée et de centre-droit, tout en envoyant des signaux à à celui de la droite
radicale et de l’extrême-droite.
Il s’agit tout autant d’essayer
de faire voter les modérés pour LR que de les empêcher de voter pour LREM, le
MoDem et l’UDI ainsi que de rameuter le plus possible d’électeurs d’extrême-droite.
L’argumentaire primaire et
grossier est bien connu: les réformes de Macron qui n’en sont pas, la priorité
au pouvoir d’achat et à la sécurité (les deux thèmes principaux du Front national),
les attaques personnelles contre ceux qui ont rejoint la majorité présidentielle,
uniquement motivés par une ambition personnelle et une recherche de postes, les
volontés anti-démocratiques du nouveau président de la république, son
programme «socialiste», etc.
Abad n’hésite pas, non plus, à
pourfendre la proportionnelle qui est un des marqueurs forts et incontournables
pour tous les vrais centristes.
Extraits de ses propos au JDD:
- Je ne crois pas au principe de l’annonce de réformettes au
jour le jour, notre pays a besoin de transformation en profondeur. Aujourd'hui,
une réforme chasse l'autre, comme s'il fallait faire de la réforme par la
communication. Les deux priorités de ce quinquennat devraient être le pouvoir
d'achat et la sécurité. Depuis que Laurent Wauquiez est à la tête du parti,
nous sommes redevenus la première alternative à Emmanuel Macron. (…) Nous
sommes en train de refonder la droite et nous nous attachons pour l'heure à
montrer le décalage entre les paroles et les actes d’Emmanuel Macron.
Je n'ai pas hésité une seconde (à rejoindre Laurent
Wauquiez). Je pense que dans la vie, il faut toujours faire primer ses convictions
sur son ambition personnelle. On peut être loyal à sa famille politique tout en
étant constructif pour son pays. J'ai aussi considéré que le projet d'Emmanuel
Macron, sous des apparences d'ouverture, était surtout un relent de socialisme.
Aujourd'hui, Laurent Wauquiez a une logique de rassemblement plus forte
qu'Emmanuel Macron, qui promettait de dépasser le clivage droite-gauche mais
n'a conduit qu'à l'enfermement dans un seul parti politique. On peut donc
porter l'idée d'une droite sociale et européenne et être en accord avec le
président des Républicains.
- Emmanuel Macron a atomisé les clivages traditionnels avec
la volonté que les seules forces d'opposition soient les extrêmes. Je pense
qu'il est extrêmement dangereux d'avoir un clivage binaire de ce type. Il est
bon pour notre démocratie d'avoir une alternative républicaine. C'est donc de
notre responsabilité que de faire face à la balkanisation du centre-droit. Je
ne crois plus à la droite des couloirs, la droite des chapelles, la droite des
chapeaux à plumes. La nouvelle génération ne veut pas être prise en otage par
ces rivalités internes.
- La Constitution, c'est le socle
de la Ve République. Je dis au président de la République: "Ne transformez
pas une force en faiblesse." Ce qui se passe en Allemagne, en Italie, en
Autriche montre que la stabilité des institutions françaises est une force.
Cela permet de dégager des majorités claires et de gouverner le pays. Ne
revenons pas à un régime où les élus sont désignés par des partis alors qu‘un
élu doit trouver sa légitimité sur le terrain. Si vous instaurez une dose de
proportionnelle et élargissez un certain nombre de circonscriptions en
réduisant le nombre de députés, vous allez revenir à la IV° République. On ne
veut pas non plus d'une réforme constitutionnelle pour rien, d'une constitution
qui bavarde.
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