lundi 19 février 2018

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pour un enseignement scolaire ambitieux et citoyen

Réformes et modernisations de l’enseignement proposées par le gouvernement et promise par le candidat Macron prennent forme avec, après celle des classes de CP dans les zones sensibles et avant celle de la maternelle, celle du baccalauréat et des filières de la seconde à la terminale (qui ne devrait plus s’appeler ainsi).
Ici je veux utiliser ce beau mot «enseigner», qui signifie, à la fois, transmettre un savoir mais aussi le faire comprendre et permettre de l’assimiler afin de former et d’épanouir la personnalité d’une personne plutôt que celui d’«éduquer» qui renvoie à une action bien moins libérale et beaucoup plus directive qui est d’inculquer par la discipline un savoir et des règles de comportement.
Parce que dans l’enseignement est contenu cette volonté de hisser l’individu grâce à ses qualités et par la méritocratie dans le cadre d’une transmission du savoir, d’en faire un acteur de sa propre vie et de celle de la communauté dans laquelle il vit et non d’en faire un simple sujet passif d’un Etat-Léviathan qui obéit à des règles sans en reconnaitre même la légitimité ou la seule utilité.
A ceux qui pourraient penser que la distinction que je fais entre enseigner et éduquer, est en réalité celle entre laxisme et discipline et que seule cette dernière est à même d’apprendre les règles du vivre ensemble dans un monde dur, sans concession où le contrôle social est une nécessité, je répondrai que bien enseigner ces règles en les légitimant dans une vision humaniste ferait cent fois plus de bien que de les faire apprendre aveuglément et de force sans qu’elles soient réellement intériorisées comme justifiées par l’individu qui n’aura de cesse alors de s’en affranchir.
Et de leur rappeler qu’une des missions des parents, un de leurs devoirs – car oui les parents ont des devoir envers leurs enfants – est de leur apprendre les règles du bien vivre ensemble qui reposent sur le respect de tous envers tous et la dignité humaine.
Quand les parents sont défaillants dans cet apprentissage, ils ne peuvent décemment s’en prendre à l’école dont le but premier est la transmission du savoir, même ci celle-ci passe, évidemment, par la connaissance de ces règles précitées.
Quoiqu’il en soit, les réformes proposées jusqu’à présent par le Président de la république et le Gouvernement vont dans le bon sens pour les centristes car elles souhaitent développer la formation de base de l’enfant et de l’adolescent tout en leur montrant l’effort à accomplir mais aussi le fait qu’ils en seront, par leur travail et leur investissement, les principaux bénéficiaires.
Cela s’appelle une méritocratie qui implique l’individu dans les choix qui le concerne mais aussi qui lui parle de cette extraordinaire émancipation qu’est le savoir, celui qui sert le vouloir.
Néanmoins, cette dernière n’a de la valeur qu’à deux conditions: que tous puissent en bénéficier dans l’égalité des chances et que ceux qui ont des difficultés ne soient pas oubliés par le système, en soient exclus d’une manière ou d’une autre puis soient laissés sur le bord de la route.
De ce point de vue, les classes de CP allégées en élèves dans les zones difficiles ont été une très bonne mesure.
Tout comme l’est la volonté de faire bâtir par l’individu lui-même sont propre projet pendant ses études au lycée, aidé en cela par tous les professionnels compétents afin que celui-ci ne se retrouve pas dans une filière où il atterrit par hasard et sans appétence pour cette formation mais qu’il puisse au contraire maximiser ses chances de succès en choisissant ce qu’il sera capable de faire et d’aimer.
De même que la réforme du baccalauréat permettra, à la fois, une meilleure formation du citoyen, tout en récompensant son investissement dans son parcours quotidien et non plus seulement dans un seul examen final qui n’assure même plus la possibilité d’une inscription dans l’enseignement supérieur.
Bien entendu, il faudra encore améliorer l’enseignement en France avec cette objectif qui est de former des individus libres et responsables qui seront ainsi des citoyens éveillés et entreprenants ainsi que des personnes en capacité de réussir leur existence et de faire profiter la communauté de toutes leurs qualités.
Un sondage (Odoxa pour Le Figaro et Franceinfo) réalisé récemment montre que les Français soutiennent la réforme du bac comme ils l’ont fait pour les classes de CP allégées.
De même ils plébiscitent les propositions du mathématicien et député LREM Cédric Villani de mettre en place dans les écoles la «méthode de Singapour» basée sur des jeux avant de passer à la théorie et l'apprentissage, dès le CP des quatre opérations (addition, soustraction, multiplication et division).
In fine, toutes ces mesures qui vont dans le bon sens se révèleront efficaces, non seulement, si elles sont réellement et concrètement effectives mais si elles aboutissent à une société plus harmonieuse avec des individus plus épanouis.


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