Réformes et modernisations de l’enseignement proposées par
le gouvernement et promise par le candidat Macron prennent forme avec, après
celle des classes de CP dans les zones sensibles et avant celle de la
maternelle, celle du baccalauréat et des filières de la seconde à la terminale
(qui ne devrait plus s’appeler ainsi).
Ici je veux utiliser ce beau mot «enseigner», qui signifie,
à la fois, transmettre un savoir mais aussi le faire comprendre et permettre de
l’assimiler afin de former et d’épanouir la personnalité d’une personne plutôt
que celui d’«éduquer» qui renvoie à une action bien moins libérale et beaucoup
plus directive qui est d’inculquer par la discipline un savoir et des règles de
comportement.
Parce que dans l’enseignement est contenu cette volonté de
hisser l’individu grâce à ses qualités et par la méritocratie dans le cadre d’une
transmission du savoir, d’en faire un acteur de sa propre vie et de celle de la
communauté dans laquelle il vit et non d’en faire un simple sujet passif d’un
Etat-Léviathan qui obéit à des règles sans en reconnaitre même la légitimité ou
la seule utilité.
A ceux qui pourraient penser que la distinction que je fais
entre enseigner et éduquer, est en réalité celle entre laxisme et discipline et
que seule cette dernière est à même d’apprendre les règles du vivre ensemble
dans un monde dur, sans concession où le contrôle social est une nécessité, je
répondrai que bien enseigner ces règles en les légitimant dans une vision humaniste
ferait cent fois plus de bien que de les faire apprendre aveuglément et de
force sans qu’elles soient réellement intériorisées comme justifiées par
l’individu qui n’aura de cesse alors de s’en affranchir.
Et de leur rappeler qu’une des missions des parents, un de
leurs devoirs – car oui les parents ont des devoir envers leurs enfants – est
de leur apprendre les règles du bien vivre ensemble qui reposent sur le respect
de tous envers tous et la dignité humaine.
Quand les parents sont défaillants dans cet apprentissage,
ils ne peuvent décemment s’en prendre à l’école dont le but premier est la
transmission du savoir, même ci celle-ci passe, évidemment, par la connaissance
de ces règles précitées.
Quoiqu’il en soit, les réformes proposées jusqu’à présent
par le Président de la république et le Gouvernement vont dans le bon sens pour
les centristes car elles souhaitent développer la formation de base de l’enfant
et de l’adolescent tout en leur montrant l’effort à accomplir mais aussi le
fait qu’ils en seront, par leur travail et leur investissement, les principaux
bénéficiaires.
Cela s’appelle une méritocratie qui implique l’individu dans
les choix qui le concerne mais aussi qui lui parle de cette extraordinaire émancipation
qu’est le savoir, celui qui sert le vouloir.
Néanmoins, cette dernière n’a de la valeur qu’à deux
conditions: que tous puissent en bénéficier dans l’égalité des chances et que
ceux qui ont des difficultés ne soient pas oubliés par le système, en soient
exclus d’une manière ou d’une autre puis soient laissés sur le bord de la
route.
De ce point de vue, les classes de CP allégées en élèves
dans les zones difficiles ont été une très bonne mesure.
Tout comme l’est la volonté de faire bâtir par l’individu
lui-même sont propre projet pendant ses études au lycée, aidé en cela par tous
les professionnels compétents afin que celui-ci ne se retrouve pas dans une
filière où il atterrit par hasard et sans appétence pour cette formation mais
qu’il puisse au contraire maximiser ses chances de succès en choisissant ce
qu’il sera capable de faire et d’aimer.
De même que la réforme du baccalauréat permettra, à la fois,
une meilleure formation du citoyen, tout en récompensant son investissement
dans son parcours quotidien et non plus seulement dans un seul examen final qui
n’assure même plus la possibilité d’une inscription dans l’enseignement
supérieur.
Bien entendu, il faudra encore améliorer l’enseignement en
France avec cette objectif qui est de former des individus libres et
responsables qui seront ainsi des citoyens éveillés et entreprenants ainsi que
des personnes en capacité de réussir leur existence et de faire profiter la
communauté de toutes leurs qualités.
Un sondage (Odoxa pour Le Figaro et Franceinfo) réalisé
récemment montre que les Français soutiennent la réforme du bac comme ils l’ont
fait pour les classes de CP allégées.
De même ils plébiscitent les propositions du mathématicien
et député LREM Cédric Villani de mettre en place dans les écoles la «méthode de Singapour» basée sur des jeux avant de passer à la théorie et l'apprentissage, dès le CP des quatre opérations
(addition, soustraction, multiplication et division).
In fine, toutes ces mesures qui vont dans le
bon sens se révèleront efficaces, non seulement, si elles sont réellement et
concrètement effectives mais si elles aboutissent à une société plus
harmonieuse avec des individus plus épanouis.
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