Pour le Centrisme, l'Etat n’est ni un Léviathan, ni un
danger, ni une mère nourricière mais un outil indispensable pour délivrer un
service public afin d’organiser la société au mieux et au profit unique des citoyens
dans une logique d’efficacité maximum.
D’où, on le comprend aisément, le besoin de le réformer en
France…
D’ailleurs, les Français sont toujours d’accord avec cet
impératif et un dernier sondage le confirme (81% sont pour une baisse de la
dépense publique que 64%% estiment trop importante et 56% pour une baisse du
nombre de fonctionnaires).
Mais l’on sait bien que la réforme de l’Etat est mise en
avant par tous les gouvernements depuis des lustres et soutenue par les citoyens
jusqu’à ce que l’on entre réellement dans le concret où, tout d’un coup la
machine se grippe et chacun des acteurs trouve des motifs impérieux pour ne pas
agir ou agir ad minima, voire à se plaindre de ce qu’il a pourtant promis ou
demandé!.
Même la Cour des comptes qui fustigent sans cesse la dépense
publique trop élevée fait ensuite des rapports pour dénoncer le
dysfonctionnement des administrations et de leur mission de service public à
cause d’un manque de moyen…
C’est un peu le mal français de tout reprocher à l’Etat mais
de tout lui demander et de fustiger ses manques de moyen tout en voulant payer
moins d’impôts.
Néanmoins, Emmanuel Macron a été élu en partie sur la
promesse d’une véritable réforme de l’Etat et l’on attend de lui qu’il la remplisse.
Bien entendu, celle-ci doit inclure une baisse des dépenses
publiques (56% du PIB aujourd’hui) et du nombre de fonctionnaires tout en
évitant que les services publics essentiels faillissent à leur mission.
Cette apparente quadrature du cercle peut trouver sa
résolution dans une réorganisation du fonctionnement des administrations et une
réorientation des missions de l’Etat ainsi que leur concentration sur l’essentiel.
Sans en revenir à la vision conservatrice, reprise par
l’ultralibéralisme, où l’Etat ne doit s’occuper que de la police intérieure et
de la défense du pays face aux menaces extérieures, il est évident que son
omnipotence actuelle ne correspond pas à une société de liberté et de
responsabilité que souhaitent le Centre et le Centrisme.
On comprend bien qu’il doit s’occuper de solidarité et
d’organiser certaines activités comme l’éducation et la santé (face à un
secteur privé nécessaire) mais il est aussi évident que le secteur privé, voire
en partenariat avec les collectivités territoriales, doit prendre le relais
dans nombre de missions remplies aujourd’hui par l’Etat.
De même, la notion de productivité, tant décriée par les
syndicats alors même qu’il ne s’agit ici que de la meilleure manière de remplir
une mission du mieux possible avec les moyens adéquats, doit être généralisée
avec l’idée que ceux qui en font plus pour faire fonctionner l’Etat
correctement doivent pouvoir en tirer un profit personnel grâce à la
méritocratie dans un contrat gagnant-gagnant.
En outre, on peut tout à fait conceptualiser le fait que
certaines missions de l’Etat soient limitées dans le temps alors même que la
création d’une nouvelle administration ou d’un nouvel établissement public
semble être faite pour l’éternité même quand leur existence ne se justifie
plus.
En avril prochain, l’ensemble des ministères présenteront
leurs propositions pour rendre l’Etat plus efficace et moins dépensier.
On attend avec impatience les mesures préconisées et celles
que retiendront le Président de la république et le Premier ministre.
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